Malaise entre Jean-Claude Marcourt et André Frédéric, son successeur: “Je n’ai pas voulu m’asseoir à ta place”
Parlement wallonMoment de malaise au parlement wallon mardi.
Pendant qu’une équipe de RTL Info interviewait André Frédéric (PS), qui succédera ce mercredi à Jean-Claude Marcourt (PS) après le scandale des dépenses folles et du voyage onéreux à Dubaï, l’ex-président de l’assemblée a fait une apparition remarquée devant les caméras. Alors que le nouveau président répondait aux questions du journaliste, son prédécesseur est arrivé pour récupérer quelques affaires qui traînaient sur le perchoir qui surplombe l’assemblée. Une rencontre inattendue qui donnera lieu à un échange, disons-le, plutôt glacial.
“Je n’ai pas voulu m’asseoir à ta place, j’ai dit que ce n’était pas ma place avant demain”, lance André Frédéric à Jean-Claude Marcourt. Ce dernier marmonne un laconique “tout à fait”, sans même lever la tête pour regarder son interlocuteur. “C’est ce qui explique que je suis ici”, poursuit André Frédéric, face à un Jean-Claude Marcourt qui reste de marbre. “C’est parfait”, ajoute simplement le Liégeois, avant de s’en aller, refusant de répondre au journaliste qui l’interpelle.
La séquence a suscité énormément de commentaires sur Twitter. “Y a pas photo, ça c’est de la rupture”, a ironisé Germain Mugemangango, député PTB au Parlement wallon.
Dès ce mercredi vers 9h15, André Frédéric prendra place au perchoir du Parlement wallon. “Les Wallons et les Wallonnes doivent retrouver confiance dans ce Parlement dont l’image est écornée malheureusement”, explique-t-il, désirant mettre à un terme aux dépenses non justifiées: “Il faut rendre de la transparence. À partir du moment où l’on imagine qu’il y a un tas de choses qui se passent et qu’on les cache, ça ne va pas”.
Les premiers mots d’André Frédéric au personnel: “Certaines plaies sont encore ouvertes”
Après la tempête qui a emporté le bureau du parlement wallon et son président Jean-Claude Marcourt, le nouveau bureau a été installé ce mercredi matin, premier acte d’une plénière principalement consacrée au budget régional. Les premiers mots de son nouveau président ont été adressés au personnel de l’assemblée.
“C’est un passage de flambeau dans des conditions particulières. J’aurais aimé que ce soit différent mais on ne peut pas revenir en arrière. Mes premiers mots vont à tout le personnel du parlement à qui je veux adresser des paroles rassurantes”, a-t-il déclaré.
“Certaines plaies sont encore ouvertes. Nous avons tardé à réagir. Désormais, nous allons prendre le temps de redonner à chacun la confiance nécessaire pour permettre à notre institution de fonctionner dans un climat serein et apaisé”, a poursuivi André Frédéric.
“Rendre ses lettres de noblesse à notre parlement”
“Notre objectif, c’est de rendre ses lettres de noblesse à notre parlement et d’assurer le débat démocratique. Le défi est immense; nous n’avons d’autres choix que de le relever avec conviction et détermination”, a encore souligné le nouveau président du parlement régional.
Alors que la confiance des citoyens est “presque rompue”, “on attend de nous de l’exemplarité et des réponses concrètes”, a-t-il conclu.
Outre André Frédéric, le bureau du parlement est désormais composé de Gwenaëlle Grovonius pour le PS, de Sabine Laruelle et de Rachel Sobry pour le MR; d’Olivier Biérin pour Ecolo; de Laszlo Schonbrodt pour le PTB et d’Anne-Catherine Goffinet pour Les Engagés.
Au parlement wallon, majorité et opposition s’affrontent sur le budget régional
Après s’être adressé au personnel dans un bref discours suivant l’installation du nouveau bureau du parlement wallon, son président, le socialiste André Frédéric, a ouvert les discussions sur le budget régional qui devrait être voté mercredi soir, majorité contre opposition. “Au travail!”, a-t-il lancé gaillardement alors que dans les rangs parlementaires, l’absence de Jean-Claude Marcourt, le président démissionnaire, était remarquée.
Premier orateur de la journée, le chef de groupe du PTB au parlement wallon, Germain Mugemangango entre directement dans le vif du sujet en brandissant sa fiche de paie pour réclamer une baisse du train de vie des parlementaires. Tollé dans l’assemblée, immédiatement calmé par André Frédéric qui retrouve ses réflexes d’instituteur et prie les chahuteurs d’aller discuter ailleurs.
“Face à la crise énergétique, le gouvernement wallon a deux méthodes: les mesurettes et les effets d’annonce. Les mesurettes aident moins de 10.000 familles sur 1,6 million. Et l’annonce d’utiliser les bonis des GRD pour diminuer la facture énergétique des gens a été abandonnée quelques jours après avoir été annoncée”, poursuit le chef de file de l’extrême gauche.
Selon ce dernier, le gouvernement wallon rate également le coche en matière de gratuité des transports. “Dans sa déclaration de politique régionale, le gouvernement indique ‘mettre en œuvre la gratuité des transports publics pour les jeunes jusqu’à 25 ans’. Sauf que finalement, il n’y aura pas de gratuité pour les moins de 18 ans. Encore un effet d’annonce”, ajoute-t-il.
Dans les rangs de l’opposition encore, Les Engagés convoquent, eux, la cigale et la fourmi de La Fontaine. “Le gouvernement Di Rupo, c’est comme la cigale qui a chanté tout l’été et qui continue à chanter même quand l’hiver est arrivé. La dette a augmenté de 20 milliards d’euros. Sur ce montant, 8 à 9 milliards ne peuvent être expliqués, si ce n’est par le train de vie confortable d’un gouvernement tripartite qui préfère dépenser plutôt que de s’entendre”, pointe le chef de groupe des centristes, François Desquesnes.
“Depuis 3 ans, l’exécutif n’a jamais trouvé la touche moins. Il n’y a eu aucun renoncement, aucune réforme pour des dépenses plus efficientes. Notre crainte, c’est que ce comportement de cigale soit structurel”, s’inquiète-t-il encore.
Chacun voyant midi à sa porte, la majorité loue de son côté un “travail démocratique sérieux” dans un contexte de crises qui s’enchaînent. “Le gouvernement a été mis à rude épreuve depuis le début de la législature. Pour ce budget, il convenait d’aider les ménages et les entreprises face à la crise énergétique”, souligne ainsi Joëlle Kapompole pour le PS. “Bien sûr, nous savons qu’il est impossible de continuer à creuser ainsi notre dette et il est essentiel que nous prenions notre destin en main pour assurer sa soutenabilité”, concède-t-elle.
“On peut dire qu’on ne va pas assez loin, assez vite ou qu’on n’économise pas assez. Mais ce sont les mêmes qui affirment aussi qu’on n’aide pas assez les ménages”, enchaîne le chef de groupe libéral Jean-Paul Wahl. “Un budget, c’est un exercice qui demande de prendre en compte ce qui pourrait se passer à court et moyen terme. C’est ce que le gouvernement a fait, avec des provisions, entre autres, pour la crise énergétique ou pour une éventuelle résurgence du covid”, défend-il en insistant sur une année 2023 “qui devra être celle de la relance à tout point de vue”.
Enfin, pour Ecolo, Stéphane Hazée évoque lui aussi “les temps budgétaires qui sont à nouveau difficiles avec des crises qui se superposent et s’additionnent”. Dans ce contexte, le gouvernement continue pourtant “à investir pour préparer l’avenir, avec la volonté de tenir la maison droite”, conclut-il.
Les discussions se poursuivront ce mercredi après-midi, pour les compétences de chaque ministre régional, avant un vote qui devrait intervenir en soirée.
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