Molenberghs: “En réalité, il y a entre 200.000 et 300.000 nouvelles infections par jour”

“La semaine dernière, nous avons eu quelques jours avec 140.000 tests et c’est plus ou moins le maximum que nous pouvons gérer”, déclare Geert Molenberghs. “Pour lundi dernier, nous en sommes déjà à environ 75.000 nouveaux cas. C’est énorme quand on ne peut faire que 140.000 tests. Le taux de positivité est également extrêmement élevé. Cela signifie qu’en plus des infections confirmées, il existe une multitude d’infections non confirmées.”

Selon M. Molenberghs, le scénario évoqué début janvier sera atteint et même dépassé. “75.000 cas confirmés par jour, le nombre réel peut être multiplié par quatre”, poursuit-il. “Si vous supposez que la moitié ou moins des personnes contaminées présentent des symptômes, vous vous retrouvez avec 100.000 à 150.000 personnes malades. Les cas confirmés ne sont donc que la partie émergée de l’iceberg.”

Le biostatisticien fonde son estimation sur ce que nous savons du passé et sur des modèles. “Nous avons eu des périodes où nous avons identifié environ un cas sur deux”, dit-il. “Des périodes avec une circulation très faible et un taux de positivité très bas. Ensuite, nous parvenions à identifier presque tous les cas. Pensez aux personnes qui développent des symptômes en été. Ces personnes sont testées, le suivi des contacts est bon et vous identifiez des clusters. Aujourd’hui, il y a tellement de cas que cela en devient impossible de tout compter. Les estimations vont donc maintenant de trois à cinq fois plus de cas que ce que nous identifions.”

“La semaine dernière, les chiffres étaient probablement d’environ 200.000 infections par jour, maintenant ils montent à 300.000 par jour. Cela signifie qu’en une semaine ou deux, une énorme proportion de la population a effectivement été infectée. Cela va s’arrêter à un certain point.”

Sommes-nous proches du pic de la vague? “Je le soupçonne, mais c’est difficile à déterminer car, comme je l’ai dit, nous sommes au plafond de notre capacité de test. Ce que nous avons constaté ces derniers jours, c’est que le taux de positivité ne semble plus augmenter et qu’il commence même à montrer les premiers signes de déclin dans certaines tranches d’âge. Cela pourrait être un premier signal que le sommet est en vue. Mais nous devons être prudents”, déclare M. Molenberghs.

Le nouveau sous-variant d’Omicron (BA.2) pourrait venir compliquer les choses. “Si BA.2 prend le dessus et que cet ‘Omicron-2' recommence à infecter les gens. C’est ce qui se produit au Danemark. Il est toutefois trop tôt pour déterminer quel sera l’impact réel de BA.2. La question est également de savoir dans quelle mesure une réinfection par BA.2 sera pathogène après une infection par BA.1. Nous avons besoin de données à ce sujet et nous ne les avons pas encore. Les virologues disent que ce ne sera probablement pas trop grave, mais nous devons le voir dans la pratique clinique. Et c’est trop tôt pour ça.”

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