Les libéraux fustigent les méthodes de Karine Lalieux

Ce vendredi, Karine Lalieux a dévoilé à la presse les contours de sa réforme des pensions. Parmi les principales annonces: une retraite anticipée dès 60 ans après 42 ans de carrière, un bonus si ces derniers continuent à travailler au-delà et l’introduction de la pension à temps partiel. Un plan ambitieux mais qui ne semble pourtant pas avoir été entièrement conclu avec les partenaires de la coalition, à en croire les réactions d’Egbert Lachaert (Open Vld) et David Clarinval (MR). 

“Telle est la procédure habituelle: un ministre soumet ses plans au gouvernement, une discussion s’ensuit entre les différents conseillers des cabinets ministériels pour tenter d’aboutir à un compromis. Tout a été dévoilé dans la presse mais personne, au sein du gouvernement, n’a pu en prendre connaissance. Nous invitons la ministre à partager son projet avec ses partenaires et nous lui donnerons notre avis”, a déclaré Egbert Lachaert. 

Le président de l’Open Vld se montre également très critique sur la soutenabilité financière du modèle. “Nous estimons qu’il est nécessaire d’avoir beaucoup plus d’ambition pour rendre notre système de pension durable, meilleur et finançable. Cela n’est possible si les gens reçoivent le signal que travailler (plus longtemps) est une nécessité et est récompensé. L’idée selon laquelle contribuer peu de temps et au minimum suffira toujours n’est pas notre modèle”, a-t-il expliqué.

“Nous avons besoin d’une réforme équilibrée qui est conforme aux engagements pris dans l’accord de gouvernement et garantit la soutenabilité du système. Il incombe maintenant à tous les partenaires de mener le débat au sein du gouvernement avec des textes et sur la base de chiffres”, a-t-il ajouté.

A la fin du mois passé, le président des libéraux flamands s’était déjà montré très sceptique sur le projet que la ministre allait déposer, s’attirant les foudres des socialistes francophones étonnés d’une telle sortie venant du parti du Premier ministre. Il estimait notamment qu’il fallait avoir travaillé effectivement au moins 20 ans dans une carrière de 30 ans pour bénéficier de la pension minimale revalorisée. 

“Madame Lalieux a oublié qu'il y avait six autres partis dans le gouvernement. Il s’agit donc d’une note qui n’a pas été concertée, ni avec le gouvernement ni avec les partenaires sociaux. C’est une note qui oublie aussi qu'il y a des indépendants pensionnés. On n’y parle pas non plus des fonctionnaires. Elle a été présentée à la presse avant d’être discutée au sein du gouvernement. C’est quand même un peu particulier... Il y a des questions de budget à discuter”, a déclaré pour sa part David Clarinval, ministre des Indépendants et des PME. 

Outre des critiques sur le fond, Georges-Louis Bouchez a également dénoncé la méthode utilisée par la ministre pour communiquer son projet: “Présenter une telle réforme dans la presse, avant-même que les textes se retrouvent sur la table du conseil des ministres, ce n’est pas sérieux”, a réagi le président du MR.

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