Nouveau scandale autour du Cristal Park: un projet d’écovillage de luxe en Italie qui pose question

Les jours se suivent et se ressemblent autour du projet immobilier Cristal Park. Nouvelle journée, nouveau scandale. Lors du conseil communal de Seraing, le conseiller PTB, Damien Robert, a révélé que Pierre Grivegnée, qui était jusqu’en mars dernier, l’administrateur du groupe Immoval, groupe en charge du projet de reconversion des anciennes cristalleries du Val-Saint-Lambert - qui, après plus de 15 ans, n’a toujours pas vu le jour malgré les millions injectés -, avait investi pour 1,5 million d’euros dans un projet immobilier de luxe dans un village du 15e siècle situé en Ombrie, en Italie. “Alors même qu’il dit n’avoir plus assez d’argent pour payer les entreprises à Seraing”, commente le conseiller communal, qui indique que les premières traces du projet italien sont apparues au cours de l’année 2019.

Ce qui est plus interpellant encore, c’est que ce projet a été initié à titre privé par M. Grivegnée et que la directrice d’Eriges*, Valérie Depaye, qui n’est autre que son ex-compagne, est impliquée dedans. “Eriges doit répondre aux intérêts de la Ville et de ses habitants, notamment en terme d’emplois”, indique Damien Robert. Est-ce bien normal, au vu des difficultés d’Immoval, que la directrice d’Eriges aide Pierre Grivegnée à investir dans un projet de luxe à l’étranger? Ne pourrait-elle pas plutôt résoudre les problèmes actuels à Seraing? Pour moi, la question du conflit d’intérêts se pose très clairement.”

* Eriges est la régie communale autonome de Seraing qui dirige la mise en œuvre du Master Plan. Elle dépend de la Ville de Seraing et preste pour la société Speci, qui s’occupe de la promotion et d’étude de concepts immobiliers. Une société qui est par ailleurs actionnaire indirecte d’Immoval et qui est détenue en partie par Pierre Grivegnée.

Nous avons essayé de contacter Valérie Depaye, principale concernée dans ce nouveau scandale qui éclabousse le Cristal Park, mais du côté d’Eriges, on nous informe que la directrice est actuellement en déplacement et qu’elle est injoignable. Toutefois, révèle la RTBF, Mme Depaye aurait été reçue par le collège communal sérésien pour discuter de cette affaire. Selon elle, elle n’aurait eu qu’un rôle de traductrice. Une affirmation en contradiction avec les documents du pacte d’actionnaires sur lequel il est clairement stipulé que Valérie Depaye est initiatrice du projet, au même titre que Pierre Grivegnée.

Interpelée lors du conseil communal, l’échevine des Travaux et des Finances, Laura Crapanzano, a dit n’être au courant de rien. Nous avons essayé de la joindre, en vain. “Si vraiment elle n’était pas au courant de ce projet privé en Italie, on est en droit de se demander quelles sont les raisons qui ont poussé Valérie Depaye à ne pas informer la Ville. Elle aurait dû le faire”, estime le conseiller du parti du travail. Plus globalement, il s’interroge sur la question des intérêts des Sérésiens. “A-t-on réellement besoin d’une société comme Eriges? Je pense que non. Pas plus que du projet mégalomane Cristal Park.”

Pour Damien Robert, le projet est beaucoup trop ambitieux et ne rencontre pas les intérêts des gens de la ville. “Ouvrir un vaste centre commercial va indéniablement faire du tort aux petits commerçants déjà implantés en ville. Construire dans la forêt ne va faire qu’abîmer un écrin de nature exceptionnel”, indique Damien Robert. “Nous voulons un projet à taille humaine qui respecte les intérêts des habitants et qui respecte la nature”, conclut-il.

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