Les travaux à la Ville-Haute à Charleroi agacent et inquiètent: “C’est dangereux”

“Depuis la fermeture complète de la place du Monument, la circulation est devenue très problématique dans le quartier” se plaint un propriétaire de logements à Charleroi, Gaëtan Vanham.

Il pointe un souci de sécurité pour les riverains: “La rue Chavannes est mise à double sens, mais c’est dangereux, parce que malgré l’interdiction de se parquer côté impair de la rue, les marquages au sol font que les voitures qui vont dans le sens Manège-Janson continuent à prendre la bande ‘normale’ et ne passent pas sur les bandes de parking libres. Enfin, parfois libre...

Il y a certes une signalisation, mais elle est peu visible et les habitudes ont la vie dure: les usagers ne savent pas, sont surpris. La piste cyclable est au milieu du jeu de quille. Ce qui rend la situation dangereuse pour les cyclistes et utilisateurs de trottinettes. La rue Chavannes est cependant un accès simple pour la place du Manège, et donc la circulation va augmenter inévitablement dans les deux sens”.

La responsable Communication de la SM Galère/Viabuild²Sud en charge de la réalisation des travaux de Redynamisation Urbaine de la Ville-Haute, Samia Scarnière, ne nie pas le souci: “Néanmoins, vous devez savoir que de nombreux chantiers simultanés sont en cours. Au-delà d’un problème de circulation de véhicules ou de piétons que nous comprenons parfaitement, il existe des impératifs de timing pour tous ces chantiers puisqu’ils sont en partie réalisés grâce à des fonds européens et que ces subsides sont, d’une part, essentiels dans le financement des différents projets, mais sont aussi liés à une date de fin de travaux qui s’impose à tous”.

Elle garantit que des solutions sont cherchées activement: “Toutes les semaines une réunion Mobilité associant les différents intervenants (entreprises, Ville de Charleroi, police, IGRETEC...) est organisée et les différents plans de déviation sont discutés selon l’avancement des travaux. Ces différentes déviations sont en outre mises en œuvre par une société spécialisée et la signalisation est entretenue régulièrement par celle-ci. En ce qui concerne la rue Chavannes, il est exact que les usagers y sont un peu perdus suite à la mise à double sens. C’est pourquoi dès ce mercredi 6 octobre un marquage provisoire complémentaire y sera installé. Ceci devrait rendre les choses un peu plus claires pour tous”.

Gaëtan Vanham aurait préféré que le boulevard Solvay soit rouvert au niveau du rond-point des Trois Mains: “Si cette portion était ouverte dans le sens Janson-Trois Mains, cela désengorgerait tout le quartier, parce que la circulation qui vient de l’ouest vers la place du Manège ne serait pas obligée de croiser les gens qui essaient de sortir de la ville via la rue Chavannes. Le rond-point est certes utilisé par les camions pour le transfert des terres vers les parkings condamnés et vers la zone de l’ancienne gare de bus.

Mais en réalité, ce trafic est somme toute limité. Les espaces sont suffisamment larges pour tous. Le chantier pourrait se limiter à utiliser la partie du rond-point côté PBA (NDLR. Palais des Beaux-Arts), en laissant la partie qui fait la jonction entre le boulevard Solvay et la place du Manège. La circulation dans la Ville-Haute est catastrophique aux heures de pointe. Cette ouverture permettrait, je pense, des possibilités de circulation meilleures pour les usagers de la ville”.

Ce raisonnement ne sera pas suivi. “L’axe Bertrand/rond-point des Trois Mains ne peut malheureusement pas être ouvert à la circulation, car de gros travaux vont y avoir lieu (démontage des Trois Mains, démolition de la voirie actuelle, pose d’un égouttage à grande profondeur)” justifie Samia Scarnière.

Autre récrimination du propriétaire: le nombre réduit de places de parking. “La chasse à la voiture est sans doute une priorité en ville. Mais la suppression de places sur les parkings adjacents à la gare de bus provisoire des Beaux-Arts au bénéfice des zones de stockage  prend des proportions insensées”.

L’homme a sorti son mètre: “La zone de stockage de terre initiale fait 20 mètres sur 30. Elle a été étendue de 25 mètres. Elle vient encore d’être étendue de 25 mètres alors même que la première zone est couverte de monticules de terre qui sont là depuis tellement longtemps que c’est devenu des espaces verts fleuris...”

Il ajoute: “Évidemment, je ne parle pas des parkings supérieurs, au niveau de l’ancienne gare de bus des Beaux-Arts. Ils ont été condamnés pour les usagers de base comme les citoyens et travailleurs de la Ville-Haute, mais ils sont devenus les parkings privés des véhicules des entreprises qui font tous les travaux... Ça fait tout de même une suppression de quelques places aussi. 50? 100?”.

Gaëtan Vanham se demande alors: “Serait-il possible de rationaliser? 25 mètres sur 30, cela fait de la place pour 40 voitures au bas mot. Plutôt que de supprimer plus de parkings, n’est-il pas possible de rationaliser l’évacuation des terres qui y stationnent depuis des mois? N’est-il pas possible de rationaliser les espaces de stockage des terres, gravats et autres sous-produits des raclages de route entre les différentes sociétés qui sont sur les différentes zones. Et tant qu’à se pencher dessus, une ouverture dans la clôture entre ce parking et la gare de bus permettrait une meilleure répartition des voitures sur le parking”.

Samia Scarnière répond: “La zone de stockage actuelle sur les parkings adjacents à la gare des bus provisoire est une zone tampon indispensable dans l’organisation de nos travaux. Même si elle peut paraître laissée à l’abandon par une personne non avertie, les différents mouvements de terres et de déblais qui y sont réalisés font totalement partie des plannings des différentes phases de chantier. Le parking supérieur au niveau de l’ancienne gare des bus des Beaux-Arts fait, quant à lui, partie d’une zone d’emprise du chantier de rénovation de la station de métro et ne peut évidemment servir de zone de stationnement”.

Gaëtan Vanham soulève enfin une dernière inquiétude par rapport au parking qui sert aussi de zone de stockage pour les travaux: “C’est l’existence de restes de chantier de la SPAQuE (la Société Publique d’Aide à la Qualité de l’Environnement), avec un container, une zone de crasses, un reste de container de chantier incendié, des barrières Heras sur supports en tas et les anciennes fixations du gigantesque panneau de chantier de la SPAQuE qui sortent du sol et menacent les pneus de toutes les voitures qui passent. Je me suis d’ailleurs permis de mettre les supports des barrières Heras sur ces fixations afin de les rendre visibles. Des vis pointues de 14 millimètres dépassent du sol de trois ou quatre centimètres...”

Mais si le panneau de la SPAQuE n’a pas disparu, c’est qu’il y a une raison à cela. “Cette zone, même si les installations sont en bonne partie démontées, est toujours considérée comme une zone SPAQuE pour le stockage de terres. Et nous recommençons d’ailleurs à y décharger des terres en provenance de la place du Manège” souligne la porte-parole de la SM Galère/Viabuild²Sud.

Le projet Charleroi District Créatif (Charleroi DC) prévoit la transformation du tunnel Roullier actuellement fermé en un parking de 200 places. Sa finalisation doit être actée au plus tard pour le 31 décembre 2023, mais est prévue pour le mois d’août de la même année.

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