Maussade, humide et froid: pourquoi ce début de printemps a un étrange parfum d'automne
Ne regardez pas par la fenêtre pour vérifier, mais oui, le printemps s’est (discrètement) installé depuis quelques jours. Plus frais, davantage pluvieux et moins ensoleillé qu’à l’accoutumée, le mois de mars ne nous a pas vraiment gâtés jusqu’à présent. “Sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens me disent qu’ils en ont assez de ce temps”, soupire David Dehenauw, météorologue et présentateur météo. Une question s'impose: à quand le (vrai) retour du beau temps?
Spoiler d’entrée, vous pouvez encore attendre un peu avant de chercher vos lunettes de soleil et de sortir le barbecue de l’abri de jardin. David Dehenauw ne voit pas d'amélioration avant la fin du mois d’avril. Ce prégnant sentiment d'automne risque donc de se prolonger encore quelques semaines.
Peu d’heures d’ensoleillement
L’un des principaux coupables? Le nombre dérisoire d’heures d’ensoleillement. Alors qu’un mois de mars normal nous offre 113 heures d’ensoleillement, nous n’avons bénéficié que de 62 heures pour emmagasiner de la vitamine D jusqu’à présent. Si l’on extrapole cette tendance, on atteindra laborieusement 90 heures d’ensoleillement à la fin du mois.
Un record? Même pas. Pour vous consoler, dites-vous qu’on a déjà connu pire en 2018 et en 2013, où le mois de mars n’avait offert que 82 heures d’ensoleillement. “Nous pouvons encore atteindre arithmétiquement ces 82 heures, mais au vu des prévisions, c’est peu probable”, assure David Dehenauw.
En termes d’ensoleillement, on se souvient surtout du mois de mars de l’année dernière où on avait pu profiter de 227 heures d’ensoleillement, soit le double de la normale. Le mois de mars actuel s'apparente à l’un des plus sombres de ces 15 dernières années. Ceux qui se souviennent de mars 2001 savent que la situation pourrait être pire: à l’époque, nous avions dû nous contenter de 48 heures d’ensoleillement.
Un mois également plus frais…
Le mois de mars est également synonyme de mauvaises nouvelles pour la facture énergétique. Alors que la température moyenne est habituellement de 7,1 degrés, elle n’est que de 6,6 degrés jusqu’à présent. Un tel écart est toutefois considéré comme normal. L’année dernière, la température moyenne s’élevait à 8,6 degrés. En mars 2013, elle n’était qu’à 3 degrés. Des températures record ont été enregistrées à Uccle le 29 mars 1968 (24,2 degrés) et le 7 mars 1971 (moins 10,4 degrés).
... et humide
Et la pluie? Également au rendez-vous. Avec 73 mm, nous sommes déjà au-dessus du volume normal de précipitations pour tout le mois (59 mm). Jeudi? Des averses régulières et des vents violents. Vendredi? Averses avec possibilité d’orages. Samedi? Même menu. Dimanche? Couvert avec possibilité de fortes pluies. Lundi? Encore des averses. “Et il y aura d’autres périodes de pluie”, précise David Dehenauw. “Mardi prochain, nous attendons même de la grêle qui pourrait se transformer en neige fondante dans les Ardennes. Nous ne sortirons de ce temps instable que le 5 avril, avec des températures avoisinant les 12 degrés. On peut déjà conclure que le mois de mars se terminera par un temps particulièrement maussade, humide et plus froid que la normale et qu’aucun changement imminent n’est attendu.”
Bonnes nouvelles (parce qu’il en faut bien): le niveau de la nappe phréatique s’améliore. Et vous avez une bonne excuse pour reporter votre nettoyage de printemps.
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