Quels sont les enjeux du Comité de concertation qui aura lieu ce vendredi? “Ne vous attendez pas à une exception pour Noël”

Ces deux dernières semaines, nous avons plaidé pour une exception temporaire sous différents angles, mais il est fort probable que nous soyons encore seuls à Noël avec notre “bulle” et éventuellement un invité supplémentaire à table. “Toutes les enquêtes montrent que les gens supposent déjà qu’il n’y aura pas d’assouplissement. La situation aux soins intensifs est encore trop fragile. Si nous devions autoriser quelque chose, ce serait très limité. La question qui se pose alors est la suivante: cela en vaut-il vraiment la peine? Il ne s’agit pas de Noël, mais d’éviter une troisième vague pendant l’hiver. C’est beaucoup plus important, n’est-ce pas?”

De nombreux experts et politiciens sont convaincus que, s’il y avait une exception pour les fêtes, certaines personnes ne s’y tiendraient pas à un jour seulement. Cependant, certains partis demandent un petit assouplissement, ne serait-ce que pour les nombreux célibataires ou pour les réunions à l’extérieur. Le MR veut aller le plus loin possible et espère avoir au moins deux invités supplémentaires par famille. Au CD&V aussi, ils espèrent une petite concession.

Les différents gouvernements sont bien conscients qu’il est trop tôt pour un assouplissement majeur. “Le taux d’infection est trop élevé et la pression sur les hôpitaux est encore énorme”, entend-on en chœur. “Aujourd’hui, la situation s’améliore, mais on ne peut pas jeter par-dessus bord les efforts des dernières semaines”. Le fait que le nombre d’infections aux Pays-Bas augmente à nouveau ne fait que renforcer plusieurs ministres dans l’idée que nous devons continuer nos efforts.

Toutefois, il est presque certain qu’une réouverture anticipée des magasins sera décidée demain. Le ministre des Indépendants David Clarinval (MR) et le président de son parti Georges-Louis Bouchez l’ont déjà ouvertement préconisé. La plupart des autres ministres estiment également que nous ne pouvons plus attendre le 13 décembre. Dans nos pays voisins, les magasins sont ou seront ouverts: aux Pays-Bas, ils n’ont jamais été fermés, en France, ils rouvriront ce samedi. 

“Si les experts disent qu’on peut rouvrir les magasins, nous le ferons bien sûr dès que possible”, explique le cabinet du ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS). “Mais c’est une condition pour nous: nous ne devons pas mettre en danger la vie de nos grands-parents pour l’économie.”

Les experts n’ont jamais préconisé la fermeture des magasins, donc ils devraient autoriser leur réouverture. Cela ira probablement de pair avec des règles plus strictes concernant le “contrôle des foules” dans les rues et le contrôle des “flux de personnes”. “Il y a des rues dont vous savez déjà qu’elles seront beaucoup trop fréquentées sans mesures supplémentaires.” 

Il y a quelques jours, il a été suggéré de faire ses achats sur rendez-vous et, par exemple, de réserver un créneau horaire, afin d’éviter les foules énormes dans les rues commerçantes très fréquentées. Mais plusieurs ministres trouvent cela irréaliste. “Vous ne pouvez pas demander à un indépendant d’organiser ça”, ont déclaré différents cabinets et le gouvernement flamand. “Mais bon, c’est mieux que rien.”

Quand la réouverture aura-t-elle lieu exactement? Ce n’est pas encore clair. La fédération des magasins Comeos a demandé dès le samedi 28 novembre, mais le Comité de concertation ne fera pas l’erreur de rouvrir les magasins dès ce week-end. “C’est chercher les ennuis”, explique-t-on. “Ce sera un jour de la semaine.” Il est suggéré ici et là d’opter pour une réouverture progressive. On ne sait toujours pas ce qu’il adviendra des coiffeurs et des autres professions de contact. “C’est un peu plus risqué qu’un magasin.”

Demain, le Comité de concertation se penchera aussi sur la question de Noël. Bien que MR et CD&V insistent pour un peu plus de flexibilité, les mesures actuelles risquent d’être maintenues: une personne en dehors de votre famille, deux si vous êtes célibataire. “Si nous devions autoriser un petit supplément, il ne serait que très limité. Nous devons éviter une troisième vague”. En soi, une telle exception unique ne serait pas un problème, mais il est à craindre que beaucoup ne se limitent pas à un seul jour. “Et vous devez bien comprendre que si les choses tournent mal à nouveau maintenant, ce sera la faute du Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) et du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (sp.a). Il est donc logique qu’ils soient sur la même longueur d’onde et qu’ils préfèrent ne pas prendre de risque. De plus, aucun expert ne pense que c’est une bonne idée.”