Marc Van Ranst: “Il n’y aura pas d'assouplissement avant deux mois au moins”
Selon Marc Van Ranst, même si la vaccination s’accélère, il n’y aura pas de relâchement des mesures avant deux mois.
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Le gouvernement fédéral ne veut pas assouplir les règles tant que nous n’aurons pas enregistré un maximum de 800 contaminations par jour pendant trois semaines et qu’il n’y aura pas plus de 75 admissions à l’hôpital par jour. Avec 2020 infections et 127 hospitalisations quotidiennes, nous en sommes encore loin. Marc Van Ranst estime que la campagne de vaccination ne commencera à porter ses fruits que dans deux mois. Il faudra cinq à six semaines afin d’atteindre le seuil espéré des hospitalisations et trois semaines de consolidation: ce qui fait deux mois. “A moins que les politiciens n’en décident autrement”, dit Van Ranst. Parce que les décisions des pays voisins a une incidence sur celles prises en Belgique. “Si les pays étrangers assouplissent plus tôt que nous, la pression sur les décideurs politiques sera grande.”
Pour l’instant en tout cas, pas de changement au programme: les règles telles qu’on les connait aujourd’hui seront d’application jusqu’au 1er mars.
Le nombre de nouvelles infections doit être inférieur à 800 par jour pendant trois semaines et le nombre d’admissions à l’hôpital doit rester inférieur à 75 par jour pendant la même durée pour que les mesures soient allégées. Combien de temps cela prendra-t-il?
“Nous ne pouvons envisager d’assouplir les règles que si le taux d’infection baisse. Nous avons affaire à un phénomène biologique, et non à un phénomène physique ou chimique prévisible. Nous devons apprendre à vivre avec le fait que nous ne pouvons pas tout prévoir”.
“Quant aux nouvelles infections, elles sont faussées par le fait que nous les comparons à une semaine où il y avait moins de tests. Aujourd’hui, les tests sont plus nombreux car les voyageurs de retour sont encouragés à en faire et une bonne proportion d’entre eux le fait. Nous comparons un jour de la semaine avec la semaine entre le 26 décembre et la veille du Nouvel An, lorsque peu de personnes sans symptômes majeurs avaient envie de se faire dépister. Pourtant, nous avons un taux de positivité de 5,5%, qui est certes en baisse (-1,8%, ndlr)”.
Ne devrions-nous pas alors nous pencher également sur les admissions à l’hôpital?
“Oui, et là nous constatons une baisse hebdomadaire d’environ 10%. Pour passer de 127 admissions par jour, comme c’est le cas actuellement, aux 75 requises, il nous faudrait cinq ou six semaines à ce rythme - puis trois autres semaines pour consolider les chiffres. Il faut donc compter huit à neuf semaines avant de pouvoir alléger quoi que ce soit, à moins que les politiciens n’en décident autrement. Ils seront principalement motivés par ce que font nos voisins. Si les pays étrangers relâchent les mesures plus tôt, la pression sur nos décideurs politiques sera grande”.
“Nous sommes maintenant relativement à l’aise en ce qui concerne les chiffres, mais je n’ose toujours pas être trop heureux. Regardez l’Irlande, qui est passée du meilleur au pire élève de la classe européenne en un mois. Seul un quart de l’impact est à mettre sur le compte du variant britannique du virus, le reste est dû à leur régime assoupli lors de Noël et du Nouvel An. Là, chaque famille était autorisée à faire la fête avec une autre famille. D’ailleurs, la règle de maximum un contact rapproché s’applique toujours ici, elle n’a pas été levée après les fêtes - comme certains pourraient le penser”.
Dans quelle mesure la campagne de vaccination influencera-t-elle les assouplissements ?
“Il faudra quelques mois avant de voir l’effet de la vaccination. Le premier signe sera qu’il n’y aura plus de foyers de contamination dans les centres de soins résidentiels, là où les résidents auront reçu leur deuxième dose de vaccin. Ça arrivera avant la fin du mois de février. Mais c’est surtout notre comportement qui déterminera ce délai. Pour l’instant, le nombre d’hospitalisations diminue d’environ 10%, mais nous avons eu des semaines où il a baissé de 30%. La baisse de 10% d’aujourd’hui peut évoluer dans un sens ou dans l’autre, selon notre comportement”.
“Et oui, cela inclut les voyageurs. Aujourd’hui même (hier, ndlr), une étude a montré que sur un vol de Dubaï à Auckland, un passager dont le test était négatif a infecté au moins quatre autres passagers - même si tous portaient un masque buccal. Nous devrions également nous pencher sur les voyageurs d’affaires en provenance du Royaume-Uni. S’ils viennent dans notre pays pour moins de 48 heures, ils ne doivent pas avoir à donner un résultat de test négatif et ils ne doivent pas être mis en quarantaine. Mais les forcer à le faire est une décision politique”.
Donc, à part le vaccin, c’est principalement notre comportement qui déterminera le moment des assoupliments?
“Dans une bien plus large mesure que le vaccin. L’école joue-t-elle un rôle, étant donné que la variante britannique se répandrait plus rapidement parmi les adolescents? Lorsque le nombre d’infections chez les jeunes de 10 à 19 ans a augmenté, j’étais inquiet. Mais ces dernières semaines, le taux de positivité de ce groupe a été égal à celui du reste de la population. Néanmoins, la prolongation ou l’avancement des vacances de Pâques est sur la table”.
“Ce que nous essayons de faire maintenant, c’est de mettre plus de choses sur la table bien à l’avance. Donc oui, nous travaillons à l’assouplissement, qui, il faut l’admettre, n’est peut-être pas encore pour demain. Mais dès que les chiffres le permettront, de longues discussions seront moins nécessaires. Les assouplissements ne dépendront pas seulement de ces deux chiffres; ils seront également guidés par ce qui est socialement acceptable. Non, on ne peut pas fermer les salons de coiffure pendant une année supplémentaire. Les pressions sociales et économiques sont également des facteurs.”
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