Le gouvernement défend un budget de crise qu'il juge volontariste

En ramenant le solde de l'entité I à -4,18% en 2010, "on a pris de l'avance sur l'objectif de -4,5% du pacte de stabilité", a avancé mardi lors de la présentation du budget le secrétaire d'Etat Melchior Wathelet, qui y voit un regain de crédibilité" sur la scène internationale.
 
Comme d'autres pays touchés par la crise, la Belgique est pointée du doigt pour déficit excessif en 2009. Le gouvernement a tenu mardi à afficher le volontarisme qui l'a animé dans la confection des budgets 2010 et 2011, deux exercices délicats. "Si on enlève les dépenses liées au vieillissement, la croissance des dépenses primaires sera nulle", a indiqué M. Wathelet aux côtés de ses collègues qui ont évoqué un budget de rigueur.
 
Selon le ministre des Finances Didier Reynders, l'exercice a été rendu possible grâce à des "prélèvements lourds sur certains secteurs", les banques et l'énergie, ce qui a permis de "préserver le pouvoir d'achat, relancer l'économie, aider certains secteurs et amorcer une fiscalité verte".
 
L'effort réalisé pour 2009 et 2010 porte sur 3,3 milliards d'euros au-delà desquels sont retenues quelques nouvelles initiatives. "2010 est une année de transition entre la crise et la reprise", a commenté Melchior Wathelet. Après une croissance négative de 3,1%, celle-ci repart positivement en 2010, à 0,4%, ce qui reste timide, a-t-il précisé. En 2011, la croissance devrait atteindre 1,9%.
 
Mais le taux de chômage devrait lui aussi continuer à progresser. De 8,2% en 2009, il passerait à 9,4% en 2010 et 9,6% en 2011. Cette évolution justifie selon la ministre des Affaires sociales et de la Santé Laurette Onkelinx d'avoir entrepris des mesures visant à consolider la sécurité sociale, "un bouclier contre la crise". Et selon la ministre de l'Emploi Joëlle Milquet de prolonger les mesures anti-crises et de cibler les publics vulnérables en matière d'emploi.
 
Le déficit budgétaire de la Belgique s'élève à près de 25 milliards d'euros, le retour à l'équilibre n'étant pas attendu avant 2015. (belga)