Pour ses 30 ans, Ecolo n'est plus un "doux rêveur"

Si le parti Ecolo est aujourd'hui "professionnalisé", il reste un parti à part, qui entend donner du sens à la politique et faire participer un maximum de personnes aux décisions qu'il prend, ont affirmé samedi à Namur les responsables des Verts, qui fêtaient les 30 ans du parti.
 
Histoire
La présidente du cdH Joëlle Milquet et le président du PS Elio Di Rupo s'étaient déplacés pour assister -dans une salle de l"Espace Kegeljan" bourrée- à cette séance officielle, à laquelle participaient également des responsables syndicaux, des représentants du monde académique, de Groen! , divers mandataires politiques et de nombreux anciens et jeunes militants.
 
L'ex-ministre Ecolo José Daras et les co-présidents du parti Sarah Turine et Jean-Michel Javaux ont évoqué les grandes étapes d'Ecolo, né d'un mouvement écologiste, qui ne s'est transformé en parti politique en 1980 qu'au prix d'un éprouvant débat interne.
 
Dans une ambiance marquée par l'émotion, ils ont parlé de ces premiers combats d'avant-garde et des crises qui ont ensuite secoué le parti, souvent marquées par les divergences entre "fondamentalistes" préoccupés principalement par la défense de l'environnement et ceux qui voulaient le transformer en formation "généraliste".
 
Se renouveler
M. Javaux a notamment souligné que l'enjeu de ces 30 ans avait consisté pour les Verts à prendre en compte les éléments socio-économiques, environnementaux et démocratiques.
 
Arrivé au parti "au milieu du gué" il y a 15 ans, le co-président a souligné une autre de ses particularité: celle d'avoir su renouveler ses générations. Il a aussi rendu hommage aux pionniers, qui avaient à l'époque emprunté aux banques pour créer une structure permanente, après la première tentative électorale de 1977.
 
Aujourd'hui patron d'Etopia, le centre d'études d'Ecolo, José Daras a rappelé qu'Ecolo a été créé à une époque où l'enjeu était de s'opposer à l'installation des missiles américains. Sa participation aux manifestations lui ont permis de connaître les joies de la prison de Lantin...
 
On ne parlait pas encore à l'époque du changement climatique ou de montée des extrémismes, a-t-il souligné.
 
Du sérieux et de la maturité
Considéré comme un rassemblement de doux rêveurs au départ, Ecolo a aujourd'hui trouvé sa place dans le paysage politique et est entièrement pris au sérieux, a-t-il dit.
 
Même si le parti s'appuie aujourd'hui sur des structures professionnelles, l'utopie est toujours là mais elle n'est pas irréaliste, celle-ci appartient aujourd'hui aux conservateurs, a encore commenté Mme Turine.
 
Les pérégrinations du parti ont été rassemblées dans un film mêlant images d'archives et interventions d'anciens et actuels personnages clefs d'Ecolo. Le parti fête samedi et dimanche cet anniversaire dans l'espace Kegeljan, par une exposition rétrospective et d'autres activités festives. (belga)