Les marchés de Noël vont-ils encore passer à la trappe? “Cette hypocrisie doit cesser”

Une enquête menée par HLN.be démontre que la plupart des communes flamandes maintiennent, à ce stade, l’organisation des marchés de Noël sur leur territoire. Louvain est la première grande ville du nord du pays à y renoncer. Une décision mûrement réfléchie, confie le co-organisateur Marc Pinte: “D’une part, les chiffres de l’épidémie augmentent et les risques sanitaires dans la foulée. D’autre part, il y a l’aspect purement pratique. Comment vérifier le Covid Safe Ticket de tous ces visiteurs? Ce n’est pas si simple. Les exposants s’inquiètent également du déroulement de l’événement. Nous préférons attendre une année de plus plutôt que d’organiser cette édition avec une multitude de précautions”, estime-t-il. 

Même son de cloche à Lierre (Lier, Anvers): “Guider et contrôler les visiteurs, faire respecter le port du masque, le pass sanitaire et les distances de sécurité: ces règles constituent autant d’obstacles dans l’organisation d’un marché de Noël ‘normal’ et rentable. C’est une énorme déception, bien sûr. C’est une décision difficile mais c'est la bonne, nous en sommes convaincus. Nous ne voulons prendre aucun risque pour la santé”, explique Tom Vanhoutte, l’organisateur local.

À Hasselt, chef-lieu de la province du Limbourg, le marché de Noël aura bien lieu et même sans port obligatoire du masque, facultatif en fonction de l’affluence. Une signalétique spécifique indiquera au visiteur les règles à suivre. La ville a toutefois pris quelques dispositions, élargi les allées du site et diminué le nombre de places assises dans les cafés et aires de restauration. 

Vendredi dernier, le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, a déclaré sur VTM qu’il souhaitait que les experts donnent leur avis sur la question le plus rapidement possible, à savoir... qu’ils parlent d’une seule voix et mettent fin à leurs divergences. En effet, le biostatisticien Geert Molenberghs se prononce ainsi contre la tenue des marchés de Noël alors que le virologue Steven Van Gucht leur donne sa bénédiction sous certaines conditions, comme le port du masque, un parcours fléché et le CST pour les patinoires. Il ne recommande donc même pas la présentation du CST pour accéder au marché. 

Cette cacophonie commence à susciter un profond agacement au nord du pays: “Il serait temps que les virologues cessent de parler à tort et à travers. Ils ne se rendent pas compte des conséquences. Je suis inondé de questions, les exposants sont inquiets”, déplore Quinten Goekint, organisateur du “Winter in the Park”, à Ostende. “Ils ont promis à tout le monde que nous retrouverions une vie normale dès que le taux de vaccination aurait dépassé 75%. Eh bien, nous sommes déjà au-delà. Nous devrons apprendre à vivre avec le virus et arrêter d’annuler des événements”, juge-t-il.  

Le bourgmestre d’Alost, Christoph D’Haese (N-VA), abonde dans le même sens et dénonce un “deux poids, deux mesures”: “D’un côté, 240.000 personnes assistent à la Fête des Lumières, à Gand et, de l’autre, certains appellent à annuler des événements de moindre envergure tels que les marchés de Noël. Cette hypocrisie doit cesser”. Il n’y a pas de raison de paniquer, selon lui: “La situation a énormément changé. Contrairement aux vagues épidémiques précédentes, presque tous les Flamands ont été vaccinés. Et ces vaccins protègent contre les hospitalisations et les décès. Restons prudents mais ne dramatisons pas inutilement”, conclut-il. 

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