Le récit poignant de Stéphanie, épouse du bourgmestre de Trooz, après les inondations qui ont ravagé la commune
Trooz a été l’une des communes les plus touchées par les premières intempéries. Des habitants ont témoigné de l’horreur des heures et jours passés coincés dans leur maison. À présent, intéressons-nous à la gestion de la crise de l’intérieur. Un lecteur a voulu mettre en lumière le courage de Stéphanie Gaspar, épouse du bourgmestre de Trooz, Fabien Beltran, durant cette crise. “Elle était sur le front dès le premier jour, alors qu’elle sort tout juste de lourdes opérations. Elle est restée disponible jour et nuit pour informer et rassurer les Trooziens gravement touchés par cette catastrophe”, nous écrit-il. Aujourd’hui, nous avons donc décidé de vous partager le récit de Stéphanie à propos des terribles événements qui ont bousculé l’est du pays.
23h35, le 13 juillet, “l’enfer commence”. Stéphanie raconte avoir été réveillée par la sonnerie du portail de sa maison. Au-dehors, il pleut des cordes et l’inquiétude est vive concernant les affluents de la Vesdre qui risquent de déborder. Pourtant, comme elle le souligne, “les inondations à Trooz, on connaît. Nessonvaux, Forêt ont connu ces dernières années de gros dégâts”.
Son mari le bourgmestre de la commune, Fabien Beltran, qui dormait à ses côtés, se lève et descend sur place. “J’ouvre Facebook et tombe sur des vidéos hallucinantes de la Rue Sainry. Ce n’est plus une rue, mais un vrai torrent. Du jamais vu”, explique Stéphanie. “J’essaie de me rendormir tant bien que mal en me disant que ça va aller. Généralement, le service travaux arrive à gérer, mais j’étais loin de m’imaginer que nous allions tous passer la semaine la plus éprouvante jamais vécue en tant que Troozien.”
C’est la catastrophe, je remplis des sacs de sable, l’eau monte, pas de renforts, annule le départ en vacances demain.
Plus tard, l’épouse du bourgmestre se réveille à nouveau et se rend compte que son mari n’est toujours pas rentré. Elle s’approche de la fenêtre et constate que le petit ruisseau du Bois Lemoine a débordé et dévale à présent la route. 10h sonne et Stéphanie reçoit un message de Fabien: “C’est la catastrophe, je remplis des sacs de sable, l’eau monte, pas de renforts, annule le départ en vacances demain.”
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Une nuit éprouvante
Comme elle l’écrit dans son témoignage, partagé sur Facebook, “la suite, on la connaît”. Des milliers de personnes sont coincées chez elles, à Trooz et dans d’autres communes de la province de Liège, durant plusieurs heures, voire plusieurs jours, sans eau, sans nourriture, sans électricité, sans aucun moyen de communiquer. La Vesdre est en crue. “Une crue dévastatrice, historique”. “L’eau monte de minutes en minutes. Des gens nous appellent à l’aide, des amis, des connaissances... Tout Trooz est en panique. Et il y a de quoi paniquer”, écrit Stéphanie.
Quelques personnes, dont elle fait partie, se retrouvent finalement à gérer les appels d’urgence au QG de la zone de police SECOVA, qui deviendra par la suite le centre de crise de Trooz. “Les appels que nous recevons sont déchirants et nous nous sentons si impuissants”, explique Stéphanie. “La soirée et la nuit du 14 au 15 juillet sont les plus éprouvantes. L’eau monte sans arrêt. On nous promet une intervention de l’armée depuis des heures...”
Nous sommes dépités et en colère. Mille personnes déployées pour un connard dans un bois, mais des moyens dérisoires pour sauver la vie de citoyens.
Finalement, ce n’est qu’à 22h que les secours arrivent. Ils sont dix personnes, deux camions, trois bateaux de sauvetage. “Nous sommes dépités et en colère. Mille personnes déployées pour un connard dans un bois, mais des moyens dérisoires pour sauver la vie de citoyens”, fulmine la Troozienne. “Au petit matin, j’entends le témoignage désespéré de mon époux à la radio. Il me brise le cœur.”
Les évacuations se poursuivent toute la journée de jeudi, mais pas assez vite. Le courant est devenu trop fort, le temps trop mauvais. Les pompiers et les militaires ne peuvent plus rien faire. Les hélicoptères ne peuvent plus voler. “On continue de rassurer via les réseaux sociaux le peu de gens encore connectés. On espère. Certains prient pour que tous s’en sortent sains et saufs. La nuit semble interminable”, se souvient Stéphanie.
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Vision d’apocalypse
Vendredi, le jour se lève. Beaucoup de personnes sont finalement sauvées par l’armée, par les pompiers ou encore par les citoyens qui se sont démenés pour venir en aide à leur prochain. “Beaucoup risquent leur vie et par on ne sait quelle chance on s’en est sorti, enfin presque tous”, écrit la professeur d’histoire. “C’est le chaos. C’est la guerre et comme dans toute guerre, on redoute les conséquences humaines et matérielles.”
Après le cataclysme, l’eau se retire enfin et laisse voir un paysage apocalyptique. Des maisons détruites, des voitures et des déchets dragués par les torrents. Une vision d’horreur qui a été la même à Trooz, Verviers, Chaudfontaine ou Angleur. “Nos habitants sont anéantis, mais on s’en sortira, on se relèvera et on a d’ailleurs déjà commencé”, écrit Stéphanie.
Dame Nature nous en veut, ça, c’est sûr, et elle a sans doute raison. Mais notre résilience, notre capacité à rebondir nous poussera encore et encore à nous reconstruire.
La commune se relève grâce à ses habitants, mais aussi grâce aux bénévoles venus des quatre coins du pays, et même de l’étranger pour aider les victimes des intempéries: “Vous ne connaissiez pas vos voisins, voilà qui est fait! Vous hésitiez à vous tutoyer voilà qui est réglé. Le Covid, pourtant toujours là, semble bien loin. Mais de catastrophe en catastrophe la solidarité, elle aussi, est toujours là. Dame Nature nous en veut, ça, c’est sûr, et elle a sans doute raison. Mais notre résilience, notre capacité à rebondir nous poussera encore et encore à nous reconstruire.”
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Critiques
Stéphanie et son époux ont reçu bien des messages bienveillants et positifs, mais à côté de cela, quelques personnes ont préféré critiquer, que cela soit justifié ou non. Toutefois, Stéphanie et Fabien sont restés forts et unis face à l’adversité. Pour eux, mais aussi pour la population.
“Ça craint d’être ton épouse, Fabien, ça craint vraiment. Mais si nous devions retraverser l’enfer, personnellement, je me sentirais rassurée de te savoir aux commandes”, conclut-elle.
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