Quelque 10.000 enseignants en colère dans les rues de Namur: leurs revendications
mise à jourÀ l’appel du front commun syndical, plusieurs milliers de profs - 8.000 selon la police, 12.000 selon les syndicats - ont défilé bruyamment jeudi dans les rues de Namur pour la quatrième manifestation du monde enseignant en moins d’un an.
RédactionDernière mise à jour:13-10-22, 14:11Source:Avec Belga
Venus des quatre coins de Wallonie et de Bruxelles, les manifestants, revêtus pour beaucoup de vestes et chasubles aux couleurs de leurs syndicats, entendaient dénoncer leur surcharge de travail administratif, ainsi que les différentes réformes du Pacte pour un excellence, ce vaste chantier de refonte de l’école entamé sous précédente législature.
Les syndicats enseignants réclament également la fin des dérogations qui permettent de dépasser trop aisément le nombre maximal légal d’élèves par classe. Au printemps dernier, le gouvernement avait accepté de mettre sur pied un groupe de travail avec les syndicats pour tenter d’améliorer les choses.
“Ce groupe de travail nous laisse toutefois sur notre faim”, selon Roland Lahaye, secrétaire-général de la CSC-Enseignement. “On nous a clairement dit que tout changement devrait se faire à coût constant, sans moyens financiers complémentaires donc”, dénonce-t-il.
Dans le cortège imposant qui a longé la Meuse et puis la Sambre sous un ciel gris, différents calicots exprimaient le malaise des profs : “Plan de pilOTAGE”, “Non au Pacte d’excès-llence”, “Profs du qualifiant, Chômage dans 6 ans”.
Pour les enseignants présents jeudi dans la capitale wallonne, le métier de prof est devenu trop éreintant au fil des réformes successives. “Ça ne fait que trois ans que je travaille, et je ne fais que cela !”, souffle cette enseignante de primaire venue de Bruxelles avec plusieurs collègues.
“On nous demande de plus de travail administratif, en plus de notre travail pour la classe. Il y a le plan de pilotage qui nous prend un temps de midi chaque semaine et puis les nouveaux référentiels qui nous imposent de réadapter tous nos cours”, dénonce-t-elle.
“J’aimerais que la ministre se mette à notre place et qu’elle vienne voir ce qu’il se passe sur le terrain!”
La quatrième manifestation en moins d’un an
Un peu plus loin dans le cortège, une prof temporaire de 22 ans à l’œuvre depuis deux ans dans une école secondaire de Manage, sait déjà qu’elle ne restera pas dans l’enseignement vu la charge de travail.
“C’est bon que je suis célibataire pour le moment, mais avec une vie de famille, ce n’est pas gérable”, dit la jeune femme qui envisage de se recycler comme esthéticienne. “J’aimerais que la ministre (de l’Éducation Caroline Désir) se mette à notre place et qu’elle vienne voir ce qu’il se passe sur le terrain!”, ajoute-t-elle.
“Ce ne sont pas des gens du terrain qui ont imaginé ce Pacte d’excellence!”
Casquette rouge vissée sur la tête qui cache sa crinière toute blanche, cette institutrice de maternelle de Sambreville avoue attendre avec impatience sa retraite prévue en mai prochain, après 36 années de service devant des petits bouts. “On en a plus que ras-le-bol!”, lâche-t-elle.
“On nous en demande de plus en plus sur le plan administratif, notamment pour le Pacte d’excellence. On a plein de réunions de travail, mais je me demande vraiment où l’on va là avec ce Pacte ! Ce ne sont pas des gens du terrain qui ont imaginé ce Pacte d’excellence !”, fustige-t-elle.
Cette manifestation à Namur, qui s’est déroulée sans incidents, est la quatrième déjà organisée par les syndicats en moins d’un an.
Ceux-ci avaient lancé leur mouvement de protestation à Bruxelles en février dernier, suivi d’une autre manifestation à Mons en mars, avant celle organisée à Liège en mai, où ils avaient alors attiré quelque 15.000 manifestants.
La manifestation de ce jeudi dans la capitale wallonne s’est achevée place Saint-Aubin par une série de discours des différents responsables syndicaux qui se sont félicités de cette forte mobilisation.
D’autres actions à venir
Selon Joseph Thonon, président de la CGSP-Enseignement, après quatre grandes manifestations, les syndicats enseignants vont à présent se concerter pour adapter leur stratégie au profit d’autres actions, sans lancer toutefois de mot d’ordre de grève.
Une action symbolique devrait ainsi se tenir à l’occasion de la Saint-Nicolas, début décembre prochain, a-t-il annoncé jeudi.
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