Léa réagit au contrôle policier qui a dégénéré chez elle à Waterloo: “Ils auraient pu tuer ma mère comme George Floyd”
Que s’est-il passé dans la maison de Waterloo où une intervention policière pour entrave aux règles Covid a mal tourné ce week-end? Les versions divergent fortement et, si du coté de la police comme du procureur du Roi du Brabant wallon, Marc Rézette, on affirme que c’est le comportement des habitants qui a suscité l’arrestation musclée de la mère, parents et enfants ont une autre lecture des faits: ils estiment, vidéos à l’appui, qu’il y a violences policières et réfutent tous coups envers les agents descendus en nombre chez eux.
Léa, la fille de la famille, a donné ce lundi soir sur Instagram, au cours d'un live, sa version des faits survenus chez elle vendredi alors que les enfants de cette famille de Waterloo avaient invité d’autres adolescents et que la police est intervenue après une dénonciation des voisins pour tapage nocturne.
Elle réfute le nombre de participants évoqué par les forces de l’ordre et la justice: “Mon frère Sam avait deux amis à la maison, moi aussi”. Et d’évoquer le contexte de cette soirée et l’arrivée de la police: “Mes parents n’étaient pas là. On pensait qu’ils dormiraient à Bruxelles, puis mes parents sont rentrés. Ils nous ont donc un peu sermonnés, puis mon père a fait une partie de kicker avec nous et ma mère est montée se coucher. Puis tout à coup, on frappe à la vitre, et une copine me dit ‘Léa, il y a les flics’. Les agents nous disent qu'on est trop, etc. (...) Ma mère descend et leur dit que c’est une propriété privée, qu’elle ne pense pas qu’ils peuvent entrer jusque-là. Les policiers disent qu’ils ont le droit et que le portail était ouvert. Le ton monte des deux côtés et on s’est retrouvés avec beaucoup de flics sur le parking, mais c’est parce que la maison est à cheval sur Waterloo et sur Lasne, donc ils sont venus des deux côtés”, indique-t-elle.
“Sam, au secours, ils sont en train de tuer les parents”
Elle reconnaît: “Ma maman était un peu arrogante, et oui elle a nargué en disant pouvoir filmer. Mais normalement, les policiers sont formés pour se contrôler et l’usage de la force doit être proportionnel, c’est une policière qui vient de me le dire et elle a constaté plein de fautes sur les images”. Léa ose même la comparaison avec l’affaire qui a secoué les Etats-Unis en mai dernier lorsqu’un homme est mort suite à une arrestation policière: “Ils auraient pu tuer ma mère, comme George Floyd est mort”.
Elle revient sur le moment précis où la situation s’est envenimée: “La policière (celle qui accuse la propriétaire d’avoir été violente, N.D.L.R.) a pris le téléphone de ma mère qui filmait et en le mettant au-dessus de sa tête en refusant de lui rendre, et elle a poussé ma mère, qui est tombée. Le mari de la policière, qui est policier aussi et qui n’était pas censé patrouiller avec elle, a sauté sur ma maman. Sur la vidéo, on voit que mes parents sont très calmes. En voyant ce qu’il arrivait à ma mère qui était au sol et en sang, mon père a voulu passer et forcer. On ne le voit pas sur les vidéos, mais mon père a été plaqué au sol, a reçu des coups de poing, on lui a fait des clés de bras. Ma petite sœur (13 ans, N.DL.R.) a paniqué et elle a crié à mon frère ‘Sam, au secours, ils sont en train de tuer les parents’ et c’est là que mon frère a foncé”.
“Ils se sont comportés avec nous comme avec des terroristes”
Quant aux accusations d’images montées, la jeune fille s’en défend: “Je vais divulguer la vidéo en entier une fois qu'on aura flouté tout le monde pour que les gens arrêtent de dire qu'on a coupé la vidéo exprès. Deux flics ont sauté sur mon frère, ils l’étouffaient et il a même des traces de semelles de bottines. Mon frère leur a crié qu’il était mineur et qu'ils allaient le tuer. Ma petite sœur était tétanisée parce qu’elle était poursuivie par des policiers alors qu’elle voulait juste voir comment allait sa maman. C’est pour ça que j’ai crié, et selon la police que j’ai soi-disant shooté dans un policier, puis la policière m’a aussi accusée d’avoir moi-même frappé ma mère. La police ou ma mère? il faut savoir”. Clem, l’amie de l’adolescente qui a partiellement filmé les faits, soutient également que la jeune fille n’a pas frappé la police.
On nous a dit ‘y a des bons flics, mais vous êtes tombés sur les cowboys de Waterloo’
Léa explique dans sa story ne plus savoir dormir depuis les faits et revoir la scène en permanence. Elle s’indigne aussi du fait que la police aurait prétendu aux ambulanciers, pour justifier son apparente fracture, que sa mère était tombée parce qu’elle était ivre. “Ils se sont comportés avec elle comme on arrête des terroristes et des gens dangereux, c’est la policière qui a visionné les images qui me l’a dit”.
“Le policier m’a balancée en cellule en disant ‘Bonne nuit pétasse’”
Par ailleurs, la jeune fille affirme que ses propos et ceux de ses proches ont été systématiquement coupés et donc faussés lors des interviews accordées aux médias. “Il a fallu que ça m’arrive pour que je comprenne les autres, je pensais que ceux à qui ça arrivait devaient toujours avoir fait quelque chose”, analyse l’adolescente. “Les flics disent des choses horribles, mais tous les témoignages prouvent bien que ce n’est pas vrai. Je pense qu’il faut que les choses bougent. Moi, ça va, mais ma maman pleure 20 fois par jour. (...) Ils étaient 5 sur mon père, et ils l’ont gazé et ils ne lui ont pas nettoyé les yeux pendant des heures alors que c’est obligatoire. Mon petit frère est resté en cellule 14 heures, ce qui est illégal. Moi j’ai été balancée en cellule à Waterloo et le policier m’a jetée là et m’a dit ‘Bonne nuit pétasse’. Je crevais de soif le matin, je voulais passer le coup de fil auquel j’avais droit. Je ne savais pas où était ma petite sœur, je ne savais pas si ma mère était vivante. Le policier m’a refusé le coup de fil et m’a dit de donner le numéro et qu’il passerait le message à ma place. Ces souvenirs, je ne sais pas comment je les oublierai. Les rageux qui disent qu'on est en tort, qu’ils réfléchissent un peu. On nous a dit y a des bons flics, mais vous êtes tombés sur les cowboys de Waterloo”.
Quant au non-respect des règles Covid, la jeune fille reconnaît l’entrave à la loi mais rappelle la difficulté des jeunes à gérer l’isolement. Elle indique en passant qu’à ses yeux, “ceux qui ont peur du coronavirus ont le droit de rester plus confinés” que les autres. Enfin, concernant la plainte de sa famille pour violences policières, elle affirme que trois avocats sont prêts à s’occuper du dossier pour d’éventuelles poursuites. Des propos qui ont finalement été interrompus à la demande inopinée de la mère de Léa, qui semble ne plus souhaiter s’étendre sur le sujet pour l’instant.
La vidéo de l’intervention de la police ainsi que les sous-titres qui y figurent sont l’œuvre de la famille:
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