Primark, Ikea: des files devant certains magasins, un accès à la rue Neuve fermé à cause de l’affluence

On s’attendait au pire, ce matin au Ikea de Zaventem. Finalement, le tsunami n’a pas (encore) eu lieu. Le magasin a ouvert ses portes à 10 heures et bien que certains clients avaient préféré être les premiers à faire la file dès 9 heures, le temps d’attente à l’entrée restait raisonnable. Le géant suédois de l’ameublement s’attendait à être submergé et avait dépêché un nombre conséquent de stewards pour escorter les clients dans le calme. 

Reste à savoir si le Belge s’est, contrairement à ce qu’avançait Marc Van Ranst hier, montré moins têtu qu’à son habitude et a sagement écouté les recommandations du gouvernement vendredi dernier, à savoir de ne pas se ruer dans les magasins si cela n’est pas nécessaire et urgent. Ou est-ce “grâce” au mauvais temps qui plombe la Belgique ce mardi et a dissuadé les badauds de sortir de chez eux? Il faut en tout cas espérer que les premiers clients de cette semaine permettent de désengorger les rues le week-end prochain.

La Ville de Bruxelles a tout de même dû décider mardi midi de fermer l’accès à la rue Neuve via la place de la Monnaie, en raison de l’affluence observée. Le public est réorienté vers les autres accès, soit la place Rogier et les rues adjacentes, a indiqué mardi le cabinet du bourgmestre Philippe Close.

Des files se sont en effet formées devant les portes certaines grandes enseignes. “On a eu quelques files devant C&A ou Primark mais le dispositif mis en place tient très bien la route”, estime Quentin Huet, directeur de l’association des commerçants Shopera dans le centre-ville de Bruxelles.

“Les magasins doivent gérer eux-mêmes la queue qui se crée devant leur porte. Ils peuvent accueillir un client par 10 m2. Une fois cette capacité atteinte, il faut qu’une personne sorte pour qu’une autre puisse entrer et cela crée forcément de l’attente mais rien d’inquiétant. Les commerçants ont fait leur job et les clients respectent bien les règles sanitaires.” Quentin Huet relève que les magasins de la rue Neuve seront ouverts tous les dimanches du mois de décembre afin d’étaler l’affluence pour les courses des fêtes de fin d’année.

La porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles, Ilse Van de keere, explique qu’au-delà d’un certain seuil de fréquentation, les policiers dévient les visiteurs par les rues adjacentes afin de réduire la densité dans l’artère principale. “Au début de la rue Neuve, quand on vient de la place de la Monnaie, il y a beaucoup de clients pour Primark et C&A. On aiguille donc ce midi vers d’autres rues les gens qui viennent pour d’autres magasins. Quand un endroit attire plus de monde, on invite les personnes qui veulent s’y rendre à revenir plus tard. Une des déviations consiste par exemple à entrer par la rue du Finistère.”

Des stewards et la police gèrent les flux grâce à un dispositif de comptage. La rue Neuve a été coupée en deux dans le sens de la longueur pour générer des sens de circulation.

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Du côté d’Ikea, on a décidé d’aller plus loin que les mesures belges, à savoir prévoir 20 mètres carrés par client au lieu des 10 imposés par l’arrêté ministériel. De plus, les clients recevaient un bracelet de couleur pour vérifier qu’ils rentraient bien seuls dans le magasin et ne venaient pas à plusieurs en guise de promenade. Enfin, des barrières nadar ont été disposées pour guider les clients et faire respecter l’ordre d’arrivée, assurer la distanciation sociale et éviter la bousculade.

Reste que devant certains magasins, des files conséquentes se sont néanmoins formées. C’est le cas devant certains Action qui pouvaient certes rester ouverts durant le confinement, mais avaient dû fermer de nombreux rayons afin de ne vendre que les produits autorisés.

Finalement, pour l’heure, c’est devant les Primark que la plus grande cohue en manque de shopping s’est réunie. La chaîne de prêt-à-porter à bas prix fait face à un afflux de clients qui attendaient parfois depuis tôt ce matin. Dès l’ouverture à 9 heures à Gand, par exemple, le magasin (qui peut accueillir maximum 388 personnes actuellement) s’est rempli. Mais sans excès non plus: tous les clients ont pu rentrer et il n’y a pas eu de mouvement de foule. 

La Ville de Gand, connue pour son shopping, avait par ailleurs pris les devant: “Sur la Veldstraat et la Langemunt (les artères commerçantes de la ville), la capacité maximale est de 2.750 et 1.300. Et pas plus! Nous avons clairement accordé nos violons avec les grandes surfaces (enseignes de plus de 400 mètres carrés) pour qu’elles contrôlent leur files d’attente. La file ne peut être plus longue que la façade du magasin. S’il y a plus de personnes qui souhaitent faire du shopping, elles doivent être dispersées par le personnel du magasin et invitées à se représenter plus tard”, explique une échevine.

Mais ce n’est pas tout, on contrôle aussi la fréquentation des rues: “Nous suivons via les opérateurs de téléphonie combien de clients déambulent dans les rues”, affirme l’échevine qui exhorte à faire ses achats seul, à acheter local et de manière sûre. La police et des stewards de la ville veillent au grain mais pour l’heure, pas de dérapage. 

Les magasins comme Inno, Snipes et Flying Tiger attiraient aussi du monde ce mardi. Mais là non plus, sans excès.