Le père infanticide présente ses excuses

Un des avocats de Patrice Gailleterie, Me Florence Dewez, a lu une lettre d'excuse de son client, accusé d'avoir tué son fils Corentin. La lettre a été rédigée par l'accusé dimanche soir en prison. Il présente ses excuses à la mère de Corentin, à sa famille, à ses amis mais aussi à la Cour et aux personnes qui ont été choquées par son geste.

"Tout révéler"
"J'aurais difficile à trouver les mots pour expliquer mon geste que je condamne, mais j'ai promis à mes enfants de tout révéler et de m'exprimer sans tabou mais sans haine", a lu l'avocate.

"Je ne me pardonne pas ce que j'ai fait. Ma vie ne m'appartient plus, elle appartient à Corentin. C'est mon fils et je l'aime à jamais. Il y a grande chance que je passerai l'arme à gauche. J'ai promis à mes enfants de venir devant la Cour d'assises", a déclaré l'accusé.

Séparé de sa deuxième épouse en 2005, Patrice Gailleterie avait réclamé une garde alternée de son fils. Un psychologue lui avait alors annoncé qu'il n'était pas favorable à l'hébergement alterné.

Patrice Gailleterie a avoué qu'il avait déjà eu l'intention quelques semaines avant les faits de se suicider en emportant dans la mort son fils. Le 23 avril 2007, il voulait précipiter sa voiture contre un mur. Il a finalement renoncé à ce projet et s'est promené avec son fils après avoir mangé avec lui.

" J'ai repris la voiture, je suis passé devant le Rocher de Freyr que je connaissais pour l'avoir fréquenté comme para-commando en 1982", a indiqué l'accusé. Il a précisé qu'il n'avait pas le projet de tuer son fils contre un rocher.

Sur le parking du site du Rocher de Freyr, l'accusé a demandé à Corentin d'écrire un petit mot pour sa maman et de le glisser dans sa poche. "Maman, je t'aime très fort. On se reverra au paradis blanc. Ton petit nono", a écrit la victime.

Projeté sur les rochers
L'accusé a expliqué qu'il a pris ensuite Corentin sur ses genoux puis l'a lancé de toutes ses forces sur la paroi rocheuse. "Il tombe quelques mètres plus bas, inconscient. Puis tout s'est enchaîné. Je l'ai repris et l'ai projeté sur des rochers. Je recherchais les plus pointus. J'ai pris Corentin dans mes bras. Et à la venue d'un policier je l'ai laissé là et je me suis jeté dans la Meuse dans le but de me noyer mais un policier m'a repêché" a déclaré Patrice Gailleterie. (belga)