Maintien de la vie nocturne, télétravail obligatoire, port du masque: voici les mesures envisagées par le gouvernement

Après un week-end riche en plaidoyers pour et contre des mesures plus strictes, le Premier ministre Alexander De Croo a décidé d’avancer le Comité de concertation de vendredi à mercredi après-midi. Peu de temps auparavant, le rapport du GEMS - qui devait servir de base au Codeco - avait également fait l’objet d’une fuite dans Le Soir, au grand dam des experts. “Une honte”, pour le virologue Marc Van Ranst. “Cela oblige les experts à défendre devant la presse les mesures nécessaires, mais parfois impopulaires, avant que les décisions politiques ne soient prises. Mais ce n’est ni le travail ni la responsabilité des experts”.

Depuis, la rédaction de nos confrères de Het Laatste Nieuws a également eu l’occasion de lire le rapport en question. Les experts y plaident en faveur d’une augmentation du nombre de personnes vaccinées et d’une politique visant à interdire aux personnes non-vaccinées l’accès à certains lieux, dont les discothèques. Si cette mesure a déjà été défendue par le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit) ainsi que par le ministre flamand du Bien-être Wouter Beke (CD&V), le fédéral l’a balayé d’un revers de main.

Pourtant, les experts du GEMS sont allés un peu plus loin dans leurs conseils. Ces derniers préconisent ainsi de fermer la vie nocturne pendant 3 à 4 semaines, avant d’instaurer une politique dite “2G”, où seules les personnes vaccinées ou guéries sont autorisées à entrer - éventuellement en combinaison avec un test négatif. Les experts ne considèrent pas cette mesure comme une sanction à l’encontre des personnes non vaccinées, mais comme un moyen de mieux protéger ce groupe et de le tenir à l’écart des hôpitaux.

La vice-première ministre verte Petra De Sutter a immédiatement fait savoir à De Ochtend qu’elle n’y était pas favorable. “C’est vraiment une division et une discrimination dont nous pouvons nous passer”, a-t-elle déclaré. En fin de compte, cette proposition a été écartée, car elle était “ juridiquement et politiquement irréalisable”. Le gouvernement fédéral a ainsi choisi d’utiliser le Covid Safe Ticket (CST), déjà obligatoire, en combinaison avec un système de tests rapides - probablement des autotests sur place. “Garder chaque secteur ouvert autant que possible reste la priorité absolue”.

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Un consensus s’est également dégagé hier soir lors du comité restreint pour rendre le télétravail obligatoire. Cette mesure est déjà fortement recommandée, mais elle n’a pas encore eu l’effet escompté. Face aux employeurs qui s’opposent à une telle obligation, le gouvernement fédéral tente de trouver un terrain d’entente: le télétravail ne serait pas rendu obligatoire à temps plein, mais 3 à 4 jours par semaine. De cette façon, les gens pourraient encore venir au bureau au moins un jour.

L'éventualité d'un retour obligatoire au télétravail a d’ores et déjà fait réagir l’organisation patronale flamande Voka. Son patron, Hans Maertens, a jugé une telle obligation “disproportionnée”. “Les entreprises sont responsables de l’organisation du travail. Le comité de concertation doit rejeter mercredi la proposition du gouvernement fédéral”, a-t-il publié sur Twitter. 

Le fédéral souhaiterait également rendre le port du masque obligatoire pour les enfants à partir de 9 ans, même si la discussion avec les régions risque d’être difficile. “Personne n’aime faire cela, mais si c’est ce qui est nécessaire pour que les écoles restent ouvertes, alors nous nous y plierons”, a déclaré la vice-première ministre Petra De Sutter. “Il faudra ensuite se demander si nous ne ferions pas mieux de vacciner les enfants à long terme”. Le rapport du GEMS indique aussi clairement que l’école primaire est un foyer d’infection, avec un pic chez les enfants de 9 et 10 ans, qui représentent chacun plus de 15% des infections dans les écoles flamandes. Dans les écoles secondaires, le nombre d’infections est remarquablement bas, grâce à la vaccination.

Au cours de sa réunion, le gouvernement réuni en comité restreint s’est également accordé sur les modalités de l’obligation vaccinale pour le personnel soignant. Une phase transitoire s’appliquera entre le 1er janvier et le 31 mars, avant une obligation pleine et entière à partir du 1er avril, a-t-on appris de source gouvernementale. Entre le 1er janvier et le 31 mars, les membres du personnel soignant devront attester soit du vaccin contre le Covid-19, soit avoir passé un test PCR dans un délai de 72 heures à leurs frais. Ceux qui ne rentreraient pas dans ces conditions bénéficieront du chômage temporaire corona. Dès le 1er avril, l’obligation s’appliquera pleinement. Le personnel qui ne serait pas vacciné sera dès lors licencié de plein droit et bénéficiera du chômage classique avec maintien de l’ancienneté et des droits.

Le texte doit passer au conseil des ministres vendredi et être soumis au Conseil d’État. 

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