Malgré certaines réserves, le MR votera la réforme des rythmes scolaires ce mercredi: “Ce parti crie au loup mais suit comme un mouton”
C'est sans doute la principale réforme en matière d'enseignement que l'on retiendra de cette législature: le Parlement de la Fédération est appelé ce mercredi à valider définitivement le nouveau calendrier scolaire, lequel s'appliquera dès la rentrée 2022. Malgré les réserves émises par plusieurs représentants du MR, notamment Sophie Wilmès et Alexia Bertrand, le décret sera voté par les libéraux francophones, même sans modifications.
Évoquée depuis trente ans déjà, cette réforme entend mieux faire coller le calendrier scolaire avec les rythmes chrono-biologiques des enfants afin d'améliorer leurs capacités d'apprentissage et lutter ainsi contre les inégalités sociales. Une année scolaire s'organisera ainsi à l'avenir sur une séquence de 7 semaines de cours (6 au minimum, 8 au maximum), suivies de deux semaines de vacances. Les congés de Toussaint et de Carnaval passeront en conséquence de une à deux semaines. Les vacances d'été seront, elles, rabotées à sept semaines.
Les classes débuteront dorénavant dès le dernier lundi d'août et s'achèveront toujours le premier vendredi de juillet. La prochaine année scolaire commencera donc le lundi 29 août 2022 pour s'achever le vendredi 7 juillet 2023, et ce pour tout l'enseignement obligatoire, l'enseignement secondaire artistique à horaire réduit (ESHAR) et l'enseignement de promotion sociale.
Quelles conséquences?
Ces changements ne s'appliqueront toutefois qu'à la seule Fédération Wallonie-Bruxelles. Les calendriers scolaires des Communautés flamande et germanophone restent, eux, inchangés, tout comme celui de l'enseignement supérieur d'ailleurs. La conséquence très concrète de cela, c'est que, hormis les vacances de Noël, le reste des congés scolaires ne tomberont plus à l'avenir systématiquement en même temps en Flandre (ou en Communauté germanophone) qu'à Bruxelles et en Wallonie. Cette situation risque de compliquer la vie de pas mal de familles: celles qui scolarisent leurs enfants dans des Communautés différentes, celles qui scolarisent leurs enfants dans une langue mais les inscrivent à des stages de vacances ou activités (scouts, etc.) dans une autre langue, les profs dans des écoles en immersion, etc.
En commission, il y a quinze jours, l'opposition Les Engagés, PTB et DéFI avait demandé à ce que l'entrée en vigueur de cette réforme soit reportée d'au moins un an pour qu'elle puisse être implémentée dans les trois Communautés du pays en même temps, et éviter ainsi tout désagrément. La majorité parlementaire PS-MR-Ecolo s'y était toutefois refusée, confirmant l'application du nouveau calendrier dès la rentrée 2022.
Wilmès: “Sur la méthode, j’ai un problème majeur”
Face à des critiques qui remontent du terrain, cet empressement semble à présent en faire douter certains au sein même de la majorité. Ainsi, dans la Libre Belgique de mardi, plusieurs voix au MR, dont la cheffe de groupe au Parlement bruxellois, Alexia Bertrand, et même la vice-Première Sophie Wilmès, plaident également pour une temporisation afin de pouvoir appliquer la réforme de manière simultanée dans les trois Communautés du pays. Reste à voir si ces élus libéraux -dont Alexia Bertrand qui siège au Parlement de la Fédération - confirmeront leurs doutes au moment du vote final mercredi après-midi.
Il y a quinze jours en commission, le député MR Nicolas Janssen s'était déjà dit "préoccupé" par les conséquences de cette désynchronisation des calendriers avant de voter en fin de compte positivement sur le texte.
Il y a quinze jours devant les députés, la ministre de l'Éducation Caroline Désir (PS) avait assuré de son côté qu'il n'y avait aucune chance de voir cette uniformisation sous cette législature. Si la Flandre et la Communauté germanophone ont bien affiché un intérêt pour la démarche francophone, celles-ci n'en sont encore qu'au début de leurs réflexions, avait-t-elle alors expliqué.
Bouchez: “C’est l’absurdité du fédéralisme à la belge”
Invité ce mercredi sur DH Radio, Georges-Louis Bouchez a affirmé que sa famille politique en Fédération Wallonie-Bruxelles n’était divisée sur la question. “Il n’y a pas de division sur la question de fond”, a répondu le président du MR.
“Il y a bien évidemment une préoccupation qui traverse pour le MR puisque ma formation politique s’est clairement positionnée dans un esprit belge, d’unité, et il est regrettable que les cycles scolaires ne seront pas les mêmes d’une communauté à l’autre, mais ce sont les absurdités auxquelles on arrive compte tenu du modèle fédéral belge. Cela questionne surtout le modèle fédéral belge parce que d'un côté, il y a l’autonomie des communautés de s’organiser mais comme de l’autre côté, il n’y a pas d’obligation de concertation ni hiérarchie des normes pour unifier des éléments structurants. Or, les rythmes scolaires structurent la société dans la globalité. Il eut été intelligent d’avoir un autre mécanisme de fonctionnement belge”, a-t-il réagi.
Le président du MR explique par ailleurs qu’il plaidera en 2024 d’ailleurs pour une refédéralisation, une hiérarchie des normes ou des mécanismes de décision. “Sans tout refédéraliser, je pense que pour certains cas, notamment pour l’enseignement, il y a un intérêt à avoir des moments de concertation obligatoire et des structures de hiérarchie des normes (...) Cela ne se pose pas que pour l’enseignement, mais aussi en matière d’énergie, de climat. Il faut voir la réalité. Je connais beaucoup de politiques, un peu plus âgés peut-être, qui connaissaient les problèmes de l’état unitaire, moi je ne connais que les problèmes de l’État fédéral”.
DéFi: “Le MR crie au loup mais suit comme un mouton”
Sur les bancs de l’opposition, DéFi parle d’un “gâchis”. “Le MR. Ce parti qui crie au loup mais qui suit comme un mouton. Il fallait réformer les rythmes scolaires, mais de la même manière partout en Belgique! A défaut, la vie des familles recomposées & profs va devenir impossible”, peste Sophie Rohinyi sur Twitter.
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