“Les femmes ne veulent plus ouvrir les jambes”: 6 mois avec sursis requis contre le chirurgien Jeff Hoeyberghs
Le ministère public a requis, mardi, une peine de six mois avec sursis assortie d'une amende de 8.000 euros contre le chirurgien plasticien Jeff Hoeyberghs, poursuivi devant le tribunal correctionnel de Gand pour avoir tenu des propos sexistes et discriminatoires lors d'une conférence à l'Université de Gand (UGent) en 2019. Le prévenu n'était pas présent, mais son avocat Hans Rieder a plaidé pour l'acquittement, prétextant que le tribunal ne doit pas "porter un jugement moral sur ce que M. Hoeyberghs a fait".
Jeff Hoeyberghs avait donné le 4 décembre 2019 une conférence à l'université gantoise, sur invitation de l'association des étudiants catholiques flamands (KVHV), au cours de laquelle il avait tenu une série de propos sexistes et désobligeants.
L'homme avait ainsi déclaré que "les femmes veulent les privilèges de la protection masculine et de l'argent, mais elles ne veulent plus ouvrir les jambes" ou "qu'on ne peut pas traiter une femme sur un pied d'égalité sans devenir son esclave". Il avait agrémenté son intervention d'autres "nous leur avons donné des machines à laver, des lave-vaisselle, des femmes de ménage, jusqu'à ce qu'elles deviennent elles-mêmes superflues", ou encore: "Tu sais comment on appelle ceux qui recherchent de l'aide auprès d'une femme ? Des 'Jeanettes'".
Des images avaient circulé en ligne, donnant lieu à 1.489 plaintes auprès de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes. Unia, l'ex-Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, a également reçu 152 signalements pour discriminations fondées sur des "critères raciaux, des caractéristiques physiques ou l'état de santé".
L'université de Gand s'était clairement distanciée des propos de l'intéressé et l'association avait été suspendue temporairement.
La chambre du conseil de Gand avait pris la décision en février 2021 de faire comparaître M. Hoeyberghs devant le tribunal correctionnel pour sexisme et discrimination. L'avocat Hans Rieder avait déposé une demande de récusation du président du tribunal correctionnel Jan Van den Berghe, qui a été rejetée par la cour d'appel. Le pourvoi en cassation avait également été rejeté.
“Aucun élément constitutif du crime n’a été prouvé” selon son avocat
L'affaire a été entendue par le tribunal correctionnel mardi matin, mais en l'absence du prévenu. "Il sera excusé", a déclaré son avocat, qui a déjà plaidé pour l'acquittement de son client, assurant que le parquet s'était laissé emporter par l'agitation suscitée par l'affaire. "Ses déclarations peuvent être répréhensibles pour l'ordre moral général. C'est possible. Mais il faut toujours garder une ligne entre ce qui est répréhensible moralement, et ce qui est punissable. Si cette frontière est abolie, les juges rendront des jugements moraux, comme en Afghanistan et en Iran, et nous savons à quoi mènent de tels régimes.”
Selon l'avocat, "aucun élément constitutif du crime n'a été prouvé" et il n'y a pas d'incitation à la discrimination.
Mais pour le ministère public, les propos tenus par M. Hoeyberghs ne relèvent pas de la liberté d'expression. "Il a délibérément prononcé un discours extrêmement hostile envers les femmes et a incité son public, essentiellement masculin, à la haine fondée sur le genre. (...) Il s'agissait de déclarations haineuses, insultantes, dégradantes, dévalorisantes et dénigrantes à l'encontre des femmes. (...) Je requiers six mois de prison avec sursis et une amende de 1.000 euros."
De leur côté, les parties civiles exigent également une déclaration de culpabilité et réclament des dommages et intérêts. Selon l'avocat de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, l'incitation à la haine en raison du genre a été prouvée. "Il y a un mépris des femmes en général et de certaines femmes en particulier. (...) Il compare les femmes à des chiennes. (...) Selon lui, les femmes sont, dans leur nature, inférieures aux hommes et ne sont d'aucune utilité dans la société actuelle. Ses déclarations ne se voulaient ni humoristiques, ni satiriques. (...) Nous demandons une indemnisation de 1.489 euros, soit 1 euro pour chaque plainte reçue par notre Institut."
Le jugement est attendu pour le 4 janvier.
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