Les grands centres de vaccination ferment leurs portes: et après, on fait quoi?
Clap de fin amorcé. La majorité des grands centres de vaccination wallons et bruxellois ferment progressivement leurs portes. Un tournant majeur dans la campagne. À quoi ressemblera-t-elle dans les semaines et mois à venir? Comment convaincre les indécis? Place au travail de terrain renforcé et à la proximité. “C’est très intéressant d’évoluer de plus en plus vers un système intégré à la première ligne de soins, aux structures existantes, à la médecine générale”, se réjouit Yves Coppieters, épidémiologiste et professeur de santé publique à l’ULB.
En Belgique, plus de sept adultes sur dix sont désormais complètement protégés et 83% de la population âgée de plus de 18 ans a reçu, au moins, une dose d’un vaccin contre le Covid-19. Conséquence logique d’une campagne avancée, la fermeture progressive de la majorité des grands centres de vaccination. Un virage largement amorcé dans le courant du mois d’août. À Bruxelles, six sites sur dix ne seront plus accessibles à la rentrée. Une proportion encore plus importante en Wallonie où “quelques centres” (sur 41) seulement resteront ouverts en fonction de l’évolution de la couverture vaccinale.
“C’est un choix logique. L’activité de ces centres demande beaucoup de ressources, une énorme logistique et si la fréquentation diminue parce que la population est bien vaccinée, ce n’est plus trop intéressant en regard du ratio coûts-bénéfices”, commente Yves Coppieters. “C’est très intéressant d’évoluer de plus en plus vers un système intégré à la première ligne de soins, aux structures existantes, à la médecine générale.”
“Cela peut paraître étonnant, mais une frange de la population n’a pas encore été touchée par l’information relative à la vaccination”, avance Vincent Yzerbyt, professeur de psychologie sociale à l’UCLouvain. “Il faut continuer à marteler le message. Elles ne sont pas neuves, mais on se dirige de plus en plus vers ce genre de démarches individualisées pour informer ceux qui ne l’ont pas encore été jusqu’à présent.”
Proximité et actions ciblées
“La fermeture annoncée des grands centres ne signifie pas du tout que l’on relâche nos efforts”, assure Fatima Boudjaoui, porte-parole de la COCOM (commission communautaire commune de Bruxelles-Capitale). “Simplement, on axe notre stratégie sur des actions localisées et de proximité en marge des quatre grands centres bruxellois qui restent ouverts. Grâce à nos équipes mobiles, on se rend au coeur des quartiers pour rencontrer les gens qui ne savent pas se déplacer ou certains publics spécifiques, comme les sans-papiers. En collaboration avec les acteurs locaux, on souhaite instaurer un travail de fond basé sur la sensibilisation et l'information.”
Les médecins généralistes sont également pleinement impliqués dans l’offre décentralisée. Depuis le 20 juillet, ils peuvent vacciner leurs patients au sein de leurs cabinets ou à domicile.
Depuis quelques jours, cinq vaccibus sillonnent les routes de la capitale. “On dispose d’une cartographie qui nous permet de cibler les zones où le taux de vaccination est moins important et où il s'avère judicieux de mener des actions”, poursuit Fatima Boudjaoui “On a commencé il y a deux semaines avec un bus. En regard des résultats concluants, on a affrété quatre véhicules supplémentaires. En moyenne, une centaine de vaccins est administrée par jour et par bus."
La grande crainte des gens, c’est les effets à long terme. Plus le temps passe, plus on a du recul, plus on peut rassurer.
“En santé publique, on appelle cela de la stratégie avancée”, prolonge Yves Coppieters. “On rend plus accessible géographiquement la vaccination, on se rapproche des gens. Mais le frein n’est pas que géographique. Il est aussi culturel, social, générationnel, etc. Ces bus ne doivent pas s'assimiler à des mini-centres de vaccination où l'on pose simplement l’acte technique. Ces lieux doivent offrir de l’information, des explications. S’il s'agit uniquement d’un bus qui mentionne à l’entrée “Venez vous faire vacciner”, cela ne va pas convaincre grand monde. Pour réussir cette mission, il faut adopter une pédagogie adaptée au milieu culturel, aux caractéristiques du public cible. Les personnes à risques et pas vaccinées doivent être rassurées.”
Viser qui?
“Il faut aller chercher les plus de 50 ans ou les personnes moins âgées qui présentent des comorbidités franches. Ce sont eux qui sont susceptibles de remplir les hôpitaux en septembre", martèle le professeur de l’ULB. “On s'apprête à diminuer les ressources disponibles dans les semaines à venir. Est-ce vraiment utile de les consacrer aux jeunes âgés entre 18 et 34 ans qui ne veulent pas se faire vacciner? Ils seront convaincus à un moment donné. Il n’y a pas d’urgence pour eux."
Et peut-être un peu contraints par l’instauration du Covid Safe Ticket, bientôt indispensable pour participer à des événements publics de plus de 1.500 personnes. “C’est vrai, cela devrait pousser des jeunes à se faire vacciner. Certains qui franchissent le pas ne sont pas forcément convaincus à 100% et c’est dommage. On observe également une pression sociale, une dichotomie au sein de la société qui incitent à la vaccination. Certains veulent se faciliter la vie, mais ne sont pas fondamentalement convaincus. C’est comme si on n’avait pas encore donné tous les outils pour qu’ils soient assurés d’avoir pris la bonne décision.”
Le temps, un allié pour rassurer
Est-ce encore possible d’assurer l’adhésion de ceux qui ont tourné le dos au vaccin jusqu’à présent avec des arguments de fond? Yves Coppieters en est convaincu. “La grande crainte des gens, c’est les effets à long terme. Plus le temps passe, plus on a du recul, plus on peut rassurer. À l'échelle mondiale, cela fait un an que la vaccination a débuté, on commence à avoir des retours très fiables. Certains veulent également attendre une nouvelle technologie de vaccins, son arrivée approche.”
“Le temps qui passe sert à prouver l’efficacité de la vaccination”, embraie Vincent Yzerbyt. “Dans les pays où les contaminations au variant Delta sont en hausse, on observe que le nombre de décès n’augmente pas si la population est bien vaccinée. Au contraire, si le taux de vaccination est moins important, alors la courbe des décès emprunte une trajectoire ascendante. Par ailleurs, des études indiquent que fait d’être vacciné augmente de manière très importante le nombre d’anticorps et donc la protection contre le Covid-19.”
Vers des fusions en Flandre
En Wallonie, le plan de bataille pour les prochains mois de la campagne se peaufine et si l'approche ne devrait pas être fondamentalement différente de celle préconisée à Bruxelles, on reste discret sur les détails. Pour le moment, on se contente du “No comment”. Davantage d’informations devraient être communiquées dans le courant du mois d’août.
En Flandre, un centre de vaccination sera maintenu dans chaque “zone de soins de première ligne” (il y en a 60) jusqu’à la mi-octobre. On examine également la possibilité de fusionner certains centres ou de les déménager vers un lieu plus petit.
Le point sur les fermetures des centres de vaccination
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