Pauline est une artiste du confinement: elle crée de la vaisselle pour des restaurants

Pour beaucoup de Belges, le confinement a été l’occasion de tester de nouvelles activités, quelles soient sportives, créatives ou professionnelles. Pauline Depréay fait parti de ceux-ci. La jeune femme originaire de Sprimont travaille au restaurant étoilé “Le Coq aux Champs”, à Soheit-Tinlot, lequel a été fermé à cause de la pandémie.

Au mois de mars, Pauline donc a profité de son temps libre pour se lancer pleinement dans la céramique, elle qui avait commencé à apprendre à travailler la terre en 2019. “J’aime beaucoup le travail manuel et j’ai envie depuis longtemps de créer de la vaisselle moi-même. Quand j’ai eu du temps, je me suis dit que c’était l’occasion de m’y mettre”, explique la céramiste en herbe.

Une connaissance l’a formée rapidement au tournage, mais l’essentielle de son apprentissage s’est fait sur Internet, grâce à des tutoriels vidéos.

Lorsqu’elle s’est lancée, elle n’avait aucun matériel, elle a donc dû tout acheter. Avec le four spécial et le tour professionnel, cela lui a coûté 7.000 euros. Un fameux investissement pour la jeune femme qui ne savait pas encore vraiment où elle allait, et qui nous a confié s’être lancée sans trop y réfléchir. Mais, comme on dit “quand on aime, on ne compte pas”.

Pauline a eu raison de se lancer. En quelques mois à peine, elle a réussi à rassembler plus de 800 personnes autour de sa passion. Mais surtout, elle a réussi à se faire connaître de blogueurs culinaires, comme Alizée (alias Alia.rds), avec qui elle collabore. Mais ce qui est le plus gratifiant pour Pauline, c’est que son patron, le chef Christophe Pauly, lui a commandé de la vaisselle pour son restaurant. Le chef Max Zimmer (Max de Goût), qui a participé à la dernière saison de Top Chef, a aussi passé commande auprès de la jeune femme.

Le succès ne monte pas à la tête de la céramiste sprimontoise qui ne veut pas faire de sa passion un business. “J’aime beaucoup mon travail et je ne veux pas en changer. La céramique pourrait devenir mon activité secondaire, mais je ne ferai pas que ça”, explique Pauline, dont le projet, et l’un de ses plus grands rêves, serait d'ouvrir un restaurant avec son compagnon.

Qui dit temps de confection long, dis aussi peu de production. D’autant que Pauline préfère utiliser son four une fois qu’elle a assez de pièces à cuire afin de le remplir complètement. Et la jeune femme est un peu victime de son succès: “Certains clients particuliers ne le comprennent pas vraiment”, regrette-t-elle. “C’est pourquoi j’ai décidé de ralentir les commandes à la pièce. Maintenant, si une personne me prend tout un service de bols ou de tasses, je le ferai avec beaucoup de plaisir.”

Des pièces créées pour l’occasion devraient être exposées et vendues dans certaines boutiques, à commencer par le futur salon de Chachou d’Amour, à Liège, et un magasin de décoration du côté de Durbuy. Elle sera aussi exposée au Coq aux Champs quand celui-ci rouvrira.

Pour une tasse, comptez entre 8 et 12 euros en fonction de la taille, de 12 à 18 euros pour un bol. “Ça ne sera jamais plus de 25 euros la pièce. Je veux rester abordable”, assure Pauline. “Je veux faire plaisir et que les gens puisse se faire plaisir.”

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