Le Parlement flamand met deux collaborateurs nazis à l’honneur dans une édition spéciale de Newsweek: malaise
Le Parlement flamand a alloué un budget de 90.000 euros pour l’élaboration d'une édition spéciale du magazine Newsweek à l’occasion des 50 ans de l’institution. Jusque-là, à part le budget conséquent, pas de quoi fouetter un chat, il s’agissait surtout de mettre à l’honneur le jubilé de ce qui n’était encore, avant 1971, que la réunion du Conseil culturel de la Communauté néerlandaise. Sauf que ce numéro spécial et coûteux, réalisé sous l’égide de la présidente Liesbeth Homans (N-VA) met notamment à l’honneur, dans la liste des flamands qui ont aidé à l’émancipation du peuple et de sa langue, deux sympathisants et collaborateurs notoires.
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Malaise. Voilà le sentiment qui émerge de ce numéro spécial du mensuel Newsweek. Une édition dédiée aux 50 ans du Parlement flamand et, indirectement, à l’affirmation de la culture et de l’identité flamande. Une initiative en soi peu surprenante, surtout quand on voit la présidente du parlement, la nationaliste Liesbeth Homans, y faire état de ses ambitions dans le cadre de sa fonction. Quelque 90.000 euros ont été accordés par la Flandre pour cette édition tirée à 20.000 exemplaires et censée rester dans les annales. L’approche journalistique des articles devait permettre au grand public de mieux connaître ou de se remémorer les bases des institutions flamandes.
“Émancipation de la langue et de la population flamandes”, vraiment?
Mais pour illustrer le “wall of fame” des Flamands qui ont historiquement “contribué à l’émancipation de la langue flamande et de sa population avant 1971”, quelques figures marquantes ont été choisies. Des 14 personnalités triées sur le volet - écrivains, journalistes, érudits, militants, enseignants, politiciens qui ont servi la cause culturelle flamande - censées résumer et incarner ce combat identitaire... deux noms qui font grincer des dents, y compris de l’autre côté de la frontière linguistique.
Il est certain que si un Borms et un De Clercq s’étaient vus exaucés, il n’y aurait jamais eu ni Parlement flamand ni démocratie
August Borms et Staf De Clercq. Leurs noms ne vous disent peut-être rien, mais on les connaît surtout pour leur sympathie à l’égard du régime nazi et leur rôle de collaborateurs durant l’occupation allemande. Le premier s’étant même tristement illustré en ce sens durant les deux grandes guerres. Le magazine expose sans fard le “CV” de ces deux contributeurs du mouvement flamand: “August Borms (1878-1946) Professeur et figure de proue de l’activisme flamand durant la Première guerre mondiale. Sa peine de mort a été commuée en peine de prison à perpétuité et il est devenu le symbole de l’amnistie de l’entre deux guerres. Borms a à nouveau collaboré lors de la Seconde guerre et est décédé en 1946 sur le peloton d’exécution”, résume-t-on sur le premier.
“Staf De Clerq (1884-1942). Enseignant et militant de la frontière linguistique, politicien nationaliste flamand. Devient chef du Vlaams Nationaal Verbond (N.D.L.R. en français: Ligue nationale flamande, qu'il a fondée) en 1933. Le VNV embrasse le nouvel ordre autoritaire et décroche 15% des voix flamandes. En 1940, Staf De Clerq choisit le camp de l’Allemagne nazie”, dépeint le second portrait.
“Pas la fine fleur du peuple flamand”
“Pas la fine fleur de notre peuple”, s’indigne le quotidien flamand De Standaard, qui regrette de constater que “la Flandre officielle semble penser autrement”. Et qui rappelle, à bon entendeur, qu’il “est certain que si Borms et De Clercq s’étaient vus exaucés, il n’y aurait jamais eu ni Parlement flamand, ni démocratie”. Le nationalisme flamand a par ailleurs été largement desservi et même politiquement crucifié par sa collaboration avec l’occupant nazi. Et on ne peut pas dire non plus que le flamingantisme et le nationalisme flamand aient jeté les bases institutionnelles d'un parlement flamand... Un choix qui étonne donc, également quand on connaît la multitude de politiciens, penseurs et activistes flamands qui auraient pu être choisis dans cet ouvrage pour lesquels les écoles du Nord du pays avaient d’emblée exprimé leur intérêt.
Sur Twitter, la double page du magazine n’est pas passée inaperçue non plus. Le choix de ces “représentants” du mouvement flamand dans un numéro financé par les institutions passe très mal. Et le fait que les deux indésirables ne côtoient d’autres Flamands comme l’ex-Premier ministre (1946-1947) Camille Huysmans, qui a, lui, œuvré contre le nazisme durant la Seconde guerre et avait rejoint les alliés à Londres, ulcère encore plus.
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