Le chantier de la Cité des Métiers à Charleroi est officiellement lancé: “Vaincre deux utopies wallonnes”
PhotosLe lancement officiel du chantier de la Cité des Métiers à Charleroi a eu lieu vendredi matin. Celle-ci ambitionne de devenir le tout premier hub d’excellence d’enseignement, de formation, d’orientation, et de développement de la créativité multi-publics et multi-opérateurs de Belgique! Une entreprise colossale, pilotée par l’Intercommunale pour la Gestion et la Réalisation d’Études Techniques et Économiques (IGRETEC).
La Cité des Métiers n’est pas encore construite qu’elle attire déjà du monde à Charleroi. Pour le lancement officiel de son chantier, la grande salle de Charleroi Danse est très bien remplie. Et pas par n’importe qui! Caroline Désir (PS), Christie Morreale (PS), Frédéric Daerden (PS) n’en sont que quelques exemples. Les trois ministres se sont déplacés pour l’occasion. Ils ne sont évidemment pas venus pour rien. Tous sont en représentation.
Il est vrai que le projet vaut le détour. La Cité des Métiers, c’est la rénovation de plus de 55.000 mètres carré. Soit l’équivalent de huit terrains de football en plein cœur du centre-ville. Une première en Wallonie! Le campus accueillera 20.000 étudiant(e)s, professeur(e)s et chercheuses ou chercheurs au quotidien.
La Cité des Métiers sera répartie sur deux implantations: sur le plateau de l’Université du Travail de Charleroi (site 1) et sur le site des Aumôniers du Travail (site 2).
Offres du site 1
D’une superficie de 45.000 mètres carré, le site 1 sera placé au cœur du futur campus “Sciences, Arts et Métiers”. Il regroupera sur plusieurs étages l’offre de service suivante:
• Le centre d’enseignement des métiers interréseaux de l’industrie et de la construction (30.000 mètres carré).
• Un guichet unique en orientation, information et conseils sur les métiers et les parcours de formation labellisés Cité des Métiers (1.500 mètres carré).
• Un centre de formation du service public wallon de la Formation professionnelle et de l’Emploi (Forem; 5.000 mètres carré).
• Le Forem et le dispositif partenarial, FormaForm, (2.500 mètres carré) dont le rôle est de développer une offre de formation commune au Forem, à Bruxelles Formation et à l’Institut wallon de Formation en Alternance et des indépendants et Petites et Moyennes Entreprises (IFAPME).
• Le Centre de Culture Scientifique de l’Université Libre de Bruxelles (ULB; 3.000 mètres carré).
• Le Centre de Technologie Avancée en Mécanique Appliquée (400 mètres carré).
• Une vitrine des Métiers (600 mètres carré).
• Un fablab (400 mètres carré).
• Un auditorium de 250 places.
Offres du site 2
Situé en face de l’arrêt de métro Samaritaine et à proximité du centre commercial Ville 2, le site 2 regroupera sur près de 10.000 mètres carré, l’offre de service suivante :
• Le centre d’enseignement des métiers interréseaux de l’industrie et de la construction (10.000 mètres carré).
• Le centre de Technologie Avancée en Immotique et Domotique (600 mètres carré).
Échec politique
L’objectif est de faire correspondre au plus près les compétences des demandeurs d’emploi aux exigences des secteurs d’activité. Le bassin de Charleroi en a un cruel besoin. Le constat actuel est sans appel. Plus grande métropole wallonne, Charleroi accueille trois fois moins de diplômés de l’enseignement universitaire que la moyenne belge. On y comptabilise une population en demande d’emploi avoisinant les 40.000 personnes. Plus de la moitié d’entre elle possède un diplôme équivalent au certificat d’enseignement d’études secondaires inférieures. On y constate également le plus faible taux d’accès à l’enseignement supérieur de Belgique.
La Cité des Métiers veut donc se calquer sur cette réalité et en faire une force. “L’enjeu est de répondre aux besoins des métiers en pénurie” commente le bourgmestre carolo, Paul Magnette (PS). Mais l’objectif est aussi d’offrir l’opportunité à tout un chacun de se réorienter: “Dans ces domaines professionnels qui manquent de main d’œuvre, j’ai rencontré pas mal de diplômés universitaires. Pour moi, cela a une signification. Nous, autorités publiques, nous avons raté notre coup. La question de l’orientation professionnelle est essentielle”.
L’air du temps
La Ministre wallonne de l’Emploi, Christie Morreale, embraie: “La Cité des Métiers doit devenir un espace physique visible dans lequel on peut pousser la porte sans rendez-vous pour obtenir des renseignements sur les formations, sur l’orientation. D’ailleurs, c’est dans l’air du temps. Avec le Covid-19, beaucoup ont voulu changer de job”.
Et elle ajoute: “Certaines offres seront décentralisées pour ne pas laisser les territoires moins peuplés comme la Botte du Hainaut”.
Utopies wallonnes
Pour parvenir à la concrétisation du projet, “il a fallu vaincre deux utopies wallonnes”, selon les propres mots du directeur de Wallonie-Bruxelles Enseignement et président de l’Association Sans But Lucratif (ASBL) Cité des Métiers, Julien Nicaise (PS). “D’une part, il a fallu faire collaborer tous les outils et tous les organismes publics main dans la main. D’autre part, il a fallu rassembler les deux réseaux de l’enseignement: l’officiel et le catholique”.
Le président du Pouvoir Organisateur (PO) du collège technique des Aumôniers du Travail (ATL), Philippe Charlier, a pris part aux discussions: “Il y a dix ans, l’enseignement qualifiant était en déclin. Nous nous sommes tous réunis autour d'une table en compagnie du Ministre de l’Enseignement en Communauté Française de l’époque, Christian Dupont. Je lui ai clairement déclaré: ‘Soit on meurt chacun de notre côté, soit on se sauve ensemble’. De fil en aiguille, l’ASBL Cité des Métiers est née. Elle regroupe tous les types d’enseignement. C’était du jamais vu”.
Tronc commun
À son niveau, la Ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B), Caroline Désir, va agir complémentairement: “L’orientation professionnelle est un sujet crucial. Pourtant, c’est trop peu le cas pour le moment. L’enseignement comporte trop souvent une connotation de relégation lorsqu’il s’agit d’être redirigé vers l’enseignement qualifiant.
À l’avenir, un tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire constituera la base de l’enseignement obligatoire. Il sera notamment composé de formations numériques, techniques et technologiques. L’accompagnement et l’aide à l’orientation seront renforcés afin que l’élève réfléchisse aux forces et faiblesses de son parcours scolaire. Ce qui sera primordial aussi, c’est de ne pas laisser trop d’élèves se lancer dans une filière qui n’offre aucune perspective”.
Bruxelles
En Belgique, une ville a déjà sa Cité des Métiers: Bruxelles. Or, même si le coronavirus a fait potentiellement des dégâts, les résultats sur le marché du travail se font toujours attendre. Si l’on se réfère aux statistiques de la Banque Nationale de Belgique, la région de Bruxelles-Capitale possède un taux moyen de chômage de 15,5 pourcents pour l’année 2021.
Pourtant, la porte-parole de Christie Morreale, Stéphanie Wilmet, reste convaincue de l’efficacité de la méthode au Pays Noir: “La Cité des Métiers à Bruxelles n’a que trois ans d’âge. Il faut laisser un peu de temps pour en voir les effets. Par ailleurs, il n’y a pas beaucoup d’universités à Charleroi. L’ambition est d’y conserver les cerveaux. Elle est aussi de donner un coup de pouce aux gens lorsqu’ils connaissent un coup d’arrêt afin qu’ils ne restent pas en décrochage. Les secteurs professionnels seront présents dans la Cité des Métiers. Ils présenteront des démos tests, par exemple. Le Forem sera également là pour mettre en adéquation l'offre et la demande”.
Un mal “européen”
D’après elle, les métiers en pénurie sont assez homogènes sur le territoire wallon: “Ce sont les mêmes que dans l’ensemble de l’Union Européenne. Comme au Danemark”. Et elle pointe deux facteurs qui expliquent cette tendance: “La pénibilité et les salaires peu attractifs”.
Pour que la Cité des Métiers soit vraiment efficace, les entrepreneurs devront donc prendre aussi leur part de responsabilités. En attendant, elle fait déjà des émules puisque Liège et Namur veulent désormais la leur.
Quelques chiffres
Au total, la Cité des Métiers à Charleroi est pourvue d’un budget de rénovation de 43.585.000 euros dont 70 pourcents sont mobilisés pour la rénovation intérieure des bâtiments.
Ces différents travaux représentent, à titre d’illustration:
• 42 kilomètres de câbles électriques
• deux hectares de revêtement de sol
• 8.000 points lumineux
• 3.500 mètres carré de vitrages
Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.
LIRE AUSSI
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.Aussi dans l'actualité
-
Le ministre Daerden vient avec 35 millions d’euros à Charleroi
-
Monenergie.be
Installer des panneaux solaires sur votre terrasse: l'avenir réside-t-il dans cette variante verticale?
Le nombre de panneaux solaires sur nos toitures ne cesse d’augmenter. Ceux qui habitent dans un appartement, éprouvent plus de difficultés à réduire leur facture d’électricité ainsi. L’entreprise néerlandaise Balkonzon veut y apporter une solution à l’aide de panneaux solaires verticaux que vous devez fixer sur votre balcon. Allons-nous bientôt voir de nombreux blocs d’appartements avec des murs solaires dans le paysage urbain? Monenergie.be a examiné ceci. -
Monenergie.be
A partir du 1er juillet, le tarif social pour l'énergie sera supprimé pour 400.000 ménages: combien devront-ils payer en plus?
La fin du tarif social pour l’énergie approche à grands pas pour plus de 400.000 ménages. A partir du 1er juillet, ils seront redirigés vers les tarifs commerciaux sur le marché, suite à quoi leur facture énergétique sera facilement augmentée de 1.000 euros. Test Achats craint que certains fournisseurs d’énergie n’accordent pas leur meilleur tarif, contrairement à ce que la loi prescrit. Monenergie.be a mené une petite enquête auprès des différents fournisseurs d’énergie. -
Pascal Smet: “Bruxelles doit être simplifiée”
“Nous sommes absolument convaincus que Bruxelles doit être simplifiée, qu’il doit y avoir une véritable réforme de l’Etat avec moins de politiciens, moins de structures et plus de responsabilités. En parallèle, les droits des néerlandophones dans cette ville doivent être préservés”, a déclaré mardi le secrétaire d’État bruxellois Pascal Smet (one.brussels-Vooruit), en réaction aux propositions de l’Open VLD. -
Près de 40.000 personnes ont décroché un emploi en 2021 à Bruxelles
Au cours de cette année, 38.912 personnes en recherche d’emploi à Bruxelles inscrites chez Actiris ont décroché un contrat de travail, si l’on excepte le mois de décembre, qui n’est pas encore comptabilisé, a indiqué Actiris dans un communiqué publié lundi matin.
-
Le projet du CampusUCharleroi est passé à sa deuxième phase
-
Procès des attentats
Le parquet fédéral demande l’acquittement pour Ibrahim Farisi
La procureure fédérale Paule Somers a requis, mardi matin, devant la cour d’assises de Bruxelles, l’acquittement d’Ibrahim Farisi pour participation aux activités d’un groupe terroriste, soit le seul chef d’accusation duquel celui-ci doit répondre devant la cour. Ibrahim Farisi est en effet le seul des dix accusés du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles à ne devoir répondre que d’une prévention de participation aux activités d’un groupe terroriste. Tous les autres accusés ont été renvoyés devant la cour pour cette prévention, mais aussi pour crime d’assassinats et de tentatives d’assassinat dans un contexte terroriste. -
Monenergie.be
Le sèche-linge ou la corde à linge? Voici la différence au niveau de votre facture énergétique
Le printemps commence enfin à se manifester par moments. Lors des journées ensoleillées avec une forte brise, quelques heures sur la corde à linge suffisent pour faire sécher votre garde-robe rapidement et efficacement. Monenergie.be a examiné combien vous pourrez exactement économiser ainsi.