Le professeur Dirk Devroey tire la sonnette d’alarme: “Plus de la moitié des gens ne viennent pas se faire vacciner”

Selon le Pr Devroey, on ne peut pas imputer ce phénomène d’absentéisme à ceux qui refusent le vaccin. Selon lui, il en va plutôt de mails d'invitations qui se sont perdus. “Les gens ont reçu un SMS, un mail ou une lettre. Mais beaucoup de gens n'y réagissent apparemment pas, ou n’ont pas vu le mail, car il a atterri dans leurs spams. Certains ont cru à du phishing en voyant le mail à cause de rumeurs à ce sujet. Résultat, peu de gens confirment leur venue au centre de vaccination”, déplore-t-il.

Selon le professeur de la VUB, une autre problématique revient régulièrement: les listes de noms de soignants “conviés” ne sont pas non plus toujours exactes. Il pointe un problème en particulier: le fait que les hôpitaux ne communiquent pas nécessairement avoir déjà vacciné leur personnel, ce qui fait que des soignants sont invités dans les centres, mais ne répondent pas à l’appel et ne se présentent pas. 

Voilà pourquoi, selon l’expert, le taux de présence était si faible à Overijse hier par exemple. “Moins de la moitié des gens qui étaient attendus ne sont pas venus au centre”, admet-il. Heureusement, cela ne signifie pas pour autant que les vaccins sont “gaspillés”, car il y a des listes de réserve, soit des personnes appartenant à des groupes prioritaires et qui peuvent toujours être appelées pour venir recevoir leur première injection le plus vite possible quand un ou des soignants manque(nt) à l’appel. C’est comme cela que 194 des 200 vaccins ont pu être administrés hier. 

Évidemment, Overijse n’est pas le seul centre victime de “couacs”. L’exemple de Furnes, où 70 des 200 travailleurs des soins de santé invités à se faire vacciner ne se sont pas présentés ce week-end, a déjà été largement relayé. Mais là aussi, grâce aux listes de réserve, les 200 doses de vaccins disponibles ont été administrées. Aucune perte n’a été enregistrée, mais le bourgmestre soulignait le même problème que le Pr Devroey: les listes de noms étaient incorrectes. “Par exemple, une infirmière indépendante sera conviée pour se faire vacciner, alors que si elle travaille aussi dans une maison de repos, elle y aura déjà été vaccinée, et elle ne répondra pas à notre invitation”, expose-t-il pour illustrer le problème des “doubles” calculs et des listes erronées. Cela ne constitue pas la majorité des cas, mais cela indique en tout cas que le problème est récurrent et qu'il peut entraîner une fausse interprétation, comme le refus d’être vacciné.

Du côté de Dirk Ramaekers, chef de la task-force vaccination, on réfute tout problème de fond ou phénomène antivax. Il dit ne pas craindre que les gens se désistent ni attendent l’arrivée d’un autre vaccin, comme l’évoquent Het Nieuwsblad et Het Laatste Nieuws ce mardi. “Dans la pratique, tout se passe bien dans les centres de vaccination”, affirme-t-il. “Personne ne comprend ce qui s’est passé à Furnes le week-end dernier. Peut-être que quelque chose s’est mal passé avec les invitations”, balaie-t-il.

Dans les centres d’hébergement et parmi le personnel soignant, la volonté de se faire vacciner est en tout cas selon lui très élevée. “Au plus nous nous adressons à des personnes qui n’entrent pas en contact direct avec des patients Covid, au plus nous nous concentrerons sur la communication et la motivation”, reconnaît-il.

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