Le confinement, catalyseur des violences conjugales et intrafamiliales
Si pour certains, confinement rime avec convivialité et détente, pour d'autres, il s'agit d'une confrontation à la violence conjugale et intrafamiliale. Écoles fermées, enfermement dans des espaces parfois très réduits et présence permanente du conjoint ou des enfants, les appels à l'aide sont parfois très compliqués.
De nombreux experts et acteurs de terrain travaillant autour des violences conjugales et intrafamiliales s'inquiètent de voir une augmentation de ces agressions dans le contexte de confinement qui oblige les ménages à cohabiter de manière permanente. En effet, le confinement bouleverse la dynamique des ménages et peut engendrer des tensions.
"Il y a une intrication de la vie personnelle et professionnelle qui contribue à brouiller les repères des adultes ainsi que ceux des enfants. Ceci peut donner lieu à de fortes tensions et mener à des actes violents, que ce soit de la part de personnes ayant déjà montré des signes de violence auparavant ou de parents complètement excédés par le mélange entre charge de travail et besoins de leurs enfants", explique Adélaïde Blavier, professeure de psychologie à l'Université de Liège.
Pas d’école pour se confier
En Chine, le bilan psychologique de l'épidémie du nouveau coronavirus montre que les cas de maladie mentale sont en hausse et qu'une augmentation massive de la violence domestique envers les femmes et les enfants a pu être constatée, a indiqué Alena Buyx, professeure de bioéthique à l'Université technique de Munich, à l'agence de presse DPA.
S'il est encore trop tôt pour disposer de chiffres permettant d'analyser l'évolution du nombre de cas de violences conjugales et intrafamiliales lors de la période de confinement en Belgique, il semble clair que "les soucis professionnels et personnels majorent le risque de mauvais traitement chez l'enfant", rapporte le professeur Michel Dechamps, conseiller pédiatre à l'Office national de l'Enfance (ONE). "Pour de nombreux enfants témoins ou victimes de maltraitance, l'école permet de s'exprimer et de se confier, que ce soit à leurs pairs, aux enseignants ou aux agents PMS. Mais ces écoles sont aujourd'hui fermées."
Fatigue et tensions accrues
Les enfants de tout âge peuvent être victimes de maltraitance mais elle touche davantage les plus petits. Ceci s'explique surtout par leur besoin accru d'attention. "Les personnes qui se trouvent dans un état de fatigue accentué peuvent perdre patience plus vite et risquent beaucoup plus de passer à l'acte violent", souligne la Pr. Blavier. "Or, certaines personnes vivent dans des espaces très exigus, d'autres sont seules à gérer plusieurs enfants, d'autres encore ont réorganisé leur rythme de vie et travaillent la nuit ou se lèvent à 04h00 du matin afin de pouvoir gérer la charge domestique ainsi que leurs obligations professionnelles. Ce sont des situations qui peuvent générer des tensions extrêmes. Des parents vont parler à leurs enfants comme ils ne leur ont jamais parlé, les punir parce qu'ils dérangent, etc.", précise la professeure de l'ULiège.
L'équipe de la ligne téléphonique gratuite Écoute violences conjugales (0800/30.030) ne constate pour sa part pas de modification importante de la demande. "Nous avons deux écoutants professionnels qui travaillent de chez eux et pour l'instant, ces deux lignes d'écoute suffisent. Actuellement, nous accompagnons les victimes dans la recherche d'un moyen de gérer la violence sans pouvoir en prendre de la distance. Nous informons sur les positionnements stratégiques de mise en sécurité, c'est-à-dire sur l'anticipation des situations violentes et l'évitement du passage à l'acte", indique Jean-Louis Simoens, coordinateur du projet.
Plus de répit pour les victimes
Pourtant, privées d'intimité pendant le confinement, toutes les femmes ne sont pas en mesure d'appeler à l'aide, rappelle la Pr. Adélaïde Blavier. "Le conjoint est toujours à proximité donc passer un appel est compliqué. L'aide, qui auparavant pouvait venir de l'entourage en dehors du domicile, est devenue plus difficile à solliciter."
Selon l'experte en psychotraumatisme, ces cas de violence domestique ne pourront être bien analysés qu'après la période de confinement mais risquent néanmoins d'être difficiles à évaluer. "Certaines situations de violence vont s'arrêter lorsque le confinement prendra fin, d'autres ne seront même jamais dénoncées."
L'ennui est quant à lui l'extrême opposé de cette surcharge domestique. Pourtant, il n'en est pas moins dangereux, précise la Pr. Blavier. L'isolement social peut générer ou accentuer des pathologies mentales qui, dans le rythme de vie habituel, ne transparaissaient pas. "Être seul peut devenir très difficile pour certains", conclut-elle.
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