Le voyage au ski d’une mère conduit à la quarantaine de 5.000 personnes: “Si tout le monde respectait les règles...”

Les voyages à l’étranger étaient déconseillés et les stations de ski étaient placées en zone rouge. Malgré tout, de nombreux Belges ont décidé d’aller skier pendant les fêtes. Une mère d’Edegem fait partie de celles et ceux qui n’ont pas suivi les recommandations des autorités. Elle s’est rendue dans les montages suisses le 19 décembre dernier. Divorcée, elle a laissé sa fille à son père pendant sa semaine d’absence.

Pour tous les voyageurs revenant d’une zone rouge, les règles sont claires: sept jours de quarantaine et deux tests sont demandés. La mère n’a suivi les règles qu’à moitié: le 27 décembre, au lendemain de son retour, sa fille était déjà retournée chez elle pour la deuxième semaine des vacances. Le lendemain, la vacancière a été testée pour la première fois. Ce test s’est révélé négatif. Le week-end suivant, elle a passé un nouveau test, qui est cette fois positif. Mais entre-temps, sa fille était déjà retournée chez son père...

Lorsque l’enfant est retournée à l’école primaire d’Edegem après les vacances de Noël, elle semblait se porter à merveille. Jusqu’au mercredi soir, où elle a commencé à présenter de légers symptômes. On ignore encore si la mère savait à ce moment qu’elle avait été testée positive. Le père, sa fille et le reste de la famille ont été testés le jeudi. Les tests étaient tous positifs. Trois jours plus tard, deux médecins leur ont donné un message clair au téléphone: “Prolongez votre quarantaine. Il pourrait s’agir de la variante britannique du virus”.

Mais il était déjà trop tard. La petite fille avait déjà infecté une autre élève pendant ses deux jours et demi à l’école. À son tour, cette dernière avait infecté sa mère, qui travaille comme enseignante au sein de l’établissement scolaire Sint-Jozefinstituut de Kontich. Il s’agissait effectivement de la variante britannique, réputée comme étant très contagieuse. Les deux écoles n’ont pris aucun risque et ont décidé de fermer leurs portes pendant une semaine.

Plus de 5.000 personnes, élèves, enseignants et leurs familles, ont reçu l’ordre de se mettre en quarantaine. 550 élèves et 50 autres membres du personnel de l’école d’Edegem ont passé un test lundi. Les résultats sont tombés ce mardi après-midi et plusieurs nouvelles contaminations ont été enregistrées parmi les élèves et le personnel. Une réunion de crise sur les résultats aura lieu dans l’après-midi et un nouveau plan d’action y sera élaboré. 

À Kontich, 1.450 élèves et 250 membres du personnel seront testés aujourd’hui. Mais un test négatif ne signifie pas que les cas contacts peuvent écourter leur quarantaine. Cela n’est possible que si le second test est également négatif.

“Nous avons convenu de ne pas polémiquer. Mais si tout le monde respectait les règles, on ne serait pas dans une telle situation. Des milliers de personnes doivent rester en quarantaine en raison de la négligence de certains”, regrette le bourgmestre d’Edegem, Koen Metsu, lui-même en quarantaine car ses deux enfants, âgés de 6 et 10 ans, vont à l’école primaire d’Edegem.

“J’espère que ce n’est pas trop tard. Le nombre d’infections dans notre commune ne semble pas avoir augmenté de manière significative pour l’instant. Mais je crains une augmentation de ces chiffres dans la semaine. Allons-nous contrôler de plus près les habitants pour voir s’ils respectent la quarantaine? Nous sensibilisons et rendons les règles très claires. Mais nous n’allons pas demander à la police de frapper à toutes les portes”. De son côté, Bart Seldeslachts (N-VA), le bourgmestre de Kontich, a obtenu lundi soir auprès du conseil municipal l’autorisation d’effectuer des contrôles supplémentaires pour s’assurer du respect des quarantaines.

Enfin, les familles mises en quarantaine peuvent-elles réclamer une indemnisation à la mère qui est allée skier? “C’est délicat”, estime l’avocat Lukas De Graeve à HLN. “Si vous demandez une indemnisation, trois éléments doivent être prouvés: la faute, le dommage et le lien de causalité. Ne pas suivre les règles pourrait être une faute, mais comment prouver que ce cas a précisément causé toutes ces contaminations? Si un procès a lieu, je pense que la mère l’emporterait, car ces choses sont tout simplement très difficiles à prouver”.

Deux écoles anversoises fermées après des contaminations au variant anglais

Le variant britannique fait des ravages, deux écoles fermées: “Il est si contagieux qu’on ne peut pas l’arrêter”