Le Belge Olivier Vandecasteele emprisonné en Iran: ses proches se mobilisent pour sa libération
Le professeur de la VUB Ahmadreza Djalali n’est pas la seule personne qui pourrait être libérée grâce au projet de traité entre la Belgique et l’Iran sur le transfèrement de personnes condamnées. Depuis février, un humanitaire belge est également détenu à Téhéran, rapporte De Standaard mardi.
Cet homme, Olivier Vandecasteele, a été arrêté en Iran le 24 février. Depuis lors, il est détenu à la prison d’Evin, “dans des conditions très difficiles”, ont indiqué mardi ses proches, dans un communiqué de presse. Ni les autorités belges ni ses proches n’ont été informés des raisons de cette détention “arbitraire”, ont-ils ajouté.
Le projet de traité belgo-iranien doit être débattu ce mardi en urgence en commission des Relations extérieures de la Chambre. D’aucuns considèrent que ce texte, signé le 11 mars dernier, a été conclu pour faire sortir Ahmadreza Djalali, condamné à mort en 2017, de sa cellule iranienne.
Le professeur suédo-iranien invité à la VUB serait alors échangé contre le diplomate iranien Assadollah Assadi, qui a été condamné à vingt ans de prison à Anvers l’année dernière en tant que principal instigateur du projet d’attentat de Villepinte, près de Paris. Le projet visait un rassemblement de l’opposition iranienne. Il a été déjoué in extremis par les services de police et de justice de Belgique, de France et d’Allemagne, avec l’arrestation à Woluwé-Saint-Pierre le 30 juin 2018 d’un couple belge d’origine iranienne en possession d’explosifs et d’un détonateur.
Olivier Vandecasteele à l’isolement complet
À Téhéran, Olivier Vandecasteele est soumis à un régime d’isolement complet en prison. Des sources au sein des services de sécurité craignent qu’il ait été arrêté par l’Iran pour servir de monnaie d’échange contre Assadollah Assadi.
La famille a eu un contact avec lui a une seule reprise, mais il n’a lui-même aucun contact avec ses avocats iraniens. Selon la famille, il a perdu beaucoup de poids en raison d’une mauvaise alimentation et souffre des problèmes de santé.
Selon ses proches, Olivier Vandecasteele a oeuvré durant plusieurs années comme travailleur humanitaire en Afghanistan. Il était actif depuis 2015 en Iran en tant que “directeur de pays” pour diverses ONG. Il s’est efforcé de renforcer les contacts entre les autorités iraniennes et les principaux donateurs internationaux tels que l’Union européenne, les Nations unies et d’autres organisations internationales.
“Il a ainsi apporté une contribution significative au succès des missions de développement et à l’accès aux soins de santé de base pour la population afghane qui a immigré en Iran”, peut-on lire dans le communiqué de sa famille.
Celle-ci indique également que les autorités belges sont en contact avec les autorités iraniennes et qu’elle a des contacts confidentiels réguliers avec les autorités belges compétentes.
La Belgique face à un dilemme, reconnaît Van Quickenborne
“Le problème tel qu’il se pose est un dilemme. Combien d’options avons-nous, pensez-vous?”, a lancé mardi aux députés le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, à propos du traité organisant le transfèrement de détenus avec l’Iran.
La commission des Relations extérieures de la Chambre approuvera mercredi le texte qui prend place dans un projet plus vaste incluant également des traités d’entraide judiciaire avec les Émirats arabes unis et l’Inde. Le débat a montré le malaise des différents groupes politiques devant les relations diplomatiques avec l’Iran, pays au système autoritaire, frappé par des sanctions internationales, soutien de régimes honnis comme celui de Bachar El Assad en Syrie et accusé de soutenir des organisations terroristes.
Les négociations en vue de conclure ce traité permettant le transfèrement de détenus ont commencé en 2016, sous la législature précédente. Les services de sécurité belges ont soutenu la conclusion d’une telle convention, selon le ministre. L’Iran pratique une “diplomatie de la prise d’otage”. Il n’hésite pas à arrêter des ressortissants de nationalité étrangère ou ayant la double nationalité pour faire pression sur les États occidentaux. La Belgique est confrontée depuis 2016 au cas du professeur Djalali, de nationalité irano-suédeoise et invité à la VUB. En 2016, il a été arrêté en Iran pour espionnage et condamné à mort. Même s’il n’a pas la nationalité belge, l’homme a bénéficié d’un soutien diplomatique actif de la Belgique. Depuis le mois de février, c’est un ressortissant belge qui est directement visé: Olivier Vandecasteele, arrêté à nouveau pour des motifs d’espionnage et détenu dans la prison d’Evin, dans la banlieue de Téhéran, connue pour abriter une section réservée aux prisonniers politiques.
Selon le gouvernement, ce texte vise à protéger les intérêts des ressortissants belges se trouvant en Iran, au nombre de 209 selon les chiffres des Affaires étrangères auxquels sont ajoutés 20 touristes enregistrés. Plutôt que de pratiquer des négociations “de marchand de tapis”, selon M. Van Quickenborne, la Belgique dispose d’un instrument de droit international pour permettre un transfèrement, comme il en existe avec 74 autres pays. Tous les dossiers seront néanmoins étudiés au cas par cas, requièrent le consentement des deux États et de la personne condamnée, et ne peuvent mener à un transfèrement s’il risque d’aggraver la situation du condamné pour des considérations de race, de religion ou d’opinions politiques. Une concertation aura lieu avec les autorités judiciaires pour les “cas importants”, a assuré le ministre.
Or, la Belgique pourrait être confrontée rapidement à un “cas important”. En 2018, la police belge a arrêté deux personnes en route vers la France pour commettre un attentat contre un rassemblement d’opposants iraniens. Les faits ont mené à l’interpellation et à la condamnation en Belgique à 20 ans de prison du diplomate iranien Assadolah Assadi, considéré comme le cerveau de l’opération déjouée. Tant dans la majorité que dans l’opposition, des députés ont exprimé leur crainte d’un échange dont bénéficierait M. Assadi alors qu’il est condamné pour des faits graves de terrorisme. À leurs yeux, il ne fait guère de doute que l’intéressé sera libéré dès son arrivée sur le sol iranien. Le ministre n’a pas voulu s’exprimer à l’avance sur ce cas. “Si le traité est approuvé, on peut l’appliquer”, s’est-il contenté d’ajouter.
Quant au professeur Djalali, même s’il bénéficie d’un grand soutien politique en Belgique, il n’est pas concerné par le traité puisqu’il ne dispose pas de la nationalité belge, a confirmé le ministre.
Les réactions ne se limitent pas au monde politique belge. La communauté iranienne en Belgique a manifesté mardi matin contre l’adoption de ce traité. Des dignitaires américains ont également écrit à la Chambre pour exhorter les députés à rejeter le texte, dont un ancien directeur du FBI et un ancien commandant suprême de l’OTAN en Europe (“Saceur”).
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