Les propos de Bouchez qui ne passent pas auprès de Laaouej: “Dégoûtants”

“C’est le même programme que le Parti Socialiste. C’est le meilleur ami de Paul Magnette”. Associer le programme du Vlaams Belang à celui du PS et affirmer que le président de l’extrême-droite flamande, Tom Van Grieken, est très proche de celui du PS. C’est ce qu’a fait Georges-Louis Bouchez sur le plateau de l’émission Terzake sur la Vlaamse Radio Televisie (VRT).

Paul Magnette n’a pas souhaité réagir à ces allégations. Par contre, celles-ci choquent Ahmed Laaouej. Il ne s’est pas privé de le faire savoir via son compte Twitter: “Rapprocher l’extrême droite et le socialisme démocratique est un scandale politique d’une rare violence. Elle disqualifie son auteur qui, non content de rompre le cordon sanitaire, verse en plus dans l’infamie et l’insulte. Ces propos sont dégoûtants”.

Comme expliqué dans un autre de nos articles, le libéral n’a, en réalité, pas rompu le cordon sanitaire médiatique. Celui-ci ne s’applique que dans les médias francophones du pays et il est de la seule responsabilité de ces mêmes médias. Cependant, il a contrevenu à la charte de bonne conduite signée par quasiment toutes les formations politiques du sud du pays. Le parti Démocrate Fédéraliste Indépendant (DÉFI) ne l’a pas paraphée, car il n’existait pas encore à la création de cette alliance. Quant à ses ancêtres, le Front Démocratique des Francophones et les Fédéralistes Démocrates Francophones (FDF), ils étaient en coalition avec le MR.

Dès lors, le PS, Écolo et Les Engagés demandent aux “instances habilitées du MR” de “clarifier” leur position “d’ici lundi midi”, quant à l’engagement du Mouvement Réformateur par rapport à cette charte signée en 2002.

Lors du débat avec Tom Van Grieken, Georges-Louis Bouchez reprochait à son vis-à-vis ses desseins sociaux: “Son projet est un projet de gauche. Il l’assume. Il est contre le libéralisme. C’est son droit. Ça veut dire quoi? Ça veut dire plus de dépenses publiques, plus de sécurité sociale. C’est le même programme que le Parti Socialiste. C’est le meilleur ami de Paul Magnette. Il veut, par exemple, le retour de la pension à 65 ans. C’est exactement ce que voulait le Parti Socialiste”.

En s’opposant de front au parti d’extrême-droite flamande sur une chaîne télévisée néerlandophone, Georges-Louis Bouchez se prépare-t-il à l’instauration d’une circonscription électorale fédérale? La question se pose depuis plusieurs années maintenant. Globalement, l’idée est qu’un électeur flamand puisse voter pour un politicien francophone et vice-versa à l’occasion des élections fédérales. Le chef du MR la défend. Farouche partisan d’une Belgique unitaire, il sait qu’une septième réforme de l’État est envisagée en 2024.

Par ailleurs, en se frottant au Vlaams Belang, il démontre à ses détracteurs que sa position reste très éloignée de l’extrême-droite. Ce qu’il ne peut pas entreprendre en Wallonie puisque les mouvements nationalistes et fascistes y sont insignifiants.

Pour rappel, le libéral avait déclaré en janvier dernier qu’il avait “plus de respect” pour Eric Zemmour que pour Valérie Pécresse. Or, Eric Zemmour fait partie de l’extrême-droite française. Il a d’ailleurs été condamné pour provocation à la haine et à la violence et injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur origine. Valérie Pécresse, elle, représentait le parti traditionnel de droite, Les Républicains.

“Je préfère quelqu’un dont je combats les idées, mais qui, au moins, a une cohérence dans ses idées que quelqu’un qui, selon la courbe du sondage, change d’avis tout le temps” avait expliqué Georges-Louis Bouchez dans les colonnes de La Libre Belgique tout en précisant qu’il voterait pour Emmanuel Macron.

À l’époque, cela lui avait valu une volée de bois vert. Y compris au sein de son parti. Depuis lors, plusieurs affiliés ont déserté le MR à cause de cette prise de position.

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