"Ma cliente ne doit son salut qu'à un miracle"

La jeune fille victime des agissements de Grégory Deprince et Gaëtan Cagnina ne doit son salut qu'à un miracle et a compris qu'elle devrait être morte, a soutenu mardi l'avocat de la partie civile lors de sa plaidoirie  devant la Cour d'assises de Liège. Me Wilmotte estime que les deux accusés  portent la même responsabilité dans des faits de tentative d'assassinat.

Les faits reprochés aux deux accusés s'étaient déroulés la nuit du 27 au 28 mars  2007 à Braives. Une jeune fille âgée de 17 ans avait été battue et violée par  les deux accusés. Grégory Deprince et Gaëtan Cagnina avaient tenté de mettre le feu à sa maison pour l'éliminer.

Le conseil de la victime a soutenu que les accusés font preuve d'une attitude lâche et égoïste en rejetant la vérité pour essayer de sauver leur peau au mépris  du drame humain vécu par la victime. La jeune fille victime des faits souhaitait cette vérité avec l'espoir de se reconstruire. "Elle a compris qu'elle  devrait normalement être morte et qu'elle ne doit son salut qu'à un miracle", a annoncé Me Alexandre Wilmotte.

L'avocat épingle la responsabilité de Gaëtan Cagnina dans l'organisation de la soirée. Il a laissé Deprince l'accompagner alors qu'il connaissait sa dangerosité. Il n'a rien fait pour s'opposer à sa présence. La soirée d'enfer de la jeune fille était donc annoncée. "Vous saviez ce dont Deprince était capable, a adressé l'avocat à l'accusé Cagnina. C'est un peu facile de rejeter sur lui toute la responsabilité alors que, dès le début, vous avez aussi la responsabilité d'avoir laissé se créer toutes les conditions de ce qui lui est arrivé!"

Me Wilmotte estime que Cagnina fait preuve de lâcheté lorsqu'il tente de reporter  la responsabilité des faits sur Deprince. Cet accusé a tout vu des agissements de Deprince mais il n'a rien fait pour l'arrêter. Deprince a déchaîné sa rage sur la victime tandis que Cagnina a amené l'idée de mettre le feu pour effacer les traces de leur passage. Les moyens mis en oeuvre pour tenter de donner la mort à la victime démontrent pour l'avocat que l'intention homicide était manifeste dans le chef des accusés.

Pour l'avocat, tous les autres faits de viols, de coups et de tortures doivent aussi être retenus contre les deux accusés. (belga)