Le film Demain inspire un projet dans une cité de Charleroi
ReportageLe film documentaire Demain est sorti en 2015 sur les grands écrans. Ses réalisateurs, Cyril Dion et Mélanie Laurent, ont parcouru dix pays. Ils sont allés à la rencontre de gens qui ont décidé de réinventer l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie ou l’éducation. Avec un objectif commun: créer le monde de demain. À Gosselies (Charleroi), une citoyenne s’en est inspiré.
Un jardin partagé en plein cœur de la cité Hubinon à Gosselies. Ce projet imaginé par Valérie Tise se concrétise petit à petit: “Malheureusement, les plantations sont mortes à cause du confinement. Nous n’avons su obtenir la citerne pour les arroser que dernièrement. Et à cause des fortes chaleurs de ces derniers jours, elle ne contient que très peu d’eau.”
Mais d’autres aménagements ont pu être réalisés en attendant un temps plus clément: “Nous avons installé une toilette sèche et un bac à compost qui permettent de réduire les déchets. Nous avons aussi placé un plancher qui servira plus tard d’abri lors d’intempéries. C’est mieux que la tonnelle. Et nous envisageons d’y organiser des animations cet automne ou cet hiver.”
Enfants
Tout dépendra évidemment de l’évolution de la propagation du coronavirus. Quoi qu’il en soit, les enfants font partie intégrante des desseins: “Normalement, nous aurions déjà dû leur offrir des activités. Mais à cause du coronavirus, elles sont limitées à 15 enfants maximum.”
Un tipi végétal est mis sur pied. Trois devront l’être à terme. Chaque dimanche, il reçoit des petites filles et des petits garçons. Un jeu avec des totems leur est proposé. Ces totems sont décorés par des dessins de fleurs. Quoi de plus normal pour un jardin partagé! “Dimanche prochain, l’événement s’appellera ‘Opération Épouvantail’. Nous allons confectionner deux épouvantails pour l’occasion car il nous reste du bois à disposition” nous indique la présidente de l’Association Sans But Lucratif (ASBL), Goss’Citoyens.
Faune et flore
À côté, un coin sauvage a été pensé: “Il sert à garder les bestioles. Les abeilles, les papillons... s’y réfugient. Il n’y a aucun pesticide ici.”
Un peu plus loin, on retrouve deux mini forêts comestibles: “Il y a un framboisier, un prunier, un pêcher, du cassis... Tout commence à repousser malgré la sècheresse. Nous comptions orchestrer des ateliers de cuisine avec ces produits, mais ce n’est pas encore possible pour l’instant.”
Un abri pour hérissons y a été disposé. “Mais ils ne sont jamais venus” nous raconte la chargée de communication de Goss’Citoyens, Véronique Brogniaux. “Nous y avions pourtant mis des feuilles sèches. Finalement, ce sont des chats qui y ont élu domicile.”
Par les gens, pour les gens
On l’aura compris. Valérie Tise et les huit autres organisateurs ont de nombreuses idées pour faire développer l’initiative. “C’est un projet à long terme. Personnellement, je fixe l’horizon à 2030. Et si je ne suis plus là, j’espère que d’autres reprendront le flambeau” affirme Valérie Tise.
Pour cela, il faudra parvenir à attirer plus de monde. “Beaucoup de gens posent des questions” note la présidente de l’ASBL. “L’objectif est aussi de créer du lien social. Beaucoup dans la cité ne disposent pas d’un jardin. Ils peuvent venir avec leurs bulles (NDLA. celles de cinq personnes décrétées par les autorités fédérales afin de lutter contre le Covid-19) ici.”
Terrains disponibles
Le terrain est mis à disposition gratuitement par la Société de Logements de Service Public (SLSP), La Sambrienne. “Le core business de La Sambrienne, ce sont les logements” explique son responsable communication, David Conte. “Mais nous voulons aller au-delà. Il y a 30 ou 40 ans, tout le monde se parlait dans les cités. Maintenant, avec l’émergence des réseaux sociaux, c’est beaucoup moins le cas. Nous voulons faire revivre ces quartiers, créer de l’animation et retisser du lien social. Nous disposons d’espace, de locaux et de terrains pour y parvenir.”
Le président de l’organisme public, Maxime Felon (PS), élargit même au maximum le champ des possibles: “Nous mettons à disposition gratuitement nos terrains, même pour des événements à court terme. Parfois, il s’agit d’un lopin de terre pour en faire un terrain de pétanque. Autre exemple: la troupe de théâtre ‘Nouveaux Disparus’ va se déplacer depuis Bruxelles pour une représentation à la Cité Parc à Marcinelle. Avec la Ville de Charleroi et le CPAS (NDLR. Centre Public d’Action Sociale), nous souhaitons être des partenaires de vie.”
L’Échevine carolo du Logement, Laurence Leclercq (PS), était d’ailleurs présente au jardin partagé gosselien: “Améliorer le cadre de vie des gens est primordial pour la Ville de Charleroi. Avec le CPAS et le service Urbanisme, nous sommes demandeurs de ce type de projets. C’est super que des organisations citoyennes en soient à la base!”
Dossier à rentrer
Pour pouvoir bénéficier de ce soutien, il est néanmoins obligatoire de rentrer un dossier auprès de la Sambrienne. “Je lance un appel à tout porteur de projets” déclare David Conte. “Nous sommes disposés à aider toute initiative porteuse de sens. Beaucoup de gens dans les appartements n’ont pas d’espace à l’extérieur. Nous avons ces espaces. Ce projet de jardin partagé présente deux atouts majeurs. Il permet de cultiver soi-même ses légumes. Cela garantit une alimentation de qualité à très bas coût. Et il favorise le vivre ensemble.”
En général, il faut compter entre un mois et demi et deux mois pour finaliser les démarches. “Cela va assez vite” constate Maxime Felon. “Une note explicative doit nous parvenir et ensuite, David (NDLA. Conte) se charge de l’expertise car il faut évidemment que le projet soit cohérent. Si cette note présente des manquements, il accompagne le demandeur pour réorienter sa proposition.”
“Les deux éléments essentiels sur lesquels un projet doit s’appuyer, ce sont la stabilité et l’impact social sur les quartiers. Il faut que ça puisse aboutir car l’échec serait pire que de ne rien entreprendre du tout” précise le responsable communication de la société de logements publics.
Valérie Tise intervient: “Pour tout ce qui concerne la paperasse, nous avons été épaulés par le service Citoyen et le CPAS.”
Subsides et dons
Le CPAS carolo a aussi octroyé deux subsides pour la réalisation du jardin partagé à Gosselies. Le premier était d’environ 2.500 euros pour la création du projet en tant que tel. Le second était d’à peu près 1.500 euros pour tout ce qui concerne l’animation, la mise en couleurs, le placement de ruchers...
Pour le reste, le réseau Jaquady (Jardins de Quartiers Dynamiques) a pour but d’apporter un soutien au développement des jardins partagés au sein de la Ville de Charleroi.
“Nous fonctionnons aussi grâce aux échanges et aux dons” ajoute Véronique Brogniaux. “Par exemple, nous échangeons les semences avec d’autres jardins partagés et des gens nous en offrent quand ils en ont de trop. Nous avons aussi suivi une formation de compost chez Tibi (NDLR. l’Intercommunale de gestion intégrée des déchets dans la région de Charleroi).”
L’inauguration du site est programmée au 13 septembre prochain.
Casseroles et couvercles
Le jardin partagé de la cité Hubinon s’appelle le Jardin des Casseroles. La chargée de communication et secrétaire de l’ASBL Goss’Citoyens, Véronique Brogniaux, nous en explique l’origine: “L’équipe de foot locale est surnommée Les Casseroles. Mais il y a une autre raison à ce choix. À l’époque, beaucoup d’émailleries étaient installées à Gosselies. Dès lors, quand une petite fille naissait, on disait que c’était une casserole. Et si c’était un petit garçon, c’était un couvercle.”
Permanences
L’ASBL Goss’Citoyens organise une permanence deux fois par semaine au Jardin des Casseroles:
• les mercredis entre 14 heures et 16 heures
• les dimanches entre 14 heures et 17 heures
“Mais les dimanches, nous sommes là à partir de 10 heures quand il fait chaud” tient à communiquer Véronique Brogniaux.
Avant le confinement dû au coronavirus, la permanence était même organisée durant trois jours de la semaine.
Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.
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