"Notre unique consolation: que ce ne soit pas la faute de notre fils"

Les parents de Johan, un machiniste qui a perdu la vie dans le tragique accident ferroviaire de Hal, témoignent dans Het Laaste Nieuws. "Johan vivait pour son job. Nous étions très fiers de lui. Notre unique consolation à présent est que l'accident n'était pas sa faute. Une maigre consolation car nous avons perdu le but de notre vie", expliquent les parents de Johan De Keyser, 36 ans, de Rillaar, qui ont été mis au courant de la triste nouvelle tard lundi soir.

"Nous avons compris"
Avec la mort de Johan, Robert de Keyser et son épouse Marceline ont perdu leur unique enfant. "Nous avons reçu la confirmation de son décès hier soir mais nous le savions depuis le matin", racontent-ils au Laaste Nieuws. "Lorsque nous avons entendu vers dix heures dans le journal à la radio que le train qui venait de Quiévrain était impliqué dans la catastrophe, la peur nous a saisi. Johan nous appelait dix fois par jour. Il vivait toujours chez nous. Donc, lorsque nous ne sommes pas arrivés à le joindre sur son gsm, nous avons compris.

"Notre fils était un crack"
Johan De Keyser était machiniste depuis huit ans sur le rail. "Un rêve de jeunesse. Il accomplissait son travail avec coeur et âme. Il avait réussi tous les examens. Il pouvait conduire des trains de marchandise, des trains de passagers, des trains diesel ou électriques. Notre fils était un crack".

Jamais grands-parents
"A présent, nous n'avons plus de vie", dit son Papa Robert, tandis que sa femme Marceline s'écroule. "Que nous reste-t-il encore? Notre fils unique a disparu. Il entretenait une relation depuis deux ans avec une fille de Hasselt. Johan habitait encore chez nous mais de temps en temps, il parlait d'aller habiter avec elle, d'avoir des enfants. Mais tout ça est terminé. Nous ne serons jamais grands-parents. Nous nous consolons un peu en nous disant que Johan n'est pas responsable de l'accident. Une maigre consolation mais tout de même".

Avertissement
"Le pire c'est que je l'avais encore mis en garde le matin même", se souvient Robert. "Pas d'un accident de train, non, je n'aurais jamais osé penser à ça mais bien des routes glissantes. Il avait tellement neigé. Je lui avais dit: Tâche de revenir sain et sauf à la maison cet après-midi. Evidemment, m'avait-il répondu. Et il est parti. Pour la dernière fois". (vt)