Le père de Noam était violent

La cour d'assises de Namur a entendu mardi matin le témoignage de la grand-mère maternelle de Noam, Marie-Jeanne, et de son compagnon Jean-Claude, dans le cadre du procès de Coralie Gossiaux, accusée d'avoir assassiné Noam, le fils de son compagnon Rahim Lixon.
 
La mère de Noam, Claude, est décédée deux jours après la naissance de l'enfant. Les grands-parents maternels ont donc pris la relève un certain temps pour garder Noam jusqu'à une dispute avec Rahim, qui n'a alors plus voulu que les grands-parents maternels s'en occupent.
 
Dans ses déclarations, Coralie Gossiaux avait souvent dit avoir subi des violences de la part de Rahim. Ses propos se sont vus confirmer par la grand-mère maternelle de Noam, qui explique que sa fille Claude aurait elle aussi subi les violences de son compagnon.
 
"Quand elle venait à la maison, elle avait parfois des bleus et n'avait pas toujours le sourire. Mais elle ne voulait rien dire (...) Elle me répondait qu'elle s'était cognée. Je veux bien une fois, mais pas à répétition", a expliqué Marie-Jeanne. "Un jour, devant nous, Rahim a agrippé Claude par les poignets. Un autre jour, elle est arrivée avec les tendons de la main sectionnés. Là, on a eu des doutes", a-t-elle poursuivi. Elle a ajouté que Rahim était un manipulateur.
 
Rahim aurait donc été violent, tant avec son ex-compagne Claude qu'avec Coralie Gossiaux ensuite. Comme le montrera l'enquête de téléphonie réalisée par l'un des inspecteurs de la police judiciaire fédérale de Dinant, le couple de Coralie et Rahim semblait vivre une relation d'amour/haine, avec une alternance de sms d'amour et de sms de crainte de la part de Coralie.
 
Aux enquêteurs, Rahim avait expliqué parfois crier fort, sans pour autant en venir aux mains. Il avait également reconnu être plus nerveux quand il avait bu. Au sujet de l'alcool, Me Lauvaux, l'avocat de Coralie, a tenu à ce que la cour puisse voir deux photos de Rahim avec son fils. Celui-ci fait sentir à Noam du Jet 27. "Un jour, Rahim aurait même trempé la tétine du petit dans du pastis", a dit un des enquêteurs.
 
L'intéressé pourra sans doute s'en expliquer mardi après-midi puisque son témoignage est attendu, de même que celui des légistes. (belga)