Les chiffres sur les contaminations plus aussi pertinents qu’auparavant?

Certains experts sont très inquiets maintenant que les taux d’infection sont à nouveau en hausse. Plusieurs pays, dont d’importantes destinations touristiques, deviennent à nouveau orange, voire rouge foncé, sur la carte européenne. Cela signifie que le virus circule à nouveau en force. L’Angleterre a, elle, quasiment abandonné toutes les restrictions. Lors de l’ouverture des clubs anglais, on a même eu l’impression que le Covid-19 n’existait plus.

En effet, bien que le nombre d’infections soit en hausse, d’autres chiffres - et peut-être les seuls pertinents à l’heure actuelle - sont beaucoup moins élevés, voir nuls. Après trois semaines d’augmentation des cas positifs, l’effet de la vaccination sur les admissions à l’hôpital est maintenant vraiment indubitable. Les admissions sont effectivement en hausse, mais elles suivent les taux d’infection de beaucoup moins près que lors des vagues précédentes.

Le 26 juin, nous avons atteint le plancher provisoire des infections enregistrées, avec une moyenne quotidienne de 341. Le 14 juillet, le jour le plus récent avec des données confirmées, nous étions déjà à 1 270 infections, soit +272% par rapport à 18 jours plus tôt. Les admissions à l’hôpital, qui suivaient jusqu’à présent les chiffres des infections avec une semaine de retard, ont atteint leur niveau le plus bas le 1er juillet, avec une moyenne de 15 admissions par jour, et ont depuis lors augmenté pour atteindre la moyenne la plus récente de 26.

Cette situation est totalement différente de celle de l’année précédente, où les taux d’augmentation des deux paramètres étaient beaucoup plus proches, et où le nombre d’admissions à l’hôpital a même augmenté plus vite que les infections à un moment donné.

Un autre aspect positif est que les personnes qui, aujourd’hui, finissent généralement à l’hôpital sont plus jeunes et en meilleure santé, et ont donc de meilleures chances de survie. “Les derniers chiffres montrent effectivement une augmentation du nombre d’admissions à l’hôpital, mais l’utilisation des soins intensifs reste relativement stable.” 

Néanmoins, M. Van Gucht préconise la prudence. “Nous ne devons vraiment pas faire la même erreur que l’Angleterre et les Pays-Bas. La communication y était si mauvaise: comme si le coronavirus avait un bouton avec lequel on pouvait l’allumer et l’éteindre. Ce n’est pas comme si le virus était là hier et pas là aujourd’hui. Tous les modèles prévoient que si vous rouvrez tout, vous aurez de toute façon une quatrième vague à l’automne. Il est certain que l’Angleterre va être une véritable expérience dans les prochaines semaines. Vous ne voulez pas commencer l’automne et l’année scolaire avec des milliers d’infections par jour.”

En effet, même si seulement 2% de toutes les personnes infectées finissent à l’hôpital, cela signifie qu’avec 10 000 infections (le pic de la deuxième vague était de 16 000), 250 à 300 patients par jour doivent être admis. C’est beaucoup moins que les 700 par jour au plus fort de la deuxième vague, mais c’est tout de même un chiffre important qui met une nouvelle pression sur les hôpitaux, au moment même où ils sont encore en train de rattraper le nombre énorme de vagues précédentes.

Les décès montrent également un effet similaire à celui des hospitalisations, bien qu’il soit encore trop tôt pour porter un jugement éclairé. Seuls les jours et les semaines à venir montreront si les chiffres de la mortalité restent effectivement sous contrôle. Néanmoins, le nombre moyen de décès est en baisse constante depuis des semaines et s’établit à moins de deux par jour. 

En Belgique, il y a eu seulement 25 décès en quinze jours avec jusqu’à présent ce mois-ci trois jours sans aucun décès : le 7 juillet, le 11 juillet et le 13 juillet. 

Le nombre de Belges entièrement vaccinés augmente rapidement. Selon les derniers chiffres de Sciensano, le seuil des 5,5 millions d’habitants doublement vaccinés a été atteint ce matin. Cela représente 59,6% de tous les adultes et 47,8% de la population totale.

La campagne de vaccination s’achève maintenant à un rythme rapide, en particulier chez les personnes âgées et les plus vulnérables. Parmi les plus de 85 ans, plus de 87% ont été doublement vaccinés, et parmi les 75 à 84 ans, plus de 90%. Les personnes âgées de 65 à 74 ans ont également déjà un taux de vaccination de 87%, et les personnes âgées de 55 à 64 ans approchent les 78%.

Parmi les patients à haut risque âgés de moins de 65 ans, les personnes présentant des troubles sous-jacents, 74,6% ont déjà été entièrement vaccinés. Van Gucht plaide donc pour continuer sur la voie du progressisme, tout en poursuivant la campagne de vaccination. “Nous nous en sortons vraiment bien, certainement en comparaison avec l’Angleterre et les Pays-Bas”.

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