"Le double langage" de Fluxys et Husqvarna

L'avocat général Jean-Paul Lété a dénoncé lundi, au premier jour des répliques dans le procès en appel relatif à la catastrophe de Ghislenghien devant la cour d'appel de Mons, le "double langage" des sociétés Fluxys et Husqvarna.

L'avocat général a critiqué la position des sociétés Husqvarna Belgium (anciennement Diamant Boart), qui ont appelé durant leurs plaidoiries la Cour à ne pas penser à rebours aux faits qui leur sont reprochés, mais qui ont elles-mêmes remis en cause l'attitude du commandant des pompiers d'Ath, Eddy Pettiaux, juste avant la catastrophe dans le zoning de Ghislenghien le 30 juillet 2004.

Le ministère public a rejeté la comparaison faite par le conseil d'Husqvarna entre l'explosion de Ghislenghien, qui a fait 24 morts, et celle de Theux en 1997, au cours de laquelle deux pompiers avaient perdu la vie. Selon Jean-Paul Lété, les conditions étaient totalement différentes à Ghislenghien et Theux. La fuite de gaz détectée à Ghislenghien se situait dans un espace nettement moins clos qu'à Theux, où la fuite s'était produite en centre-ville, a-t-il relevé.

De même, les phénomènes perçus sur le chantier de Diamant Boart n'étaient pas suffisamment inquiétants pour justifier une évacuation, a estimé l'avocat général. "Si vous voulez juger Eddy Pettiaux, faites-le comme pour vous-même", a-t-il lancé. (belga/mb)