Les nombreux défis de la “Ferme qui Bouge” pour une agriculture biologique
Depuis quelques années, la ferme de la famille Debouge, à Clavier, est en pleine transition biologique. Une transition qui demande d’abattre un travail conséquent, mais qui n’effraie pas Guillaume qui a déjà de nombreux projets pour l’exploitation familiale.
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Jusqu’il y a deux ans, la ferme de la rue le Rouha de Pailhe, à Clavier, était une ferme somme toute classique. Mais Guillaume a décidé de la transformer en exploitation 100% biologique. Une transition qui a pris du temps à mettre en place au sein de celle que l’on appelle à présent la “Ferme qui Bouge”.
“Tout a commencé en 2007, après le décès de ma maman. Elle aidait beaucoup mon papa à la ferme et on s’est demandé comment il allait pouvoir s’en sortir. Je me suis alors un peu penché sur la question”, explique Guillaume Debouge.
À cette époque, je ne trouvais pas de sens à mon travail et je cherchais justement à faire autre chose. Quand j’ai eu des enfants, j’ai commencé à me poser des questions sur l’avenir que j’allais leur laisser. Et la ferme de papa a été un peu comme une évidence. C’est vraiment là que le projet de ferme biologique a commencé à mûrir.
En 2014, Guillaume commence une formation d’agriculteur qui dure deux ans, avant de venir aider son père dans la ferme familiale et de lui proposer de transiter vers une agriculture biologique. Cette transition a été un véritable challenge pour le trentenaire puisque, d’une part, il a fallu convaincre un père très peu convaincu par le projet. Et, d’une autre part, parce que ce type d’exploitation demande beaucoup plus de travail pour un rendement moindre.
“J’ai d’ailleurs toujours un travail à Liège qui me permet de vivre. À côté de cela, je viens deux jours par semaine à la ferme. C’est clair que j’aimerais y venir à temps plein, mais pour le moment, on ne gagne pas d’argent”, regrette Guillaume.
Pour glisser vers une agriculture biologique, la famille Debouge a planté, il y a deux ans, 180 arbres fruitiers rustiques à haute tige qui donneront, dès 2023, des premiers fruits qui seront alors vendus directement à la ferme. Pour cela, ils ont décidé de créer un verger à haute valeur biologique, très bon pour la biodiversité, où paissent une dizaine de vaches Aubrac. Une espèce qui, comme les arbres, est rustique. Auparavant, le cheptel se composait de plus de 200 vaches Blanc-Bleu-Belge.
En plus des vaches, Guillaume et sa famille comptent sur le travail de pollinisation des abeilles provenant de leurs ruches installées à côté du verger.
Le défi du sarrasin
Comme si la transformation en ferme biologique n’était pas déjà un défi important, Guillaume a décidé de se lancer dans la culture de sarrasin, une plante dont les graines sont notamment utilisées dans les préparations des aliments sans gluten. Un hectare des 68 que comporte la ferme y est réservé.
“Au départ, tout le monde a essayé de nous dissuader de cultiver du sarrasin. En soi, faire pousser les plantes, ça devrait aller. Mais la récolte va être plus difficile parce qu’il faut que les graines soient absolument sèches avant de les moudre. Certains agriculteurs belges s’y sont essayés, mais en vain”, explique Guillaume.
Des boulangers comme Pierre Hennen, qui a créé la boulangerie l’Alternative où ne sont fabriqué que des pains et pâtisseries sans gluten, s’est déjà montré intéressé.
D’autres projets en préparation
En plus du sarrasin, Guillaume a commencé il y a peu la culture de la moutarde dont une partie des graines est destinée à la société Bister dont l’usine est située à Achêne, en province de Namur.
Et si vous croyiez que Guillaume comptait s’arrêter là, il n’en est rien. En effet, le jeune agriculteur a de nombreux projets pour la ferme familiale. Un de ses rêves est notamment d’avoir sa propre meunerie pour y moudre son grain et vendre sa farine sans passer par des intermédiaires, et ainsi gagner moins sur la transformation, mais plus sur la vente. Un projet qui, s’il voit le jour, se fera sous forme de coopérative avec d’autres fermes de la région wallonne avec qui il est déjà en contact.
Nous l’avons répété plusieurs fois, cette ferme est une ferme familiale et Guillaume n’est pas le seul à réfléchir à sa transformation. Sa sœur Gwendoline, elle, après avoir créé son petit potager biologique et local, souhaiterait ouvrir une ferme pédagogique pour apprendre aux plus petits le travail de la terre et leur faire découvrir le monde de l’agriculture, comme elle le fait dejà avec ses enfants.
Une famille qui ne manque donc pas d’ambition et qui n’a pas hésité une seconde à relever ses manches et le défi du métier d’agriculteur, pourtant très difficile et parfois, malheureusement, pas assez valorisé.
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