Le premier manga café de Liège c’est pour bientôt: “On veut apporter un bout de Japon dans notre centre-ville”
D'ici la fin du mois de septembre, les fans de mangas et tous les Liégeois et Liégeoises avides de découvertes pourront tester le premier manga kissa de la Cité Ardente. À la tête de ce projet pas comme les autres, Mehdi et Abdelmajid, deux jeunes amis qui ont décidé de faire de leur passion leur métier.
Sarah Moran GarciaDernière mise à jour:30-07-20, 17:19
Le Japon est un pays qui fait rêver à bien des égards, il n’est donc pas étonnant qu’il inspire tant les Occidentaux. Que ce soit pour sa gastronomie, pour ses traditions, pour ses paysages à nul autre pareil ou encore pour sa culture populaire, il y en a pour tous les goûts, au pays du Soleil levant.
Mehdi (24) et Abdelmajid (23), deux amis d’enfance, sont des passionnés du Japon, de mangas et d’animes (dessins animés japonais). Ce sont des otakus, comme ils aiment s’appeler. Ensemble, ils se lancent dans l’aventure de l’entreprenariat et ouvrent bientôt le premier manga kissa (manga café) de Liège.
Si, dans les pays occidentaux, le terme “otaku” désigne une personne amatrice de mangas et d’animes, ou, plus généralement, de tout ce qui est issu de la culture populaire nippone, au Japon, ce mot revêt une signification le plus souvent péjorative. Les otakus sont parfois considérés à tort comme des personnes sans vie, qui restent enfermées chez elles et passent le plus clair de leur temps à une activité solitaire et d’intérieur (cuisine, modélisation, etc.).
“On a toujours rêvé d’aller au Japon, mais durant nos études, on n’avait pas tellement les moyens. Du coup, notre voyage, on le faisait sur Internet”, explique Mehdi.
C’est vers 18 ans, que le jeune homme qui s’apprêtait alors à entreprendre des études en marketing a eu l’idée de créer un manga café, comme on peut en trouver en nombre au Japon. Après avoir mûri l’idée, il en a parlé à son ami, Abdelmajid, qui s’est très rapidement montré emballé par le projet. Tous deux diplômes en poche, ils se sont lancés.
Pour certain, il est difficile d’aller au Japon, mais avec notre projet, on veut apporter un bout de Japon dans notre centre-ville.
Mehdi, Fondateur du l’Otakafé
Une mangathèque au coeur de Liège
Nommé “Otakafé”, ce café/bar n’est pas comme les autres, puisqu’il permet aussi de lire un ou plusieurs mangas dans la mangathèque qui y est accolée. “On va démarrer avec 2.000 mangas, du shōnen au shōjo en passant par le seinen*, et bien d’autres genres encore. Pour le moment, ce ne sont que des achats d’occasion glanés ci et là auprès de nos contacts et sur des groupes d’échanges. Mais d’ici quelques mois, nous aurons aussi des tomes neufs pour être à jour dans les séries en cours et dans les nouvelles séries”, explique Mehdi qui ne cache pas son rêve de proposer, un jour, une bibliothèque aussi importante que celle du manga café de Paris qui compte plus de 15.000 mangas.
L’avantage de ce type d’initiative, c’est qu’elle propose une alternative à l’achat. Si les tomes d’un manga sont moins chers qu’une bande dessinée “classique” (comptez entre 5 € et 8 € pour un tome normal), les séries sont généralement bien plus longues et le rythme de parution beaucoup plus soutenu que dans le monde de la BD franco-belge. Ce qui fait rapidement grimper la note.
Les termes shōnen, shōjo ou seinen désignent les principales catégories de mangas. Initialement, ils qualifient respectivement les bandes dessinées “pour garçons adolescents”, “pour jeunes filles” et “pour jeunes hommes adultes” (la version féminine est appelée josei). Mais il va de soit que ces classements ne sont pas immuables et qu’une adolescente peut très bien lire un shōnen et un adolescent lire un shōjo.
La classification des mangas est large et ne s’arrête pas simplement à la démographie. Ces BD en noir et blanc, la plupart du temps, sont également classées en fonction des genres littéraires, comme le mecha (sous-genre de la science-fiction qui met notamment en scène des personnages utilisant armures robotisées), le gekiga (manga dramatique) ou encore le hentai et le ecchi (manga pornographique et érotique).
Si, de prime abord, l’offre concerne une niche, les deux comparses ne doutent pas un instant qu'ils rencontreront le succès. La preuve, selon eux, c’est que la couveuse d’entreprise Job’In a cru en eux et en leur projet. Et puis, Mehdi le revendique, ils ne s’adressent pas uniquement aux fans de mangas, mais aussi aux non-initiés.
Bien sûr, en tant que café, il est aussi possible de boire un verre ou de manger un bout. Au menu, des boissons bien connues chez nous, mais aussi des produits tout droit venus du Japon.
Si une partie de la carte sera importée, Mehdi et Abdelmajid confectionneront quelques gourmandises comme des mochis, des dorayaki sou des onigiris. “On s’est beaucoup entraîné chez nous pour parfaire la technique et nos recettes. C’est un véritable apprentissage”, plaisante Mehdi. “Et on va encore s’essayer à d’autres préparations pour les proposer aux clients.”
Crowdfunding
L’Otakafé sera situé au 34, rue de la Régence. Un quartier que certains considèrent comme le “quartier geek” du centre-ville liégeois. Nos deux otakus travaillent en ce moment d’arrache-pied pour terminer les travaux qui ont débuté il y a un peu plus de deux semaines.
Une partie du projet est financé grâce aux économies des deux amis, mais elles ne suffisent pas. C’est pourquoi ils ont lancé un crowdfunding et espèrent que l’engouement des Liégeois et Liégeoises leur permettra d’atteindre la somme de 5.000 €. Les contreparties vont du simple remerciement au pack “Shin Sekai” (avec, notamment, la privatisation du café), en passant par des heures d’accès à la mangathèque. Fin du financement participatif le 9 août prochain.
Ouverture prévue dans le courant de la rentrée.
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