Le variant sud-africain est-il plus dangereux? Les vaccins sont-ils efficaces contre lui? On fait le point

La version sud-africaine du coronavirus est-elle plus contagieuse que le variant britannique? Selon Steven Van Gucht, virologiste de Sciensano, le variant sud-africain est plus infectieux que celui qui domine actuellement en Europe mais pas plus que le variant britannique. “Des études suggèrent que le variant sud-africain du coronavirus est 50% plus infectieux”, dit-il. C’est donc le même ratio que le variant britannique. “Mais nous savons très peu de choses sur ce variant sud-africain”, admet-il. “L’Afrique du Sud va devoir nous fournir ces informations.”

Steven Van Gucht: “La grande différence entre les variants classiques et le variant sud-africain est l’immunité que nous développons contre le virus. Les tests de laboratoire suggèrent que les anticorps que nous accumulons après une infection antérieure fonctionnent moins bien contre le variant sud-africain. Certains de nos anticorps ne reconnaissent pas le nouveau variant. Mais ce que cela signifie en pratique, nous ne le savons pas.”

“Nous n’avons pas assez de données pour conclure que les personnes qui ont déjà été infectées par le coronavirus n’auraient pas suffisamment d’anticorps contre le variant sud-africain par la suite. C’est précisément parce que nous ne le savons pas que nous devons appliquer le principe de précaution. Maintenant que nous savons que ce variant circule sur notre territoire, nous devons le contenir autant que possible.”

Ni Steven Van Gucht ni le virologiste Piet Maes, qui travaille au Rega-Institute (KU Leuven), ne sont disposés à faire des déclarations sur la période d’incubation du variant sud-africain. Ils soulignent tous deux que ce temps peut varier énormément, même pour les variants les plus courants. Actuellement, la période d’incubation du coronavirus fluctue entre deux et quatorze jours.

Piet Maes: “Chez une personne infectée par le variant britannique, il y a beaucoup plus de particules virales présentes dans le nez et la gorge que dans les variants classiques. Nous avons beaucoup moins d’informations sur le variant sud-africain. Nous ne savons pas si une personne infectée par ce variant reste contagieuse plus longtemps.

Selon le virologiste Piet Maes, il semble que ce mutant se transmette plus facilement, mais qu’il aurait ensuite exactement les mêmes propriétés que ses prédécesseurs. “Ce n’est pas parce que le variant sud-africain est plus infectieux qu’il est aussi plus pathogène ou mortel. Mais si plus de gens sont infectés, plus de gens seront malades et plus de gens mourront”.

Piet Maes: “Ce n’est pas encore certain. Quand le variant a été identifié en Afrique du Sud, des rapports en décembre ont en effet indiqué que les jeunes étaient particulièrement touchés. Mais en décembre, ils ont également célébré la fin de l’année scolaire dans ce pays. Cela va de pair avec les fêtes, au cours desquelles il y a de nombreux comportements à risque. Ces fêtes pourraient expliquer le nombre élevé d’infections chez les jeunes”.

Piet Maes: “Aucune information n’est encore disponible, mais les premiers rapports ne sont pas très bons. Il est possible que les anticorps accumulés après une vaccination soient moins efficaces contre le variant sud-africain. Mais, comme je l’ai dit, il faut poursuivre la recherche. J’espère que les compagnies pharmaceutiques, qui développent les vaccins, y travaillent”.

Le variant, qui porte officiellement le nom de B.1.354 ou 20H/501Y.V2, est apparu pour la première fois en Afrique du Sud en octobre de l’année dernière. À l’heure actuelle, le variant a déjà été identifié dans vingt pays, ce qui est beaucoup moins que le mutant britannique qui circule déjà dans cinquante pays. Selon le virologiste Steven Van Gucht, la version sud-africaine du coronavirus est encore relativement rare en Europe: “Il est donc important que nous bloquions autant que possible toutes les liaisons avec l’Afrique du Sud et que nous surveillions de près les voyageurs à destination et en provenance de ce pays.

Dans notre pays, sept cas ont été identifiés le week-end dernier. Une femme d’Ostende est morte de ce variant. Ce week-end, au moins quinze cas ont été identifiés à Ostende. “Le fait que les nouvelles infections aient été identifiées dans la même ville n’est pas une coïncidence”, déclare M. Van Gucht. “Cela signifie que le variant sud-africain y circule.”

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