Manifestation nationale: environ 6.000 militants FGTB et CSC dans les rues de Bruxelles
mise à jourEnviron 6.000 militants des syndicats chrétien et socialiste étaient rassemblés dans les rues de Bruxelles lundi matin afin de manifester contre la loi sur la norme salariale, selon le décompte des deux organisations. Une loi ou un “carcan” qui, selon elles, empêche les salaires d’augmenter correctement. Les syndicats manifestent également contre les factures d’énergie élevées, les attaques contre l’indexation des salaires et la criminalisation des actions syndicales. Les militants entendent ainsi dénoncer la condamnation de 17 syndicalistes, dont le président de la FGTB Thierry Bodson, pour avoir bloqué un viaduc sur l’E40 à Liège il y a cinq ans.
RédactionDernière mise à jour:06-12-21, 14:03Source:Avec Belga
“Il n’y a pas de démocratie sans contre-pouvoir”, a martelé Thierry Bodson devant une foule de plusieurs centaines de manifestants. “Aujourd’hui, il s’agit d’une grève pour le droit de faire grève. La façon dont les choses se passent me rappelle la petite phrase ‘je ne suis pas raciste mais...’ La FEB (Fédération des entreprises des Belgique) n’est pas contre le droit de grève mais...”, a-t-il illustré.
“A Liège, des gilets jaunes qui étaient en train de réfléchir sur les réseaux sociaux à une éventuelle action de blocage d’un site de stockage pétrolier ont reçu une ordonnance les interdisant d’approcher du site, avant même qu’ils aient fait quoi que ce soit”, s’est offusqué le président de la FGTB. Pour rappel, l’intéressé a récemment été condamné, avec une quinzaine d’autres militants, pour entrave méchante à la circulation après avoir bloqué le viaduc de Cheratte, près de Liège, sur l’autoroute E40 en octobre 2015.
“Si on touche à l’indexation automatique, ce serait une véritable déclaration de guerre!”
Thierry Bodson, président de la FGTB.
“Qu’en sera-t-il des agriculteurs qui mènent des blocages avec leurs tracteurs, des jeunes qui se mobilisent pour le climat? Le fonctionnement d’une démocratie, ce n’est pas qu’aller voter tous les cinq ans”, a-t-il fustigé.
Au niveau des salaires et du pouvoir d’achat, Thierry Bodson a demandé “une augmentation des salaires en brut et une augmentation des allocations, avec la suppression du statut de cohabitant légal.” Il a également insisté sur l’importance de l’indexation automatique. “Si on touche à l’indexation automatique, ce serait une véritable déclaration de guerre!”
La secrétaire générale de la CSC, Marie-Hélène Ska a, elle aussi, rappelé que les “droits syndicaux doivent être garantis en droit, mais aussi en pratique”.
“Négocier collectivement suppose de pouvoir établir un rapport de force via des grèves et des manifestations. Sans cela, il n’y a que des supplications collectives.” Opposée, comme la FGTB, à la loi sur la norme salariale, la responsable du syndicat chrétien considère que celle-ci contribue à “refuser aux travailleurs la reconnaissance de ce qu’ils apportent à leur entreprise.”
Parmi les fédérations patronales visées, celle des titres-services a été mentionnée par les deux présidents. “Il est indécent que la fédération patronale des titres-services bloque aujourd’hui totalement les négociations sur le salaire”, a déploré la secrétaire générale de la CSC. Thierry Bodson a, pour sa part, rappelé qu’il s’agissait d’un refus “d’une augmentation de cinq centimes de l’heure.”
Le cortège, qui s’est élancé vers 11h00 de la gare du Nord en direction du boulevard de l’Empereur et du Mont des Arts, s’est déplacé bruyamment, étant accompagné de régulières et fortes détonations de pétards.
“Je suis là, car on voit que tout augmente, sauf nos salaires”, témoigne Abygaelle, une manifestante et travailleuse des titres-services à Charleroi. “Je travaille pour 12,30 euros de l’heure et j’ai déjà atteint mon maximum. C’est trop peu pour vivre décemment, surtout qu’il y a très peu de temps-plein disponibles dans mon secteur.”
La jeune femme se dit aussi préoccupée par la récente condamnation de syndicalistes liégeois. “Nous avons besoin de nos délégués pour mettre la pression. C’est tout ce qu’il nous reste.”
“Les libertés syndicales sont menacées”
Gilberte, une retraitée carolo de 68 ans, issue du même secteur, est venue “soutenir les jeunes et montrer que les retraités subissent les mêmes choses que les actifs.” Après 33 ans d’une carrière débutée à 16 ans, elle évoque sa retraite de 1.200 euros qui l’oblige à surveiller de près sa consommation de gaz et électricité.
Derrière une grande banderole “Le pouvoir d’achat ne tombe pas du ciel”, Thierry Bodson, président de la FGTB, rappelle que le message de la manifestation est double: “Les libertés syndicales sont menacées par de récents jugements. Nous avons été condamnés pour une action que nous avons rejointe, mais pas organisée. Cela met à mal le rapport de force que nous devons avoir.” Autre enjeu capital pour le syndicaliste: le pouvoir d’achat. “Les prix de l’énergie sont un réel problème pour de nombreux ménages. Il faut une action du monde politique mais aussi des employeurs.”
“Les gens voient les prix augmenter dans les magasins et à la pompe, alors que l’adaptation au bien-être n’augmente que de 0,4%”, déplore Mathieu Verjans, secrétaire national de l’ACV, le syndicat chrétien flamand. “Les dividendes des actionnaires peuvent, eux, augmenter davantage. C’est un message aux employeurs et au gouvernement. Cette loi sur la norme salariale doit être modifiée.”
Si la manifestation est bruyante, avec beaucoup de pétards, elle se déroule jusqu’ici sans incident.
Les réseaux de transports en commun bruxellois et wallon étaient perturbés, lundi matin, en raison de la manifestation.
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A Bruxelles, seule la ligne de métro 1 et les trams 3, 4, 7, 8, 9, 51, 92 circulent. Les autres lignes de métro et de tram ne rouleront pas aujourd’hui, indique la société de transports en commun bruxelloise (Stib) sur Twitter. Les lignes de bus 12, 34, 36, 46, 53, 54, 56, 59, 65, 71, 74, 78, 87, 88 et 95 sont elles exploitées.
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Le réseau du TEC est également perturbé en raison de la manifestation nationale. Des dizaines de lignes sont concernées à travers toutes les provinces. Certains bus ne circulent pas du tout et sur d’autres lignes, des voyages sont supprimés. Les voyageurs peuvent s’informer via la page Facebook du TEC.
En Flandre, environ six lignes de bus et de tram sur dix roulent. C’est la deuxième fois que le système “de continuité du service” est organisé chez De Lijn, une offre de service alternatifs en cas de grève.
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