Le porte-parole de “La Boum 2”: “Si quelqu'un préfère mourir de la Covid plutôt que de solitude, pourquoi n’en aurait-il pas le droit?”

Mardi matin, deux voitures de police s’arrêtent devant la porte de Dave Monfort à Ruisbroek. C’est lui qui a contacté la ministre Annelies Verlinden (CD&V) la semaine dernière. Auparavant, “L’Abîme”, le nom du collectif derrière “La Boum 2" sur les réseaux sociaux, avait lancé un appel à la ministre de l’Intérieur pour qu’elle autorise l’événement au Bois de la Cambre. Lorsque Verlinden a déclaré que la police n’arrivait pas à joindre “L’Abîme”, Dave Monfort a écrit un courriel à son cabinet avec son nom et son numéro de téléphone.

Après ce courrier, le jeune homme a été convoqué pour un interrogatoire chez le chef de la police locale de Bruxelles. Le porte-parole est soupçonné de créer une milice privée et d’inciter à la violence.

“Je leur ai expliqué que leurs accusations étaient fausses. Je n’ai pas fondé de milice privée et je n’incite pas à la violence. Je ne peux pas donner trop de détails sur l’interrogatoire, mais ils m’ont montré, par exemple, une vidéo dans laquelle j’aurais appelé à la violence. C’est une vidéo que j’ai filmée le 1er avril dans le Bois de la Cambre, près de La Boum 1 (dans laquelle le collectif “L’Abîme” n’était d’ailleurs pas l’organisateur). On peut y voir que la police est très dure avec les personnes présentes. Vous m’entendez dire que tout le monde devrait “arrêter de jeter des choses”. Je ne pense pas que ce soit une incitation à la violence.

D’ailleurs, je n’organise rien. Nous ne vendons pas de billets pour une fête ou des artistes. Tout ce que nous faisons, c’est permettre à des gens de se réunir dans un parc. Nous écouterons la même musique à la même heure et nous passerons un bon moment en plein air.”

“Je pense que les gens devraient être autorisés à choisir eux-mêmes s’ils veulent prendre le risque. Nous avons le droit fondamental de nous réunir. Nous devons défendre cela. Ceux qui ne veulent pas venir ne viennent pas. Mais il y a beaucoup de gens qui préfèrent risquer d’avoir le coronavirus plutôt que d’être seuls plus longtemps. L’homme est un être social. Le manque de contact peut aussi être mortel. Si quelqu’un préfère mourir de la Covid plutôt que de solitude, pourquoi cela ne serait-il pas autorisé ?”

“Le risque de contamination à l’extérieur est faible. Il existe de nombreuses études à ce sujet, que nous avons également partagées sur les réseaux sociaux. Nous ne mettons personne en danger en nous réunissant à l’extérieur dans le parc. Nous recevons de temps en temps des messages de haine, notamment de la part de personnes travaillant dans le secteur de l’horeca. Ils nous trouvent égoïstes et nous accusent de devoir rester fermés plus longtemps à cause de notre action. Ce n’est pas égoïste. A l’extérieur, nous ne mettons personne en danger.”

“Je ne pense pas que cela va se passer comme ça.”

“Je ne regrette rien. Ce n’est pas ‘juste une fête’. Nous défendons un droit fondamental. Pendant l’interrogatoire, ils m’ont dit que le bourgmestre me tiendrait comme personnellement responsable s’il y avait des blessés. Mais je ne me vois pas comme un organisateur. Comme je l’ai dit, je n’organise rien et je ne suis pas le seul à être impliqué. Je suis juste le porte-parole.”

“Je préfère ne pas faire de commentaires à ce sujet. C’est une affaire privée.”

Dave Monfort a été autorisé à rentrer chez lui après son interrogatoire. Le parquet a annoncé mardi après-midi que l’enquête se poursuivait. “Si l’enquête établit son implication dans des actes criminels, nous déterminerons les mesures à prendre”, est-il précisé.

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