Pascal Smet conteste (longuement) toute compromission avec Uber
Uber FilesL’ex-ministre bruxellois de la Mobilité Pascal Smet (Vooruit) a très longuement contesté, jeudi, devant la commission spéciale du parlement bruxellois consacrée aux sujets des Uber files, toute forme de compromission avec la multinationale Uber durant son mandat et l’élaboration de son projet de réforme de l’ordonnance taxis.
Le nom de Pascal Smet a été évoqué dans le contexte des Uber Files, une enquête menée par un consortium international de journalistes comprenant, du côté belge, Knack, De Tijd et Le Soir. Cette enquête a révélé les méthodes y compris illégales auxquelles la multinationale a eu recours dans plusieurs pays pour s’imposer sur le marché. Elle a aussi mis en lumière l’existence de contacts entre Uber et le gouvernement bruxellois lors de la préparation de la réforme de l’ordonnance sur les taxis. Les contacts entre le ministre de la Mobilité de l’époque, Pascal Smet, et un lobbyiste d’Uber, Mark MacGann, ont particulièrement retenu l’attention. La commission tente de savoir si on est resté dans les limites du défendable en matière de lobying.
“Les Uber files ont montré qu’Uber s’est également engagé dans certaines pratiques qui, selon moi, ont clairement enfreint la loi, s’agissant d’empêcher des actes d’enquête et de tentatives de saper le contrôle de mon administration.J’espère que le pouvoir judiciaire va en juger. En ce qui concerne les contacts de lobbying avec moi et mon cabinet, je pense que vous devriez conclure avec moi qu’aucun élément compromettant ne peut m’être reproché”, a-t-il affirmé, concluant son exposé introductif de plus d’une heure trente.
430 pages de documents
L’ex-ministre n’est pas venu les mains vides. Il a remis aux députés une farde de près de 430 pages de documents pour étayer son attitude tout au long du processus d’élaboration de son projet de réforme de l’ordonnance taxi (ndlr: qui n’a alors pu aboutir avant la fin de la législature).
Au cours de sa minutieuse intervention, M. Smet a indiqué que 254 réunions ou contacts qui ont eu lieu. Parmi ces 254 contacts, 76 concernaient le secteur dit LVC, soit un petit 30%. Dans cette catégorie, moins de la moitié de ces contacts (33 en tout, soit 13%) concernaient des représentants de Uber. Le ministre était, selon lui, lui-même présent à quatre de ces rendez-vous, Les autres se sont faits au niveau du conseiller, en personne et par téléphone.
En revanche, pas moins de 106 réunions ont eu lieu avec le secteur des taxis, ou 131 si l’on ajoute le comité consultatif des taxis, soit 52% de l’ensemble des réunions.
Pascal Smet a rappelé qu’à l’époque, Uber bénéficiait d’un accueil très positif dans toutes les couches de la société et pas seulement au niveau politique. La multinationale faisait partie de la nouvelle économie collaborative, portée par l’innovation technologique de la Silicon Valley. À Bruxelles, cet accueil faisait largement écho à un sentiment général d’insatisfaction des consommateurs, qui se plaignaient de la médiocrité du service fourni par les taxis et d’une insécurité croissante.
Approche double
Le mandataire socialiste néerlandophone a soutenu avoir toujours voulu défendre, dès le début, une approche double “à savoir que Uber, Heetch, CarASAP, Djump et les autres plateformes de partage étaient les bienvenues sur le marché bruxellois pour autant qu’elles se conforment à la réglementation en vigueur, d’une part, et que, d’autre part, j’allais procéder à une réforme du secteur prévue dans l’accord de gouvernement pour créer un cadre réglementaire spécifique pour cette nouvelle forme de transport privé payant”.
“Au final cette prétendue double position ‘comme si j’avais été beaucoup plus accommodant en coulisses’ est également en totale contradiction avec ma politique d’application et de contrôle, que j’ai poursuivie de manière très stricte, ce qui s’est traduit par des contrôles approfondis, des saisies, une plainte pénale entraînant une perquisition dans les locaux d’Uber, des lettres aux membres du gouvernement fédéral chargés de la fraude sociale et fiscale, à la police fédérale, des contacts avec des entreprises qui ont coopéré avec Uber, telles que Brussels Airlines, Apple ou Google, et ainsi de suite”, a-t-il ajouté.
Aux dires du mandataire Vooruit, pour les nouveaux acteurs, il n’allait pas assez loin et pour les acteurs traditionnels, il était le fossoyeur de leur secteur. “Pour moi, c’était la confirmation que j’allais dans la bonne direction”, a-t-il dit.
Menaces de mort
“En ce qui concerne les prétendus conflits d’intérêts, j’attends toujours un élément, un moment, un incident ou un événement où des situations problématiques se sont présentées....Mes collaborateurs n’ont eu aucun lien avec ce secteur avant ou après et il se saurait être question de pantouflage ou de portes-tambours. En termes d’influence, il n’y a jamais eu de cadeaux ou d’autres avantages. En revanche, j’ai bel et bien eu droit à des messages de haine, ...des menaces de mort, et cela de manière quotidienne: ‘Attachons une pierre au cou de Smet et balançons-le dans le canal’”, a-t-il poursuivi.
Pascal Smet a enfin souligné que depuis le début de la législature, soit bien avant les révélations des Uber files, il tenait à jour, comme son cabinet, un registre de transparence sur ses contacts sans que la loi ne l’y oblige. Selon lui, il est pour le moment le seul à pratiquer de la sorte au gouvernement bruxellois.
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