Les conditions de détention à Namur rendues "inacceptables" par la grève

Les prisons belges sont surpeuplées et cette situation entraîne des conséquences "indignes d'un Etat de droit" pour les personnes privées de liberté, dénonce mardi la Ligue belge francophone des droits de l'Homme.

Service minimum
Et la grève en cours depuis plusieurs jours au sein de la prison de Namur n'arrange rien, au contraire elle ne fait qu'aggraver les conditions de détention sur place, souligne la Ligue, qui plaide dès lors pour un service minimum dans les prisons.

La surpopulation des prisons, dénoncée depuis des années par des institutions internationales, entraîne des conséquences indignes pour les prisonniers, en mettant en échec l'objectif de réinsertion et en aggravant les conditions de détention "déjà particulièrement déplorables en termes d'hygiène et de promiscuité dans certains établissements", indique mardi La Ligue belge francophone des droits de l'Homme.

Confinement, absence de détente et de formation
Et la grève des agents pénitentiaires à la prison de Namur, en cours depuis plusieurs jours pour protester contre l'arrivée du détenu Farid Bamouhammad, ne fait qu'aggraver les conditions de détention sur place, dénonce la Ligue.

En période de grève du personnel pénitentiaire, les détenus sont souvent confinés en cellule, les contacts avec l'extérieur sont impossibles, les activités physiques, de détente ou de formation sont suspendues et même l'hygiène la plus élémentaire n'est pas assurée puisque rien ne garantit que les douches soient organisées, explique la Ligue. "Ceci, inévitablement, au détriment de l'état de santé des prisonniers".

"Enfin, les transferts vers le palais de justice sont paralysés ce qui porte atteinte à l'exercice des droits de la défense", les détenus ne pouvant se présenter ce qui entraîne des retards et rallonge les détentions préventives, ajoute la Ligue.

Conséquences du droit de grève
"Si l'exercice du droit de grève est légitime, il n'en demeure pas moins que, dans ces circonstances précises, il est inacceptable qu'il puisse conduire, d'une part, à l'abandon d'êtres humains en situation de totale dépendance vu leur privation de liberté et, d'autre part, à la négation de leurs droits humains les plus élémentaires tels que le droit à la vie, à la Justice...", s'écrie la Ligue belge francophone des droits de l'Homme, qui plaide dès lors pour qu'un service minimum soit instauré dans le secteur pénitentiaire. (belga/acx)