Magnette relativise ses propos sur un rapport au travail différent entre Flamands et Wallons: “Du second degré”

L’entretien réalisé par nos confrères flamands s'est déroulé au lendemain de la bombe médiatique lâchée par Bart De Wever, qui expliquait que la Flandre devrait imposer unilatéralement le confédéralisme.

Paul Magnette l’annonce dans les colonnes de Dag Allemaal: il est exclu de négocier le “confédéralisme”, qui signifie ni plus ni moins la fin de la Belgique, selon lui. “Si vous scindez la sécurité sociale, il n’y a plus de pays", souligne-t-il. Selon Paul Magnette, la N-VA veut tout de même conserver la Belgique pour ne pas perdre Bruxelles, capitale de l’Europe.

À en croire le socialiste, la Belgique unie a encore un avenir. “Il n’y a pas si longtemps, j’étais à Marseille. Ses habitants ont moins en commun avec les Wallons que les Flamands avec les Wallons. Tout comme les Flamands ont moins de points communs avec les Néerlandais qu’avec les Wallons. Il y a tellement de choses qui nous relient, et pas seulement le football ou la nourriture. La Belgique a de nombreux atouts. Nous sommes l’un des pays les plus riches et les moins inégalitaires du monde. En 2030, la Belgique existera depuis deux cents ans. Je vois le gouvernement Vivaldi comme un plan décennal, avec l’objectif d’avoir un pays plus efficace.”

Entretemps, le Parti socialiste et la N-VA pourraient bien s’allier au fédéral après les élections de 2024. Cependant, Paul Magnette exclut toute alliance avec les nationalistes flamands si ces derniers venaient à conclure un accord en Flandre avec le Vlaams Belang. “Le Vlaams Belang au sein du gouvernement flamand serait une honte. C’est un parti populiste. Tout comme le PTB d’ailleurs”, ne manque pas de rappeler le socialiste.

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Interrogé sur les scandales à répétition qui frappent le PS depuis des années, Paul Magnette réfute toute “atmosphère de scandale” au sein de son parti. Il rappelle avoir exclu Marc Tarabella (impliqué dans le Qatargate) du PS malgré la présomption d’innocence et souligne la "responsabilité collective” du récent scandale au Parlement wallon.

Pourquoi le taux de chômage en Wallonie est-il deux fois plus élevé qu’en Flandre et le taux d’emploi beaucoup plus faible? “La destruction de l’industrie lourde a durement touché la Wallonie. Il faut du temps pour remonter la pente”, répond Paul Magnette en rappelant que la situation était inversée dans le passé et que la Flandre, pauvre, bénéficiait de la solidarité belge. “Il y a eu de la pauvreté pendant des siècles (en Flandre) et il est visiblement dans les gènes de travailler aussi dur que possible. Parfois peut-être au détriment de son propre bonheur”, constate le Louvaniste de naissance.

Flamands et Wallons auraient donc un rapport différent au travail, poursuit le socialiste. “Les Wallons aiment profiter de la vie, qu’y a-t-il de mal à cela”, s’interroge-t-il après avoir illustré ses propos d'une blague sur les deux peuples.

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