Les gérants de deux maisons de repos placés sous mandat d'arrêt
Mise à jourLes gérants de deux résidences-services à Grammont, Stefaan P. (49 ans) et son épouse (37 ans), ont été placés ce vendredi sous mandat d'arrêt par un juge d'instruction d'Audenarde, a indiqué le parquet de Flandre-Orientale.
Les deux gérants ont été appréhendés jeudi matin pour être interrogés. Ils ont passé une nuit en cellule et ont été présentés vendredi matin à un juge d’instruction d’Audenarde qui a requis leur maintien en détention. Le parquet n’en a pas précisé la durée. Le couple a finalement été placé sous mandat d’arrêt vendredi. Le tribunal d’Audenarde décidera la semaine prochaine du maintien en détention des suspects. Les avocats des deux prévenus n’ont pas souhaité faire de commentaire.
17 résidents évacués
Jeudi, 17 résidents non autonomes séjournant dans ces établissements avaient été évacués après une intervention de la police en matinée dans le cadre d'une enquête judiciaire. Il s’agit de la résidence Beauprez et de la résidence De Kloef, gérées par les mêmes personnes, Stefaan P. et son épouse. Les deux établissements fonctionnaient en tant que résidences-services, ce qui signifie que les résidents sont considérés comme autonomes mais disposent de facilités.
Rappel des faits
Selon Ignace Demeyer, le médecin qui a supervisé l’opération jeudi, “les patients ne recevaient pas les soins dont ils avaient besoin pour vivre de manière acceptable”. L’institution n’avait aucune licence, alors que 17 personnes âgées non autonomes y séjournaient, avait indiqué le parquet de Flandre-Orientale. “Il s’agit de personnes lourdement dépendantes, dont les soins et la sécurité ne peuvent plus être garantis sur place”, avait précisé le conseil communal.
“Pas de soin”, “plus de personnel”
“Les patients qui vivaient là ont besoin d’aide, tant sur le plan médical que sur le plan des soins. Mais, comme ce n’était plus une maison de repos, ils ne recevaient pas les soins dont ils avaient besoin pour mener une vie décente. On peut dire qu’il y a eu négligence (...) Beaucoup de patients n’avaient pas conscience des conditions dans lesquelles ils vivaient (...) Quand nous sommes arrivés, il n’y avait plus de personnel. Lorsqu’un patient tombe d’un lit ou d’une chaise, il doit y avoir un bouton pour obtenir de l’aide. Il n’y en avait pas non plus”, avait commenté le médecin.
“Une sorte d’hôtel”
“C’était devenu une sorte d’hôtel où l’on peut louer une chambre et où il n’existe aucun mécanisme de contrôle”, avait pour sa part déclaré le bourgmestre de Grammont, Guido De Padt.
Les autorités ignoraient que la résidence était encore en activité
La résidence-services Alegria Cohousing fonctionnait auparavant sous un autre nom : “Residentie Beauprez”. La reconnaissance de cet établissement avait été retirée le 30 juin 2021. Un mois après la fermeture de la résidence, Zorg en Gezondheid avait encore effectué une inspection et rien n’indiquait une poursuite de l’exploitation, a indiqué ce vendredi un porte-parole de l’agence sanitaire flamande. La fermeture en juin dernier avait été décidée en raison de sérieux manques aux soins apportés aux résidents. La résidence De Kloef était quant à elle toujours détentrice d’une licence au moment de l’inspection.
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