Offrir une perspective au secteur événementiel: nouveau bras de fer annoncé au Codeco

Le Comité de concertation se réunira physiquement à partir de 15 heures. Le Premier ministre Alexander De Croo a d’ores et déjà indiqué jeudi au Parlement “qu’il ne fallait pas s’attendre à de nouveaux assouplissements ou de nouvelles mesures”. Au sein du gouvernement flamand et du gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles, il y a cependant une volonté de donner une certaine perspective au secteur de la culture et des événements.

Concernant la date de la réouverture des terrasses, fixée au 8 mai, le ministre de la Santé Franck Vandenbroucke disait encore il y a quelques jours que c’était hypothétique et conditionné d’une part à une nette amélioration de la situation aux soins intensifs et d’autre part à la vaccination d’au moins 70% de la population de plus de 65 ans. Mais tant le vice-premier ministre PS Pierre-Yves Dermagne que le vice-premier ministre CD&V Vincent Van Peteghem ont déclaré hier qu’il était pratiquement certain que le secteur de la restauration serait bien en mesure d’ouvrir à cette date. 

C’est aujourd’hui que les conditions de cette réouverture seront discutées et notamment l’heure de fermeture des établissements ainsi que le nombre de personnes autorisées à s’asseoir à une même table en terrasse. Il y a trois options sur la table: 20h00, 21h30 et 23h00. De nombreux bourgmestres plaident pour la seconde solution, les experts pour la première - mais de nombreux hommes politiques estiment que c’est trop tôt. Le compromis est attendu autour de 22 heures. Le nombre de personnes qui pourront déguster un verre de vin ou une bière ensemble sur une terrasse n’est pas non plus encore tout à fait certain: quatre ou six. Le raisonnement penche vers la deuxième solution: une famille standard de quatre personnes plus deux contacts, puisque vous pourrez également les recevoir à domicile à partir du 8 mai. C’est en tout cas ce qui semble le plus logique.

La discussion la plus difficile à trancher aujourd’hui sera sans aucun doute celle sur le secteur des événements. Lundi, une consultation a eu lieu entre le secteur, la présidente du GEMS Erika Vlieghe, et le commissaire Corona Pedro Falcon. En consultation avec des virologues, le secteur travaillait depuis des semaines sur un plan de sortie en cinq phases, mais selon le GEMS, ce plan par étapes irait beaucoup trop vite. Dans la “phase 0" - à partir du 8 mai - le secteur avait prévu jusqu’à 100 personnes à l’intérieur et 200 à l’extérieur. Cependant, le comité consultatif a déjà décidé qu’un maximum de 50 personnes pourrait se réunir pour des événements en plein air. 

Pour établir ce nouveau plan, le secteur de l’événementiel s’est largement basé sur les mêmes chiffres que pour le plan de sortie de l’été dernier et sur des paramètres - tels que le nombre d’admissions à l’hôpital, de personnes en soins intensifs - qui ont été établis en consultation avec des virologues. Mais selon le GEMS, les chiffres actuels sont trop élevés. À partir du 1er août - si certaines conditions sont remplies et si la vaccination se poursuit comme prévu - le secteur demande que soit abandonnées les restrictions de capacité à l’extérieur. À partir du 1er septembre, le secteur souhaite également abandonner cette restriction à l’intérieur, à condition que la ventilation y soit suffisante, comme le prévoient les protocoles sectoriels.

Le GEMS a fait jeudi une contre-proposition stricte, selon laquelle en juin, par exemple, un événement en plein air ne serait pas autorisé à accueillir 800 personnes (comme le souhaite le secteur), mais seulement 200. À l’intérieur, le GEMS souhaite que les organisateurs fonctionnent à 20 % de la capacité de leur salle, avec un maximum de 200 personnes pour les grandes salles. Pour un véritable retour à l’”ancienne normalité”, le GEMS le conditionne à moins de 50 personnes en soins intensifs.

Les virologues semblent frémir à l’idée de laisser les festivals se dérouler cet été comme par le passé, soit de grandes foules sans distanciation sociale. Des formules alternatives peuvent être discutées, mais toujours avec un certain contrôle sur le nombre de participants: dans leur proposition, il pourrait y avoir 2.500 personnes à l’extérieur en juillet, jusqu’à 5.000 en août. Mais ce ne sera pas pour autant que tout le monde se promènera librement. “Pas de mélange et de déplacement”. Comprenez: des places fixes, debout. Hier, le secteur a réagi avec indignation à ces changements. “Une dictature des virologues”, a-t-on dénoncé lors d’une réunion interne. Mais en apparence, les organisateurs ont serré les dents pour ne pas compromettre leurs chances.

Pourtant, ils ne sont pas les seuls à s’indigner. Le gouvernement flamand, tout comme la ministre francophone de la culture Bénédicte Linard, ont déjà manifesté leur soutien à la proposition que le secteur a mise sur la table. Ils estiment que le secteur de l’événementiel doit bénéficier d’une perspective “conditionnelle”. La discussion au sein du comité de concertation s’annonce difficile: les gouvernements régionaux s’affichent de plus en plus unis dans leur demande de perspective et de flexibilité, alors que le gouvernement fédéral se montre strict, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke en tête.

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