Les rodéos urbains sont de retour à l’Atomium, les riverains réclament de nouvelles mesures

La commune de Laeken est particulièrement touchée par ce phénomène, qui n’est pas nouveau et réapparait dès que le beau temps pointe le bout de son nez. Depuis mai 2020, la police bruxelloise a saisi 117 véhicules, mais selon les riverains, ce n’est pas suffisant. Durant le week-end du 20 au 21 mai, la zone de police de Bruxelles CAPITALE Ixelles a interpellé quatre personnes qui roulaient à vitesse excessive. Certaines d’entre elles ne possédaient que des permis provisoires.

Koen Repriels, qui habite dans l’une des rues adjacentes, constate lui aussi un problème structurel. “L’Atomium attire les amateurs de voitures et de motos parce qu’elle est entourée de grandes et larges avenues sans marquage, où l’on peut foncer tranquillement. Les rodéos et courses de rue provoquent de l’insécurité et des nuisances sonores. Ce comportement est un exemple de l’estompement des normes”.

Et de prolonger: “A ce problème de rodéo et aux infractions flagrantes au code de la route s’ajoutent de nombreux autres problèmes, comme le trafic et consommation de drogues et le trafic de véhicules”.

Barbara Louwagie, une autre habitante du quartier, ne mâche pas ses mots: “L’Atomium devrait être la vitrine de Bruxelles, mais c’est indigne d’une ville”, déplore-t-elle sur Bruzz. “Lorsque la saison des rodéos - c’est ainsi que nous l’appelons - reprend, nous mettons la télévision ou la radio plus fort le soir pour filtrer le bruit. Nous entendons les motos rouler à toute vitesse et les voitures accélérer bruyamment. Mon mari a une fois essayé de filmer les fauteurs de trouble, mais il a été intimidé par le conducteur jusqu’à ce qu’il efface la vidéo de son téléphone. Ils mettent la vie des autres en danger. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’un accident mortel ne se produise”.

Face à ce phénomène qui empoisonne la vie des habitants, le comité de quartier bruxellois Triangle Houba-Sobieski-Heysel souhaite faire bouger les choses et se mobilise chaque année pour alerter les autorités. Malgré les mesures qui ont déjà été prises, notamment l’installation de casse-vitesse, d’aménagements urbains ou de blocs de bétons, il réclame de nouvelles mesures pour stopper le problème: des caméras avec reconnaissance des plaques d’immatriculation (comme à Malines et à Louvain), des obstacles supplémentaires à éviter pour les rodéos, patrouilles de police à vélo le soir, contrôles de conformité des véhicules et mesure du bruit.

Bart Dhondt (Groen), l’échevin de la Mobilité, reconnait que ces mesures prises jusqu’ici n’ont pas réussi à enrayer le phénomène. “La police effectue des contrôles réguliers et confisque les véhicules des contrevenants”, réagit-il sur le média bruxellois Bruzz. Mais la Ville poursuivra ses efforts pour garantir la sécurité routière. Il est inacceptable que ces quartiers densément peuplés soient utilisés pour des rodéos et que des pirates de la route mettent en danger les riverains. C’est une priorité absolue et Philippe Close (PS, bourgmestre de Bruxelles, ndlr), responsable de la police bruxelloise, est tout à fait d’accord”.

Des rodéos urbains terrorisent les alentours de l’Atomium, les riverains à bout: “Une situation hors de contrôle”