Le futur énergétique de la Belgique dépendra-t-il des mini-réacteurs nucléaires?

Le rapport de la ministre écologiste doit en principe permettre au gouvernement d’entériner la fin définitive des centrales nucléaires belges en 2025, conformément à une loi de 2003 confirmée en 2015. En cas de problème d’approvisionnement, l’exécutif pourrait décider de prolonger les deux réacteurs les plus récents, Doel 4 et Tihange 3.

La solution de la prolongation est toutefois loin d’être évidente dans la pratique: Engie a répété avoir tourné la page du nucléaire en Belgique. Le délai serait passé pour obtenir à temps les permis nécessaires et procéder aux différentes opérations requises.

À entendre le Premier ministre Alexander De Croo, le futur énergétique de la Belgique reposera sur les nouvelles technologies. “Dans la perspective des trente à quarante années à venir, il faut avoir assez d’ouverture d’esprit”, disait-il lundi sur La Première, n’excluant pas une nouvelle génération de réacteurs nucléaires, expliqués mardi sur la même radio.

Chez nos voisins, le président français Emmanuel Macron a ouvert la voie en ce sens, en annonçant des investissements dans le nucléaire, à savoir un milliard d’euros d’ici 2030 dans les premiers projets de “Small Modular Reactors” (SMR), ou “petits réacteurs modulaires” (PRM), présentés comme moins chers, plus propres et plus sûrs, un avis que certains écologistes dont Greenpeace ne partagent pas. Selon les partisans, le risque serait moins élevé car ils sont moins puissants et plus faciles à réguler. En fonction de leur taille, ces modules pourraient produire de quelques dizaines à quelques centaines de mégawatts. Ils pourraient compenser les réacteurs actuels d’ici une vingtaine d’années. En comparaison, les chantiers seraient plus rapides.

S’ils reposent sur une technologie déjà expérimentée, ces mini-réacteurs sont encore en développement. Quelque septante projets sont à l’étude dans le monde. La Russie ou la Chine par exemple en construisent déjà. Au Royaume-Uni, Rolls-Royce a récemment annoncé qu’il allait construire de petits réacteurs nucléaires “à bas coûts”, avec une entrée en fonction “au début des années 2030”. Aux États-Unis, un projet de mini-centrale nucléaire porté par le milliardaire Bill Gates pourrait déjà entrer en fonction d’ici sept ans, dans le Wyoming.

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