Plus secrète encore que Delphine: la véritable fortune du roi Albert
C’est donc officiel, une nouvelle princesse de Belgique est née... en 1968. Delphine Boël peut désormais porter le nom de son père et le titre qui lui revient de droit depuis qu’elle est légalement la fille du roi Albert au même titre que le roi Philippe, la princesse Astrid et le prince Laurent. Maintenant que ce que l’on a longtemps jugé impossible s’est produit, reste à savoir en quoi cela changera un jour le compte épargne de Delphine. Ou plutôt à le deviner, car la véritable fortune personnelle du Roi est un tel secret que les estimations vont de 12,4 millions d’euros à des chiffres nettement plus farfelus grimpant jusqu’à 2,3 milliards d’euros.
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La démarche de Delphine Boël, on l’a compris, n’est pas financière. La fille cachée du roi Albert héritera cependant un jour, au même titre que ses demi-frères et sœur, de sa part du patrimoine royal. Mais nul, à part Albert, ne sait exactement ce que représente cette fortune. Omerta chez les Saxe-Cobourg Gotha depuis des décennies et même le palais royal peine à exposer clairement cette donnée pourtant cruciale. Si l’on s’en tient à une communication officielle datée de 1999, la fortune d’Albert ne s’élèverait “qu’à” 12,4 millions d’euros. Une déclaration faite à la demande expresse de l’ancien roi des Belges, qui réagissait à l’estimation abracadabrante du périodique britannique EuroBusiness, chiffrée... 2,3 milliards d’euros.
Si la fortune admise par Albert à l’époque est sérieusement discutable (cela ferait de la monarchie belge l’une des plus modestes d’Europe), l’estimation britannique n’en manque pas moins de sérieux: elle mélangeait à la fois les biens privés du Roi et ce qui appartient en réalité à l’État belge. La vérité se situe donc entre ces deux extrêmes, mais où?
Selon une estimation de Trends voilà sept ans, on peut évaluer la fortune d’Albert à 25,5 millions d’euros; selon deux anciens journalistes flamands spécialisés, à 250 millions d’euros; et selon le livre “L’argent perdu des Cobourg” de l’auteur et expert en monarchie belge Thierry Debels, sorti en 2010, on peut compter sur un milliard d’euros... au bas mot car cela exclut “la fortune amassée au Congo”. Cette dernière estimation en milliards avait d’ailleurs une nouvelle fois fait bondir les occupants du palais. Ces derniers avaient alors réaffirmé les chiffres divulgués dix ans plus tôt, comme si la fortune royale n’avait pas fructifié entre-temps. “Le montant communiqué en 1999 est toujours exact. Toutes les autres estimations sont de pures inventions”, balayait-on laconiquement.
Rouler sur l’or
Une chose est sûre, le roi Albert et Paola ne vivent pas dans le besoin. C’est sans ciller que le couple royal a investi personnellement dans l’achat du domaine Les Romarins en France, à Châteauneuf-de-Grasse, en 1990. Ce vaste terrain de trois hectares ponctué de trois maisons est estimé de 10 à 20 millions d’euros. En 2009, le Roi a investi dans deux appartements de luxe et trois garages dans le bâtiment Icon à Ostende, ce qui lui a coûté 1,5 million d’euros selon l’acte notarié. Mais le père de Philippe dispose aussi d’appartement à Paris et à Rome. Et il ne faut pas oublier l’Alpa, bateau de plaisance de 27 mètres qui coûte 4,6 millions d’euros sur catalogue. Voilà pour les biens “connus”.
À côté de cela, il y a également les privilèges et rentrées dont le Roi jouit en raison de sa fonction depuis son abdication. Selon Het Laatste Nieuws qui avait fait les comptes en 2014, Albert dispose d'une dotation annuelle de 900.000 euros, “seulement” 900.000 euros, selon ses propres termes. De cette somme, 170.000 euros sont considérés comme sa pension de souverain, qu’il reçoit mensuellement à raison de 14.000 euros. Le reste de la somme qui lui est versée, soit 66.000 euros par mois, est allouée à ses “frais de fonctionnement et de personnel”. Reste à savoir de quel personnel on parle exactement, vu qu’il dispose déjà, en tant que Roi “retraité”, de dix fonctionnaires détachés. Quant aux frais de fonctionnement, on les attribue aux factures d’électricité et d’eau du Belvédère, château où Albert et Paola résident encore gratuitement. Mais rien n’est moins sûr car la Dotation royale, qui gère le bâtiment, classe la question des factures “secret d’État”.
En théorie, Delphine a droit à au moins un huitième de la totalité de l’héritage. Mais la question est de savoir combien il restera vraiment le moment venu: il y a de fortes chances que de nombreux biens aient été mis au nom de Paola
Mais à quoi Delphine peut-elle prétendre?
En conclusion, le roi Albert est tout sauf démuni. Mais dans quelle mesure est-il riche? Dans une interview de Nieuwsblad, le professeur Herman Matthijs, spécialiste de la VUB en matière de coûts de la monarchie, se risquait cette année à prendre les paris: “Sa fortune privée doit avoisiner les 200 millions d’euros”. Une estimation jugée plus raisonnable.
Combien cela signifie-t-il pour Delphine? En tant qu’héritière légale, un huitième de la fortune d’Albert lui revient de plein droit. Pourquoi pas un quart, vu qu’ils sont quatre enfants? En Belgique, seule la moitié du patrimoine revient aux enfants. Ces derniers se répartissent donc leur moitié à parts égales. Si on se base sur ce montant “réaliste” de 200 millions, cela signifierait 25 millions d’euros dans la poche de Delphine. Mais cela n’est possible que si Albert, qu’on a vu tout sauf enclin à tendre les bras à son enfant, n’a pas déjà partiellement réglé l’opération en faveur de ses trois autres enfants. Tout dépend en effet non pas de ce qu’il détient aujourd’hui, mais de ce qui restera à sa mort.
Si Delphine avait renoncé à être reconnue par le Roi, elle pouvait compter sur la fortune d’1,6 milliard de Jacques Boël
La saga Delphine Boël dure depuis 1999: le Roi a donc eu tout le temps de mettre une partie de son futur héritage à l’abri en faisant par exemple des donations à son épouse Paola. Tout ce qui revient à la Reine ne tombera jamais dans les mains de Delphine, c’est la loi. Les biens de Paola, fussent-ils reçus d’Albert, ne reviendront à la mort de la Reine qu’à ses propres enfants: Philippe, Astrid et Laurent. Et ce scénario est plus que plausible: le quotidien flamand De Tijd rappelle qu’Albert et Paola ont récemment pris soin de réviser leur contrat de mariage. Delphine passerait donc à côté de l’essentiel de la somme.
Mais l’artiste et “princesse de Belgique” n’est pas dupe, et est très bien conseillée. Elle savait parfaitement à quels montages financiers s’attendre. Et surtout, il est difficile de la suspecter d’avoir agi pour l’argent, quand on sait que son père juridique Jacques Boël - qui l’avait lui reconnue de son plein gré à l’époque - détient une fortune colossale estimée à 1,6 milliard d’euros. En tant que seule héritière, Delphine pouvait prétendre à la moitié de cette somme, soit 800 millions d’euros... Maintenant qu’elle est officiellement une Saxe-Cobourg Gotha, elle ne peut sans doute prétendre qu’à 25 millions d’euros. Sa quête de reconnaissance la fait donc passer à côté de quelque 775 millions d’euros...
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