Pourra-t-on profiter des festivals cet été? Les organisateurs entre espoir et crainte: “Nous n’allons pas organiser un festival de bulles”

Glastonbury, l’un des plus grands festivals de musique en Grande-Bretagne et en Europe, sera encore annulé cette année en raison de la pandémie de coronavirus. Les festivals belges n’ont pas l’intention de prendre une telle décision avant de prendre connaissance des consignes gouvernementales.

“Nous avons différents scénarios sur la table”. Chez la plupart des organisateurs de festivals flamands, contactés par HLN, c’est le même refrain. Ils anticipent et se préparent à activer le bon plan quand la décision sera prise, certainement en mars. La possibilité d’ouvrir les portes des festivals à un public réduit n’est donc pas écartée. En région bruxelloise, il n’est pas vraiment question d’explorer plusieurs pistes. Soit l’événement sera organisé pour le nombre habituel de festivaliers, soit il sera annulé.

Couleur Café se justifie: “Bien sûr, nous sommes également soumis aux décisions du gouvernement en mars, mais nous n’avons qu’une seule option sur la table. Nous aimerions rester entre 20.000 et 25.000 visiteurs par jour, car c’est la seule solution financièrement viable pour nous”.

Même son de cloche du côté du Brussels Summer Festival. “Nous travaillons à un festival complet, sans solutions intermédiaires, et à cet égard, nous sommes dans la lignée des autres festivals de Bruxelles. Nous n’allons pas organiser un ‘festival de bulles’ ou quelque chose de ce genre. Si on nous dit en mars que nous ne pouvons pas organiser un festival normal, alors nos activités pour cette année s’arrêteront”, assure Filip De Groote du Brussels Summer Festival.

Le discours est souvent différent en Flandre, où parfois plusieurs scénarios sont à l’étude. “Si les événements de masse ne sont pas autorisés, nous examinerons ce qui est possible. Et ce qui est autorisé pourra également avoir lieu à Gand. Nous nous assurerons que nous sommes prêts et nous soutiendrons les organisateurs des festivals”, déclare Astrid De Bruycker, échevine à Gand.

Que se passerait-il si le gouvernement décide que les festivals peuvent avoir lieu mais avec un nombre limité de visiteurs? “Nous serons là. Que ce soit pour 100 ou 10.000 personnes, nous serons prêts”, affirme Kevin Beirens d’Ostende Beach Festival. Si la majorité semble bien décidée à s’adapter, d’autres festivals flamands ont la même philosophie qu’à Bruxelles. “Si nous travaillons avec un public plus restreint, il est difficile d’estimer si nous pourrons couvrir tous les coûts”, s’interroge notamment Joris Pollet, du Paulusfeesten d’Ostende.

Et qu’en est-il des mesures sanitaires? “Il y a aussi quelques règles de base, comme le port d’un masque et la distanciation sociale. Et si le test rapide devient une règle pour l’admission des gens, nous n’hésiterons pas à relever ce défi”, explique-t-on du côté de l’Alcatraz Metal Festival (AMF) à Courtrai. Le Gent Jazz Festival va même plus loin: “Il y a même des chiens qui peuvent détecter le coronavirus. Nous utiliserons ces techniques s’il le faut”.

Quant aux masques et à la distanciation sociale, tous les organisateurs ne sont pas sur la même longueur d’onde. “Supposons qu’il soit obligatoire de porter le masque et de respecter la distanciation sociale, alors ce n’est pas la peine. Ce n’est pas un vrai festival dans ces conditions”, rappelle Bart Roman de WECANDANCE à Zeebruges.

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