Le “Pablo Escobar belge” nie en bloc: “Je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé”

La présidente a interrogé Afrim S., un Belge de 46 ans, sur l’achat d’une terre de 70.000 m² à Zanzibar, ainsi que sur ses nombreux voyages au Japon, en Tanzanie, en Suisse, aux Pays-Bas et en Italie. Le prévenu a déclaré que, s’agissant de la terre, il ne l’avait pas achetée mais qu’il y avait simplement investi une certaine somme d’argent et, s’agissant des voyages, que l’un d’eux lui avait été offert et que les autres étaient relatifs à des vacances en famille.

 La juge a également interrogé le prévenu au sujet d’un élément de l’enquête montrant qu’il avait demandé à un autre prévenu de payer la facture relative à l’acheminement d’un des conteneurs litigieux. Confronté au fait que la drogue était cachée dans des cargaisons de marbre et de granit vers sa société, la SPRL Maia Entreprise Générale de Construction, à Verviers, il a répondu qu’il était étonné. “Je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé”, a-t-il répondu.

Le prévenu a encore été confronté au fait qu’une somme de 50.000 euros en liquide avait été retrouvée dans un tiroir de sa cuisine, que sa société disposait de nombreux entrepôts qui ne servaient étonnamment pas, et qu’il était en possession de munitions et d’une arme pour laquelle il n’avait pas de permis. Mais il a nié toute implication dans un trafic de drogue.

L’enquête dans ce dossier remonte à juin 2019 lorsque la douane brésilienne a saisi une demi-tonne de cocaïne colombienne sur un porte-conteneurs amarré au port de Sao-Paulo au Brésil, sur le point de partir à destination du port d’Anvers. La drogue était cachée dans une cargaison de marbre.

Les autorités brésiliennes ont constaté que les documents de livraison trouvés sur le bateau renseignaient une société de construction à Verviers, la SPRL Maia Entreprise Générale de Construction. L’enquête en Belgique a ensuite pu montrer que cette société se faisait livrer des cargaisons de marbre et de granit, dans lesquelles était chaque fois cachée une quantité de 500 kilos de cocaïne, depuis un an. Dix-huit envois avaient été effectués au total.

Plusieurs responsables de la société verviétoise avaient ensuite été placés sous écoute téléphonique. Le principal suspect, de nationalité belge, Afrim S., était aussi actif dans une société de production de marbre au Brésil. Tous ont été arrêtés et inculpés pour trafic de drogue dure. Par ailleurs, des voitures de sport, des montres de luxe et plusieurs immeubles à Dubaï, au Portugal et au Brésil ont été saisis.

Les débats se poursuivront jeudi.