Le nouveau CPVS à Charleroi peut recueillir des “traces ADN”

Le Centre de Prise en Charge des Violences Sexuelles (CPVS) inauguré mardi à Charleroi peut recueillir des preuves des méfaits: “traces ADN, vêtements déchirés, SMS reçus...” C’est ce que nous apprend la Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC) Charleroi-Sambre & Meuse via sa page Facebook officielle.

Ces éléments récoltés permettent aux victimes de déposer plainte “si elles le souhaitent, immédiatement ou ultérieurement. Le personnel multidisciplinaire est formé pour cette procédure”.

Ce nouveau CPVS peut accueillir deux personnes simultanément, et depuis son ouverture le 15 novembre jusqu’au 23 novembre, huit personnes l’ont déjà fréquenté.

Ouvert 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, il propose une prise en charge médico-légale de toute personne victime de violences sexuelles, effectuée par du personnel spécialisé du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Charleroi et des policiers spécialement formés. Un soutien psychologique sera également possible.

Le centre carolo est d’ailleurs situé au numéro 100 de la Chaussée de Bruxelles, juste à côté du CHU Marie Curie à Lodelinsart. Cette implantation dans une maison particulière plutôt que dans un gros édifice hospitalier a pour objectif une prise en charge plus “douce” d’une victime en souffrance et particulièrement fragilisée.

Le fonctionnement repose sur une synergie entre l’hôpital Marie Curie, la police et le Parquet. Les auditions des victimes sont filmées et conservées pendant six mois afin d’étayer le dossier si une plainte n’est pas déposée dans l’immédiat et que la victime désire le faire ultérieurement.

Dans la pratique, le secteur associatif carolorégien s’attachera à la prévention et sensibilisera le public à l’existence du CPVS. Un partenariat est également en marche avec l’Échevine du commerce, Babette Jandrain (PS) et certains magasins de Charleroi afin que les victimes puissent rapidement obtenir des vêtements de rechange et se débarrasser de leur tenue “souillée”.

Lors de la présentation à la presse, la Secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité, Sarah Schlitz (Écolo) a rappelé que sept fois plus de victimes portent plainte depuis la création des centres dont le nombre devrait doubler dans les années à venir. En effet, une répartition précise de ces lieux d’accueil devrait permettre qu’un centre existe à moins d’une heure de route pour chaque victime en Belgique.

“Entre octobre 2017 et octobre 2021, 4.372 victimes se sont présentées aux trois CPVS déjà existants. Dans neuf cas sur dix, il s’agit d’une femme. L’âge moyen est de 24 ans. Près de trois victimes sur dix (30 pourcents) sont mineures” fait savoir la CSC Charleroi-Sambre & Meuse.

Le CPVS de Charleroi s’attend à recevoir environ 800 victimes par an.

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